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L’Essor N° 17716 du 7/7/2014

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Centre de formation communautaire agro-pastorale de Zamblara : Une seconde chance pour les jeunes déscolarisés
Publié le lundi 7 juillet 2014  |  L’Essor




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Ex centre d’animation rurale, il a été crée en 2009 pour donner une formation qualifiante à ces enfants.

Au Mali, près d’un enfant sur deux n’achève pas le cycle primaire. Les raisons sont multiples : manque d’enseignants qualifiés, de locaux et de matériels, entre autres. Le taux d’accès à une éducation de qualité reste faible et le système scolaire mal adapté aux réalités locales. En milieu rural en particulier, les élèves sont confrontés à de longues distances à parcourir, au nomadisme, aux coûts scolaires élevés et à un enseignement en français plutôt qu’en langues nationales. Dès lors, le manque de qualification des jeunes rend difficile leur insertion dans le monde du travail. D’autant plus que la formation professionnelle insuffisante et inadaptée aux besoins du marché, peine à s’imposer comme outil d’accélération de la croissance économique.

Judicieusement, la Suisse soutient donc des initiatives qui permettent aux jeunes exclus du système scolaire d’accéder à une éducation et à des formations appropriées à leurs besoins. C’est le cas du centre de formation communautaire agro-pastorale de Zamblara situé à 10 km du centre ville de Sikasso. Cette structure constitue une réponse à la problématique des enfants non scolarisés et déscolarisés précoces et des non orientés du Diplôme d’études fondamentales (DEF). Ex centre d’animation rurale, le centre a été crée en 2009 pour donner une formation qualifiante à ces enfants.

L’établissement a été crée dans la démarche de la décentralisation, indique son directeur, le Dr Mamadou Sadio Traoré. Cette démarche vise, de son point de vue, à permettre aux jeunes de créer leur propre voie dans leur zone. « Si on veut que les jeunes restent dans leur milieu, il ne faudra pas seulement les former, mais aussi leur permettre d’exécuter, de profiter et de produire eux mêmes », argumente t-il.

Le centre de Zamblara offre sept modules de formation : la culture céréalière, le maraîchage, l’embouche des animaux, la gestion d’une exploitation agricole, l’aviculture, l’apiculture, l’arboriculture et la boucherie/rôtisserie. La durée de la formation est de 45 jours : 30 jours pour le module mère et 15 jours pour la gestion. « On accueille des jeunes de 13 à 17 ans », explique le directeur. Les frais d’adhésion s’élevaient à 25.000 Fcfa. Mais depuis l’adoption d’une approche modulaire en 2010, les frais d’inscription ont été remplacés par l’apport des parents en denrées alimentaires – 100 kg de céréales sèches, 25 kg de riz décortiqué et 10kg de graine d’arachide, détaille Mamadou Sadio Traoré. La commune aussi contribue à hauteur de 100.000 Fcfa et une parcelle que les apprenants vont exploiter de retour dans leur village, après leur formation. En cas de difficultés, les apprenants ont la possibilité de revenir au centre. Ces difficultés sont alors traduites en besoin de formation.

L’actuelle promotion, la 5è du centre, est composée de 14 jeunes âgés de 13 à 26 ans dont 4 filles. Ils viennent de communes différentes et ont adhéré au centre pour des raisons diverses.

Agé de 26 ans, Dramane Koné, « le dougoutigui » de la promotion, vient de la commune de Kaboila. Il s’est inscrit au centre parce qu’il a été impressionné par le travail qu’effectuait dans son champ sa belle-sœur qui est passée par là. « Ma belle-sœur depuis son arrivée chez nous travaille d’une façon extraordinaire et elle produit plus », témoigne-t-il. « Lorsque je lui ai demandé où elle a appris ses méthodes agricoles, elle m’a répondu que c’est au centre de Zamblara. J’ai alors décidé de venir faire comme elle pour améliorer mes compétences et assurer un avenir meilleur à ma famille », explique le jeune homme.

Aichata Dembélé a quitté la 6è année pour rebondir au centre. Cette ressortissante de Kléla rapporte que c’est dans son village qu’elle a entendu parler du centre de Zamblara. « On nous a choisi, mon frère et moi, pour y participer », témoigne t-elle. Cette formation, dit-elle, va me permettre d’aider les parents dans la gestion de nos champs.

Mêmes propos du côté de Aissata Traoré qui compte aussi aider ses parents à améliorer leurs productions. Candidate malheureuse au DEF et mère d’une fille, elle a été envoyée par ses parents pour parfaire ses compétences afin d’évoluer dans l’aviculture.

De sa création à nos jours, le centre a formé 111 jeunes : 44 filles et 67 garçons. Ces jeunes, après leur formation, deviennent des conseillers agricoles ou des entrepreneurs ruraux. Malheureusement, ces derniers sont confrontés après leur formation à un problème majeur de financement. Aucune banque de la place ne les a, à ce jour, considérés comme « bankables ».

F. NAPHO

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