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État moral de la Nation : Ces vétités qu`on nous cache, ces mensonges qui nous divisent
Publié le mercredi 29 aout 2012  |  Info Matin




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«La crise malienne est le reflet ou le résultat de l’affaiblissement de l’Etat depuis plu¬sieurs années mais aussi des erreurs commises lors de la fin de la crise libyenne, avec des armes qui sont devenues sans contrôle», François HOLLANDE.
Jamais par le passé, les Maliens débout, dignes et fiers de leur passé glorieux, n’avaient été ébranlés dans leur fierté et leur conviction du Malien en un Mali UN ET INDIVISBLE ; jamais leur espoir en l’AVENIR RADIEUX du Mali ne s’est aussi effiloché… Tant les balises ont sauté avec l’annexion des trois régions du Nord; les repères absents, les recours tétanisés avec la vindicte clanique contre la vérité et l’honorabilité, l’espoir et la confiance en l’avenir qui s’émoussent et s’amenuisent à longueur d’épreuves endurées par les plus pauvres et les plus exposés.
Tout a-t-il basculé à partir de ce fameux jeudi 22 mars où ce que tout le monde appré¬hendait et auquel beaucoup s’attendaient ad¬venait: le renversement du régime à la dérive du Général-président au Nord dont l’impopu¬larité ne fait que s’accentuer à mesure que s’approchait le passage de témoin? Ou fau¬drait-il situer l’effondrement du pays à comp¬ter du 17 janvier 2012 où la salve de rébel¬lions saccadées se fait indépendantiste avec l’appui des mercenaires chassés de Libye et des djihadistes d’ailleurs?
Les causes, les défis, les enjeux et les implications de la crise, à la confluence des ambitions légitimes de chaque chapelle, font l’objet de nuances et de divergences, mais tous les Maliens s’accordent par contre sur l’impératif et l’urgence de trois priorités: la reconquête de l’intégrité territoriale au Nord-Mali, la sauvegarde de la démocratie et de la République et, enfin, la restauration de l’auto¬rité de l’État.
En attendant, dans la crise, territoriale, sé¬curitaire, humanitaire et institutionnelle, nous y sommes et nous y serons encore malheu¬reusement pour longtemps. Comment en est-on arrivé-là? Comment s’explique l’incom¬préhensible effondrement de cette grande Nation? Comment expliquer les failles et les fissures nées entre ses enfants? A quand le retour de la paix souhaitée pour raison de fierté nationale? Quelle solution préconiser pour apaiser le Sud et reconquérir le Nord?
Dans un dossier intitulé «17 janvier 2012 – 17 juillet 2012: l’effondrement d’une grande nation», à l’occasion des six mois de la crise, nous vous avions fait le parcours et le bilan chronologique de la crise multidimensionnelle que vit notre pays en rapportant les faits, uni¬quement les faits. Et nous acons donné la parole à ceux qui souhaitaient la prendre (aux principaux acteurs de la classe politique et de la société civile ainsi qu’aux intellectuels de l’intérieur et de la diaspora) en vue de contri¬buer au débat démocratique et de dégager des pistes de solutions.
Démarche journaliste?
Logique pour nous autres journalistes, car les faits doivent précéder les commentaires.
Le présent dossier de la Rédaction se veut donc notre point de vue, notre commentaire, notre opinion sur la crise que nous vivons. Crise que nous pensons réelle, mais beau¬coup instrumentalisée par le Clan pour as¬souvir son ambition de reconquête du pouvoir dont il a été chassé par la Junte. Une crise que nous analysons comme aussi une ab¬sence de réponse idoine, réactive et crédible de la frange politique patriotique face aux ma¬nipulations du Clan. Et une crise qui se pré¬sente, malheureusement, aux yeux de la ma¬jorité des Maliens, aujourd’hui, comme une conspiration contre la vérité et la triomphe du mensonge.
