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Le Républicain N° 4891 du 2/7/2014

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Mois de ramadan et petits jobs de vacances : Les écoliers à l’assaut des marchés
Publié le jeudi 3 juillet 2014  |  Le Républicain




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Pendant ce mois béni de ramadan qui coïncide avec les vacances, les écoliers font du commerce ambulant avec des petites choses vitales pour la rupture du jeûne. Pour aider les parents, ces enfants parcourent, matin et soir, le marché et les ruelles de Bamako avec des marchandises.
Dès la fermeture des écoles, les parents, qui peinent à joindre les deux bouts, incitent leurs enfants à vendre des marchandises afin de se constituer un trousseau pour la rentrée prochaine. Une aubaine pour les enfants quand les vacances coïncide avec le mois de ramadan. Tôt le matin, ces « commerçants de circonstance», vont à la chasse des clients potentiels. Ainsi, ils sillonnent la ville et les différents marchés de la capitale avec des tasses remplies de produit divers. Dans cette activité, les enfants traversent des fortunes diverses. En effet, certains se font abuser par des clients véreux. «Des fois je ne rentre pas avec de bénéfice à la maison, et pourtant je vends tous mes produits », affirme une petite fille du nom de nana Dembélé, élève en classe de 3em année, vendeuse de poudre de jus. Avant d’ajouter qu’elle fait la vente pour sa maman durant toute la vacance. « Je fais cette vente sans aucun intérêt. A l’approche de la fête, ma maman m’achète plein de vêtement. Je fais tout pour l’apporter de l’argent. « Je viens au marché de Oulofobougou pour prêter main forte à ma tante », explique mimi Traoré, une jeune fille de 10 ans, vendeuse de gingembre, de citron etc. Elle continue en dévoilant que ce n’est pas par plaisir qu’elle effectue ce commerce mais c’est la tante qui l’oblige à le faire pour la simple raison que les autres enfants de la famille le font. Ensuite, elle précise que c’est exécrable de vendre dans le marché car certaines personnes, malgré ce mois béni, volent. « Et quand cela arrive ma tante me gronde ou souvent m’accuse d’avoir bouffé l’argent. Tout compte fait je me débrouille. Je peux vendre à peu près 2500fcfa de marchandises le matin seulement. Je gagne le plus souvent la même somme le soir », ajoute la jeune fille. Si certains enfants sont le plus souvent « forcés » à faire ces petits jobs de vacances, d’autres le font volontairement. A cet effet, Assetou Cissé dira qu’elle impose pratiquement à sa maman de lui donner quelque chose à vendre puisqu’elle voit ses amis le faire pour leur maman. « Personne ne me pousse à vendre, je veux seulement accompagner mes amies quant elles vont vendre », témoigne-t-elle. Avant de dire que les gains lui reviennent après la vente : « je mets mon argent dans une caisse pour m’en servir au moment que je veux ». Selon Mariam Bamba, vendeuse au marché de Lafiabougou, non moins mère, cette pratique permet à l’enfant d’acquérir la technique du commerce. « L’enfant saura s’en sortir dans le futur avec ce problème de chômage généralisé. Mon enfant m’aide beaucoup avec le peu qu’il m’apporte, et les jours qu’il perd de l’argent dans la vente ce qui est rare chez lui, je l’encourage, tout compte fait c’est un enfant et il n’est pas comme moi », dit-elle. Soumaila Keïta, jeune vendeur d’ustensile plastique, fait savoir que sa maman n’a pas assez de moyen et il vend pour aider sa mère dans les dépenses familiales. « Je n’ai aucune honte de vendre pour ma mère même si je suis un garçon et même si les autres amis se moquent de moi », précise-t-il.

Awa Ouattara, stagiaire

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