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L’Essor N° 17708 du 25/6/2014

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Gabriel Touré : Dangereuse rupture
Publié le jeudi 26 juin 2014  |  L’Essor


© Autre presse par DR
Hôpital Gabriel Toure


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Depuis lundi, l’hôpital n’effectue plus d’intervention à froid faute de produits anesthésiques et de consommables. Les malades dont les interventions chirurgicales étaient programmées à l’hôpital Gabriel Touré vont devoir prendre leur mal en patience. En effet, depuis lundi, le centre hospitalo-universitaire ne fait plus d’intervention à froid.

La mauvaise nouvelle est peu banale puisque cet établissement hospitalier de 3è référence semble être le plus fréquenté par les Bamakois du fait de sa position géographique mais aussi des compétences qui y officient.

La raison invoquée par les chirurgiens pour expliquer cette décision radicale ? Une rupture de produits anesthésiques et de consommables, notamment les gants, l’alcool et le coton.

Il faut rappeler que déjà en mai dernier, l’hôpital Gabriel Touré avait passé près de 3 semaines sans pouvoir effectuer d’intervention à froid. Les mêmes raisons avaient alors été avancées. Cette situation est, bien entendu, intenable pour les malades et les praticiens. Ceux-ci sont contraints de repousser leurs opérations programmées. A titre d’exemple, le service d’urologie de Gabriel Touré a différé 5 interventions à froid.

La situation fait grincer des dents. Le directeur général adjoint de Gabriel Touré, le Dr Moussa Sanogo, est parfaitement conscient de l’urgence et de la nécessité de trouver des solutions. Pour lui, l’hôpital est une entreprise particulière. « Ce sont des êtres affaiblis qui nous viennent. Nous sommes censés leur redonner espoir. Si Gabriel Touré ne fonctionne pas correctement, cela peut mettre en péril tout le système de santé dans le pays», convient-il.

Si notre interlocuteur n’a pas voulu s’étendre sur les détails de la situation, d’autres praticiens ont confirmé qu’au service d’accueil des urgences, on utilisait de l’eau de Javel pour désinfecter car l’hôpital est aussi en rupture d’alcool, de coton et de gants. Or Cette situation peut impacter les consultations.

Au service d’urologie de Gabriel Touré, le Pr Zanafon Ouattara assure avoir payé de sa poche une boîte de gants pour consulter ses patients. Mais il n’entend plus renouveler ce stock. « Nous ne devons pas admettre cela. Théoriquement, l’hôpital dispose d’une autonomie de gestion mais dans la pratique, sa marge de manœuvre est assez réduite », argumente-t-il. Le praticien impute aussi les ruptures de stock à l’obligation pour l’hôpital de respecter le schéma directeur d’approvisionnement en médicaments en vigueur dans notre pays. Ce schéma oblige les établissements publics hospitaliers à payer les médicaments avec la Pharmacie populaire du Mali (PPM).

Le Pr Zanafon Ouattara estime que pour soulager les établissements hospitaliers, il est nécessaire de sortir les commandes de médicaments et équipements médicaux de la procédure des marchés publics.

Le chef du service d’urologie a informé l’administration hospitalière, en sa qualité de directeur de la commission médicale d’établissement, de la rupture de produits anesthésiques.

Pourquoi les ruptures sont-elles si fréquentes ces derniers mois ? Les produits anesthésiques sont pourtant disponibles à la PPM comme a pu le vérifier, hier, un émissaire de l’hôpital Gabriel Touré qui souhaitait commander 64 flacons d’halothane (un produit anesthésique dont la PPM possède 30 flacons en stock) et un stock d’autres produits anesthésiques.

A la Pharmacie populaire du Mali, un responsable assure que Gabriel Touré n’a aucun problème d’approvisionnement avec la pharmacie. Le centre hospitalier universitaire serait bloqué par le système paiement au comptant des commandes. Selon notre interlocuteur, l’hôpital devait plus de 300 millions de Fcfa à la PPM. Ces impayés ont été épongés par l’actuel ministre de la Santé et de l’Hygiène publique pour permettre à l’établissement de souffler un peu. L’administration de Gabriel Touré avait même passé une commande de 9 millions de Fcfa de médicaments anesthésiques le 29 avril dernier.

Aujourd’hui, cette provision semble épuisée. Nous n’avons pu entrer en contact avec le responsable de la pharmacie hospitalière pour mieux comprendre les difficultés de Gabriel Touré à s’approvisionner régulièrement en produits anesthésiques.

B. DOUMBIA

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