PREMIÈRE PARTIE : DUPERIES, DUPLICITÉS, TROMPERIES ET TRICHERIES
Que vit le Mali depuis le 17 janvier dernier? Une crise sécuritaire avec l’afflux mas¬sif d’armes lourdes et sophis¬tiqués venant de Libye qui retentissent entre les mains d’un irrédentisme touareg qui caresse désormais le sépara¬tisme et fait accroître un peu plus l’insécurité et l’instabilité d’un nord-Mali déjà à l’index comme «sanctuaire du terro¬risme et du narcotrafic» ?
Une crise territoriale avec l’at¬taque de plusieurs casernes et camps militaires par le Mouvement national pour la li¬bération de l’Azawad (MNLA) qui occupe désormais la qua¬si-totalité de trois régions du Nord, soit les 2/3 du territoire national?
Une crise humanitaire avec la cohue des déplacés et des réfugiés, fuyant hier les combats entre les rebelles et l’armée nationale, depuis les exactions, les vexations, les humiliations de toutes sortes infligés aux populations par les occupants qui assas¬sinent, volent, violent, fla¬gellent, lapident et amputent au nom d’un obscurantisme borné qu’ils appellent charia dont ils ne connaissent abso-lument rien?
Une crise politique doublée d’une crise institutionnelle avec la faillite d’une démo¬cratie factice, atypique et exo¬tique qui se gargarisait de son unanimisme consensuel aux forceps (il n’avait pas d’oppo¬sition reconnue sous ATT) et d’une autocratie de généraux qui tanguait et piétinait les principes de la séparation des pouvoirs (la Cour suprême libère, le président ATT empri¬sonne) et les normes démo¬cratiques partagées (affaire de la maîtresse du président) sous l’ovation des démocrates consentants ?
Ou simplement une crise morale et éthique aux relents identitaires avec les divisions et les divergences, des tirail¬lements et des querelles de chapelles ou de clochers, des agitations et des manipula¬tions, des mensonges et des hautes trahisons… comme si le peuple, dont on se sou¬cie peu, se relevait d’un long et profond comas et qu’on peut lui faire ingurgiter toutes sortes de balivernes et d’inep¬ties au nom de la défense d’une prétendue démocratie qui n’en était pas une et d’une République qu’on a dépe¬cée et dépouillée jusqu’aux moyens de défense de son intégrité territoriale et de la protection des populations.
Ce que nous vivons depuis le 17 janvier dernier, même bien avant, c’est un peu tout cela: une crise sécuritaire, territo¬riale, humanitaire, politique, mais aussi et surtout morale à travers laquelle, on ne re-connaît plus le Malien (fier et digne) et le Mali, nation d’hon¬neur et de gloire, patrie des héros qui préfèrent la mort à la honte.
Ce que nous vivons depuis le 17 janvier, c’est la capitu¬lation et l’humiliation d’une nation divisée, d’un pays de braves qui courbe l’échine devant une poignée d’aven¬turiers (300-400 ont dit les présidents Mohamed Abdoul Aziz de Mauritanie et Ous¬mane Issoufi du Niger), c’est l’annexion et l’occupation d’un pays souverain des deux-tiers de son territoire…
Ce que nous vivons depuis le 17 janvier dernier, c’est la honte; la honte d’une armée qui bat en retraite faute d’ar¬mements et de munitions; la honte du renoncement et l’aplatissement d’une classe politique qui ne croit plus en la capacité et au génie du peuple malien de se relever et qui pactise, tels des ponce-pillâtes, avec l’extérieur pour consommer la partition de notre pays; mais par-dessus tout le mensonge, l’intox et la manipulation comme avatars de la faillite d’une démocra¬tie conquise dans le sang et les larmes et l’effondrement d’une nation multiséculaire et multi-ethnique, d’hospitalité et de tolérance.
Ce que nous vivons depuis le 17 janvier, et surtout depuis le 22 mars, c’est l’oubli facile des uns, l’insouciance des autres; la démesure des ambitions des uns, le renoncement voir l’abdication et la résignation des autres, mais par-dessus tout, les raccourcis avec la vé¬rité et le «danbe» qui creuse chaque jour davantage le fos¬sé entre filles-fils d’une même nation et plombent chaque jour davantage la dynamique de convergence en vue d’une capacité nationale à propo¬ser des solutions de sortie de crise.
