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L’Essor N° 17707 du 24/6/2014

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Ténenkou : Peulhs et Tamasheqs scellent un pacte pour la paix et la réconciliation
Publié le mardi 24 juin 2014  |  L’Essor




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Il y a un mois, des représentants des communautés tamasheq et peuhle (une soixantaine de personnes) des cercles de Diré, Goundam, Niafunké, Niono, Ténenkou et Youwarou se retrouvaient à Bamako dans le cadre d’une rencontre de dialogue et de réconciliation entre les deux communautés. Cette dynamique de réconciliation intercommunautaire gagne du terrain. Peulhs et Tamasheqs ont ainsi fait la paix à Toguéré Coumbé dans le cercle de Ténenkou. C’était à la faveur d’une journée de réconciliation intercommunautaire. Les deux parties s’engagent dans la voie du dialogue, de la tolérance, de la paix.

Si les rapports entre communautés tamasheq et peulh n’ont pas toujours été faciles, la profonde crise de 2012-2013 les a très tendus à l’extrême sous l’effet d’épisodes très douloureux de l’occupation. L’économie locale, très affectée par la crise, tarde à redécoller. L’insécurité reste omniprésente. Des actes de grand banditisme sont régulièrement signalés. Mais l’élément amplificateur des difficultés de cohabitation entre les deux communautés réside dans la gestion des ressources naturelles.

Pourtant l’aire géographique sur laquelle vivent les deux communautés, appelée le Meema, ne manque pas de ressources naturelles. La zone qui s’étend sur les régions de Ségou et Tombouctou est une bande de 120 km de long s’étirant entre Nampala et Léré et faisant directement frontière avec la Mauritanie. Elle dispose de fabuleux pâturages.

Pour déminer les relations potentiellement explosives entre les deux communautés, le gouvernement avec l’appui de la coopération allemande à travers le Programme d’appui aux collectivités territoriales, PACT-GIZ, a organisé le 15 juin dernier une journée de dialogue intercommunautaire pour le bon vivre ensemble entre les communes de Toguéré Coumbé, Farimaké, Kareri, Napala, Ténenkou, Diondiori, Bimbérétama, Youwarou et les réfugiés maliens qui sont encore en Mauritanie.

La rencontre intercommunautaire s’est déroulée à Toguéré Coumbé, une localité située à 75 km au nord-est de Ténenkou et à 85 km de la ville de Mopti. Elle a été coprésidée par le préfet du cercle de Ténenkou, Abdoulaye Goïta, et son collègue de Youwarou, Makan Cissoko. Une délégation de la MINUSMA y a assisté. L’on notera aussi la participation du responsable de la démarche des débats communautaires du PACT-GIZ, Hamidou Touré, du médiateur entre Peulhs et Tamasheqs, Rober Dabou, de l’ancien député Témoré Tioulenta (lui-même ressortissant de Toguéré Coumbé).

Des personnes réfugiées en Mauritanie et revenues au bercail et d’autres vivant encore dans ce pays ont participé à la rencontre.

La journée a été marquée par des discussions directes, franches et constructives entre Peulhs et Tamasheqs après que les leaders des deux communautés aient présenté leurs besoins et attentes pour résoudre définitivement les différends nés de la crise 2012-2013 et de la transhumance.

A l’issue de l’exercice, les deux parties ont validé puis signé 10 propositions qui constituent autant d’engagements. L’entente entend faciliter le retour et la réinstallation pacifiques et concertés des réfugiés et déplacés. Les deux parties s’engagent à mettre fin à toutes les formes d’exaction et à dénoncer toute personne qui s’en rendrait coupable. Il est prévu, dans le même ordre d’idées, de rendre les armes individuelles dans les plus brefs délais.

La communauté tamasheq s’engage à garantir le libre accès des Peulhs aux pâturages et aux points d’eau dans le Meema au cours de la transhumance. Les deux parties souhaitent la mise en place d’un mécanisme de suivi et de supervision des présents engagements. Il est prévu d’approfondir la réflexion pour l’installation d’une structure intercommunale de prévention et de gestion des conflits locaux et de la bonne conduite de la transhumance.

Les dix points d’accord ont été signés par Moussa Ag N’Dolat, leader tamasheq, et Oumar Hamadi Sow, leader de la communauté peuhle. « Nous sommes obligés de vivre ensemble. Créons les conditions de ce vivre ensemble car nous sommes les fils d’un même pays, le Maliba un et indivisible », ont rappelé en substance les deux leaders, en paraphant les accords de paix.

M. DEMBELE

AMAP-Ténenkou

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