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Gouvernement d’union nationale : Cheick M. Diarra perd la face dans la bataille pour le maintien
Publié le mercredi 29 aout 2012  |  Aurore


Entretien
© aBamako.com par DR
Entretien du premier ministre Cheikh Modibo Diarra avec la presse nationale.
Vendredi 27 juillet 2012. Primature. 100 jours du premier ministre Cheikh Modibo Diarra face à la presse.


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En dépit de sa résistance héroïque devant les hostilités et pressions de la communauté internationale ainsi que d’une frange conséquente de l’opinion nationale, le Dr Cheick Modibo Diarra pourrait avoir perdu le bras de fer engagé contre ses adversaires. Il a en effet chuté de haut pour avoir poussé le triomphalisme jusqu’à hisser ses amis de l’ancien équipe au rang de ministre, en dehors de toute concertation avec le chef de l’Etat. Sa mesure inédite est en passe d’occasionner, par conséquent, un scénario inédit car il lui a été instruit d’abroger ses décrets avant même l’entrée en vigueur.

ç’aura été l’épilogue d’une bataille qui n’a rien à envier aux traditionnels championnats, si l’on doit en juger du moins par l’ardeur, l’engagement et la détermination de certains acteurs. Et à l’instar des championnats ordinaires, la hauteur des enjeux et des calculs se mesure à la hauteur du jeu, voire à la taille ainsi qu’au degré de sublimité des objectifs. On peut ainsi distinguer ceux qui se battaient à corps perdu et à coups de sacrifice pour tirer vers le haut un pays plongé dans le désarroi et au bord du précipice, depuis le coup fatal du 22 Mars 2012. Il y a aussi ceux-là qui paraissent s’accommoder de cette flétrissure nationale, pourvu d’en tirer un parti narcissique. Le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra, le moins qu’on puisse dire, appartient à cette seconde catégorie d’acteurs. Pendant que le pays se plie et se courbe sous le faix de la scission et d’un islamisme impitoyable, il semble se satisfaire d’avoir conduit à bon port le dessein qui lui tient visiblement à cœur plus que n’importe autre : le combat farouche et sans concession qu’il a mené pour la conservation d’une équipe gouvernementale décriée de l’intérieur comme de l’extérieur, et par conséquent inapte à porter les espoirs et attentes nationaux de reconquête de l’intégrité territoriale et de restauration du système démocratique malien. Face à la première priorité, il aura donné la preuve de son aptitude en tant que chef de l’équipe sortante pour n’avoir servi que d’obstacle à la volonté de la communauté internationale de venir en aide à l’armée malienne ; pour la seconde, son inaptitude est mise en exergue par un penchant évident pour un retour en force de l’ancien régime dictatorial.

Nonobstant, le Dr Cheick Modibo Diarra, contre vents et marées et à coups de démarchages et d’intimidations, se sera battu jusqu’au bout pour son maintien à poste ainsi que pour le triomphe de certains objectifs afférents au même dessein. Ses efforts ont finalement abouti car le Premier Ministre de la transition demeure le même que celui investi après la signature de l’accord-cadre et qui disait à qui veut l’entendre ne pas savoir à qui remettre sa démission.

Ainsi, le gouvernement d’union nationale tant attendu – une exigence des partenaires sous-régionaux du Mali ainsi que de la communauté internationale toute entière – a été rendu public, le lundi 20 Août dernier. Les longues tractations et pourparlers menés par le président de la République, dans le sens d’une large participation des tendances politiques, se sont finalement conclus par une ouverture de l’équipe précédente beaucoup plus que par un remaniement véritable, encore moins un changement de gouvernement. Conséquence de ce scénario somme toute inattendu : l’attelage gouvernemental de la transition a été porté à 32 au lieu de 24 membres, un élargissement essentiellement rendu possible par l’éclatement, le réaménagement ou la délégation de certaines compétences ministérielles. On retient ainsi l’érection d’un ministère dévolu aux transports et aux infrastructures routières, tandis que les affaires foncières, portefeuille précédemment détenu par l’actuel ministre de l’équipement, Mamadou Coulibaly, est réattribué au département en charge du logement et de l’urbanisme. Idem pour le portefeuille de la communication. Naguère détenu par l’ex porte-parole du gouvernement, Hammadoune Touré, il se retrouve amputé de ses composantes, en l’occurrence les »postes et nouvelles technologies » fondues dans un autre département autonome, à la faveur des même retouches opérées par le décret N°2012-461/du 20 Août 2012..