Or, l’impératif du ressaisis¬sement des uns et du réar¬mement moral des autres, mais bien plus, l’urgence de la situation nationale commande plus de convergences que de divergences, d’accords que de désaccords, plus de sacrifices et d’appétences… ne serait-ce que sur l’essentiel.
L’urgence, c’est reconquérir le Nord non pas par le discours, mais par les armes et par la guerre.
Où trouver les armes? Faire la guerre avec quelles armes? Et avec l’aide de qui?
La finalité, c’est de s’en sortir en redonnant au Malien une raison légitime de confiance en la Nation et à son avenir radieux (III). Pour ce faire, il est impératif de renverser cette tendance conspiratrice envers la vérité qu’on étouffe (I) et sur ces demi-vérités, ces contre-vérités, sur ces grossiers mensonges largement distillés par la manipulation clanique à travers ses relais complices de l’extérieur, mensonges qui divisent aujourd’hui notre peuple (II) ?
I-CES VERITES QU’ON TAIE ET QU’ON ETOUFFE
Nul n’a le monopole du patriotisme, mais surtout au regard de la complexité de la situation, nul ne peut prétendre avoir la science infuse, le monopole de la vérité et l’exclusivité de la solution. Du début de la crise à ce jour, le Quotidien des sans voix a toujours eu la modestie de ses positions non comme des recettes miracles mais comme de simples contributions à la recherche de la solution à la tragédie que vit notre peuple.
Préoccupés comme tout le monde, nous le sommes; inquiets comme tout le monde, nous le sommes aussi. Patriotes et nationalistes, nous nous voulons, voire souverainistes, donc «pro-putschistes»; et cela ne nous gêne guère dans ce pays où le terrorisme triomphe et campe au Nord, et l’inquisition et le délit de faciès au Sud. Pour autant, Info-Matin est et restera constant sur ses positions: la priorité est et reste la reconquête du Nord par nous-mêmes, car nul ne le fera à notre place. Mais hélas, mille fois hélas, nos pathétiques politiciens, mus par d’autres considérations et guidés par d’autres agenda, pensent que nous devons laisser cette tâche, cet honneur à la Cédéao au moment où celle-ci bloque indûment nos armes et où les pays du champ se désolidarise à tour de rôle de l’intervention extérieure envisagée par leurs mentors Occidentaux.
1.Les oukases insultants et les volte-faces vexatoires de la Cédéao
Patriote et nationaliste, Info-Matin est de ceux qui ont vu et continueront de voir l’immixtion insultante du syndicat des chefs d’État de la Cédéao comme un interventionnisme hors saison dicté par la volonté du médiateur Blaise Comparé et du président Ouattara de prendre leur revanche sur un pays qui a toujours fait de l’ombre aux leurs en l’humiliant dans l’épreuve et en le mettant sous une honteuse tutelle. Avec la complicité et la trahison des uns et la capitulation et la résignation des autres.
En effet, nous partageons la conviction avec beaucoup de patriotes Maliens que l’immixtion paternaliste et l’appropriation de la crise malienne ainsi que sa solution par le syndicat des chefs d’État de la CEDEAO ne sont ni plus ni moins que la conséquence directe des agissements de certains politiciens véreux prêts à tout, y compris trahir leur pays pour garder et/ou reconquérir les privilèges et les avantages claniques dont ils jouissaient sous le président ATT. On peut dès lors aisément comprendre que l’occupation des trois régions du Nord, la plus humiliante épreuve à laquelle notre nation ait jamais été confrontée par le passé, soit le cadet de leur souci ainsi que de leurs mentors de la Cédéao ou d’ailleurs.
Comme ces décisions antérieures, unilatéralement prises contre notre peuple, celle de bloquer l’armement commandés «en raclant les fonds de caisse» à coup de 70 milliards de FCFA, pour paraphraser le Premier ministre lui-même, n’a d’autre dessein que celui d’humilier notre pays en prolongeant davantage la souffrance et le calvaire des populations des régions sous occupation obscurantiste et fanatique.
