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L’Essor N° 17710 du 27/6/2014

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Mines : Un apport de poids à l’économie nationale pas toujours bien apprécié
Publié le lundi 30 juin 2014  |  L’Essor




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Le secteur représente désormais presque 8% du PIB et 70% des exportations . « La part du secteur minier dans le budget d’Etat de 2010, 2011, et 2012 et l’impact du secteur sur les collectivités riveraines », tel était le thème d’une conférence-débat organisée jeudi par le Groupe de suivi budgétaire (GSB) à l’hôtel Massaley. La rencontre était présidée par le premier responsable du GSB, Tiémoko Souleymane Sangaré. Parmi les autres officiels présents, figuraient le directeur adjoint de la Cellule de planification et de statistique des Mines et de l’Energie, Mohamed Ouédraogo, le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) dans notre pays, Anton Op Beke, et le député Boubacar Sissoko.

La rencontre était destinée à instaurer un dialogue entre les acteurs afin d’édifier les citoyens sur la part du secteur minier dans le budget de ces trois dernières années. Tiémoko Souleymane Sangaré a rappelé la place qu’occupe notre pays dans la production industrielle de l’or depuis la fin des années 1980. Il est aujourd’hui le troisième producteur d’or africain après l’Afrique du Sud et le Ghana avec une production moyenne annuelle d’environ 50 tonnes. « Le secteur minier est depuis quelques décennies la clef de voûte de l’économie malienne avec un apport de 275,6 milliards de Fcfa à l’économie nationale en 2010 représentant presque 8 % du PIB et 70% des exportations totales de notre pays », a-t-il indiqué.

L’exploitation minière est aussi génératrice de retombées financières énormes sur l’économie des zones de production grâce aux patentes et autres taxes et redevances payées aux collectivités territoriales. En effet, aux termes de la loi n°00-044 du 17/07/2000 portant détermination des recettes fiscales des collectivités territoriales, celles-ci perçoivent outre les patentes, les frais de vignettes des engins (à l’exclusion des engins lourds des compagnies minières) d’autres revenus. Malgré ces importants revenus conférés par les dispositions légales, la part des exploitations minières dans le développement local demeure encore très faible, a reconnu le conférencier.

Ce constat a incité le gouvernement, dans sa volonté de faire du secteur minier un véritable moteur de développement social et humain et un moyen de lutte contre la pauvreté, a lancé un Programme de développement du secteur minier (PDSM). Confortant cette volonté politique, les autorités maliennes ont adhéré à des mécanismes de transparence dont l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en 2006, et la campagne « Publiez ce que vous payez » avec comme objectif d’assurer toute la transparence autour du secteur minier.

Pourtant, ces deux instruments n’ont pas encore permis au commun des Maliens d’apprécier l’impact de l’exploitation minière sur l’amélioration des conditions de vie des communautés. Malgré la volonté politique, les attentes des communautés sont encore multiples. Et le faible accès à certains services sociaux de base tels l’eau potable, la santé, l’éducation et l’électricité constitue un handicap sérieux à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), constate Tiémoko Souleymane Sangaré.

L’objectif de la politique minière, dira le directeur adjoint de la CPS Mines et Energie, Mohamed Ouédraogo, est d’accroître de façon substantielle la part du secteur minier dans l’économie grâce à la diversification des ressources minérales. La mise en œuvre de cette politique a permis d’aboutir à des résultats satisfaisants en 2012 en termes d’apport à l’économie nationale, d’impact sur la balance commerciale et de création d’emplois.

Ainsi l’apport du secteur minier à l’économie nationale est estimé à 8 % du PIB en 2012, soit 415,23 milliards de Fcfa contre 350,8 milliards en 2011. La valeur des exportations d’or était de 1028,1 milliards de Fcfa en 2012 et 833,5 milliards de Fcfa en 2011, soit une augmentation de 23%. Les mines représentent 70% des exportations estimées à 1 473,4 milliards en 2012.

3895 emplois directs ont été créés pour 9 sociétés minières d’or en activité (Somisy.sa, Morila.sa, Sadiola.sa, Somika.sa, Yatela.sa, Wassoul’Or, Somilo.sa, Gounkoto.sa, et Semico.sa). Le chiffre pourrait monter à 10 102 si l’on considère ceux crées par les sociétés de sous-traitance, estime Tiémoko Souleymane Sangaré.

La production d’or s’est améliorée entre 2011 et 2012, d’un peu plus de 4 tonnes en passant de 46,033 à 50,272 tonnes. Le volume de production de 2012 traduit un léger dépassement de la prévision du département pour la même année qui était de 50 tonnes.

L’apport agrégé du secteur minier au Trésor public est de 275,626 milliards de Fcfa en 2012 contre 232,6 milliards de Fcfa en 2011. Cette augmentation s’explique par l’accroissement de la production de 4 tonnes et le niveau rémunérateur du prix moyen de l’once qui est passé de 1 652,23 dollars en décembre 2011 à 1 688,53 dollars en 2012.

Par ailleurs, afin d’éviter la situation qui a fait chuter le secteur du coton, Mohamed Ouédraogo, préconise d’effectuer des investissements structurants.

Le représentant résident du Fonds monétaire international, Anton Op Beke, a relevé que notre pays avait besoin de plus de recettes pour se développer, au regard du rythme de sa croissance démographique. Pour lui, l’élargissement de la fiscalité doit être une priorité. Pour ce faire, il préconise de mettre à jour le code minier, de recueillir et de fournir plus d’informations sur la géologie, de mieux organiser le recouvrement, d’assurer la transparence et renforcer les audits.

Ramatou SENOU

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