Quant aux compétences déléguées, elles sont au nombre de trois parmi lesquelles deux relèvent du ministère de l’Administration Territoriale (La Décentralisation et le Culte) et l’autre de l’Hôtel des Finances (le budget).

Pour ce qui est des personnalités constitutives du gouvernement, on peut remarquer la sortie de quatre (4) pointures que sont Sadio Lamine Sow des Affaires étrangères, Moussa Léo Sidibé de l’Agriculture, Mamadou Diakité de l’Emploi et de la Jeunesse, puis Hammadoune Touré de la Communication. Leurs remplaçants appartiennent au lot de treize (13) nouveaux membres essentiellement issus de la classe politique et de la société civile dans les proportions suivantes : quatre (4) pour le FRD, trois (3) pour le CSM, deux (2) pour le COPAM, un (1) pour IBK Mali 2012 et autant respectivement pour la COREN, le Haut Conseil islamique et le CNRDRE.

La formation de la nouvelle équipe a par ailleurs procédé par permutation (Bruno Maïga et Mme Diallo Fadima Touré) mais l’attelage reste majoritairement dominé par les inamovibles pour plus de la moitié de l’équipe. C’est le résultat d’une tendance manifeste au conservatisme auquel le Premier Ministre est demeuré attaché par-dessus tout, au point de conférer des proportions burlesques à ses méthodes. Comment interpréter autrement cette tentative incongrue de récupérer deux (2) de ses ministres les plus protégés, aussitôt après leur sortie du gouvernement ? Il s’agit, en clair, des ex-ministres Hammadoune Touré et Sadio Lamine Sow qui, devant le regard médusé de l’opinion nationale et internationale, ont fait l’objet de deux décrets de nomination au poste de conseiller spécial avec rang de ministre.

La démarche, comme on pouvait s’y attendre, devait aussitôt activer la batterie de frustrations à peine contenues dans les rangs d’adversaires excédés par les provocations défiantes d’un PM qui, au lieu de contribuer à l’apaisement, s’illustre par la multiplication des postures incendiaires du jour au lendemain. De patience las, le FDR menace pour sa part d’attaquer les décrets du chef du gouvernement devant les tribunaux appropriés, mais ce n’est pas tout. Aux dernières nouvelles, il nous est revenu que la question a également occasionné un tout premier malentendu entre le chef de l’Etat et le Dr. Cheick Modibo Diarra. En clair, le Premier Ministre, nonobstant les pleins pouvoirs dont il se prévaut, a été interpellé sur la teneur de ses deux décrets par le président de la République par intérim auquel il aurait confié ne rien savoir de l’étendue de ses compétences en la matière et prétend ignorer tout du mécanisme administratif d’attribution du rang de ministre. Par la même occasion, il lui a été instruit de revenir sur les deux décisions qui avaient pourtant fait l’objet d’un battage médiatique tel qu’une nomination ne l’a jamais connu de mémoire de Malien. Une fois n’étant pas coutume, l’opinion malienne pourrait être témoin d’un scénario inédit : l’abrogation d’un décret avant même son entrée en vigueur. C’est ce qui arrive quand les décideurs choisissent de consacrer du temps et de l’énergie à l’accessoire au détriment des attentes et priorités de l’écrasante majorité de concitoyens.

N’Tji Diarra

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