Affolé hier par le coup de massue donné par les jeunes soldats maliens dans la fourmilière d’une démocratie sous-régionale de façade, le syndicat des chefs d’État de la Cédéao avait juré de laver l’affront, de faire plier la junte afin d’enlever l’envie à d’autres bidasses de se mêler de leurs affaires en rétablissant la légalité constitutionnelle: chantage; embargo; blocus; accord-cadre; remise en selle du clan par l’imposition de Dioncounda; la prorogation du mandat des députés, des membres du conseil économique, social et culturel; l’ouverture du gouvernement aux affamés et aux gourmands du clan ATT-ADEMA… Et comme si cela ne suffisait pas, la mise en chantier de la balkanisation du pays par l’ouverture de négociations avec les groupes terroristes que la médiation, aidée en cela par la Communauté internationale, tente de légitimer et de renforcer.
De cela, on ne parle pas; mais la prétendue omniprésence de la junte dans la Transition et de l’incompétence inventée du gouvernement, on en fait les choux gras. La vérité qu’on taie et qu’on étouffe, c’est que la reconquête du Nord n’a jamais été la tasse de café de la Cédéao, encore moins de ses suppôts boucaniers à Bamako, tous anciens dignitaires et affidés du régime du Général fuyard, déposé, qui accepte «volontairement sans pression de qui que ce soit» de démission et de s’exiler à Dakar.
2.Blocus militaire de la Cédéao
La vérité dissimulée ou occultée par ceux qui sont prompts à appeler RFI (Qu’on y voit nulle confraternité attaquée. Tout au long de ce dossier, nous traiterons RFI comme une cousine suivant notre bonne vieille tradition du sanankunya) dès qu’ils voient un véhicule militaire passer, c’est le discret embargo qui ne dit pas son nom sur le matériel militaire malien par leurs amis et complices de la Cédéao. Un matériel commandé par le gouvernement souverain du Mali; et par ces temps qui courent, à plus de 70 milliards de FCFA.
Cela fait plus d’un mois que cet inqualifiable blocus a cours aux ports de Dakar et de Conakry. Et chacun sait que sans armement, aucune action militaire d’envergure ne peut être envisagée et chacun sait aussi que les soldats maliens piaffent d’impatience pour en découdre avec les occupants illégaux du Nord de notre pays.
Oui, patriotes Maliens, vos soldats sont prêts et déterminés à laver l’affront infligé à tout une nation par une bande d’aventuriers renforcés par des factions djihadistes, par la cécité, le narcissisme et la pantalonnade du système cupide, corrompu et mafieux blasé que ATT et ses acolytes ont érigé dix ans durant dans notre pays en connivence avec une hiérarchie affairiste.
Oui, patriotes Maliens, vos soldats veulent se battre pour l’honneur de la patrie et la dignité de l’uniforme, mais encore pour dire qu’ils ne sont pas des lâches, surtout pas de la légion de ces traîtres qui pactisent avec l’ennemi et appellent en secret des sanctions contre le peuple malien, qui complotent en vue de la partition du Mali. L’armée, à Sévaré et Markala, et partout au Mali, entend rassurer le peuple Mali: elle est prête.
Mais non, ils doivent prendre leur mal en patience, car la Cédéao a décidé qu’ils ne sont pas dignes de livrer cette bataille, leur bataille sans elle et se plier à l’intégralité de leurs desiderata !
La vérité, c’est ce gangstérisme portuaire que vous n’entendrez pas fustiger par ceux qui sont si prompts à dénoncer l’emprisonnement des contre-putschistes, comme si un «putsch contre un putsch» était un droit devenu constitutionnel depuis le 29 avril dernier.
On s’appelle et se réjouit des pressions mesquines et vexatoires sur la junte et sur le gouvernement de Transition, et feint d’ignorer la confiscation des armes par ceux-là qui sont sensés prétendument nous aider à reconquérir le Nord de notre pays. C’est cela aussi l’envers du décor de cette imposture de normalité constitutionnelle qui permet aux fossoyeurs de la démocratie et aux criminels à col blanc d’hier de se poser aujourd’hui en victimes et en donneurs de leçons.
A Suivre
Par Sambi Touré

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