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Chronique du vendredi : Le Nord et nous
Publié le vendredi 31 aout 2012  |  Le Républicain




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Le rapport de synthèse, on ne peut plus clair, de la triple mission de la Coalition pour le Mali dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou ne s’illusionne pas. Il y a ce que ces émissaires pouvaient faire et ce qu’ils ne pouvaient faire. On peut même aller plus loin, il y a ce qui est leur droit et ce qu’ils ne doivent pas faire. Il était possible et c’est fait de tenter une initiative citoyenne décrochée de la démarche des religieux pour laquelle l’Imam Dicko a été autant loué pour son volontarisme que critiqué pour ce que ses détracteurs appellent son agenda secret.

Il était possible et c’est fait de ne pas laisser le champ libre qu’à la seule médiation de la Cedeao parce que personne ne respecte, à terme, un pays qui s’abîme dans la guerre au maroquin en sous-traitant ses responsabilités à d’autres. Et le droit ? Tous ceux qui le peuvent sans risque pour leur vie apportent une marque de solidarité et de compassion de haute portée en allant s’asseoir, en ces heures de drame, sur la natte de communautés payant aujourd’hui les retombées d’une gouvernance qui ne leur est pas imputable.
Car le Mali n’est venu dans la dot d’aucune épouse fût-elle la plus légitime, c’est à la fois un devoir et un droit pour ceux qui le peuvent, parmi nous, de pouvoir témoigner de la détresse des nôtres, quelle que soit leur ethnie ou leur région, d’écouter les parties, de chercher à comprendre les positions et recenser les propositions dans la perspective d’éventuelles discussions.
Mais là s’arrête le pouvoir du gouverné et commence la responsabilité du gouvernant. A cet égard, la mission ne nous apporte pas que de bonnes nouvelles en disant que l’islam prendra une place centrale dans le traitement de la question du Nord. Elle a hélas raison : plus que la séparation prônée par le Mnla et plus que les réajustements imposés à un Etat qui ne peut plus être celui du sous-préfet, la plus grosse épine au pied du Mali, c’est en ce moment l’intégrisme salafiste qui colonise triomphalement le Nord en attendant peut-être de s’étendre. Les Islamistes ne négocieront pas la charia, pas plus ailleurs qu’au Mali. Seul l’Etat a fait jusque-là reculer leur dogme.
Chez nous, hélas, ce fut le contraire. Pourvu et fasse le Ciel que l’Etat malien reprenne la main avant la redoutable alliance du dogme salafiste et l’islam politique naissant au Sud de l’effroyable corruption de la vie publique et de l’échec des projets de société proposés. Une alliance susceptible de surenchères et propice à l’instrumentalisation. En attendant, ce n’est pas un petit moment mais une leçon de pédagogie que la Coalition pour le Mali vient de nous donner en obtenant que le Nord revienne au centre de nos préoccupations en lieu et place de nos piteuses querelles autour du gouvernement d’union nationale. D’abord parce qu’il y avait bel et bien une dimension chiffonnière à ces querelles qui prennent tant l’énergie de nos cadres.
Ensuite parce qu’il y a des procès, justifiés ou non qui sont indignes d’une nation qui se respecte et qu’on veut respecter. Un seul exemple de cette nième honte : la surréaliste histoire de la liste des membres du gouvernement qui n’aurait pas dû être diffusée…Enfin, pendant un moment, nous étions en train de nous égarer en pensant plus au moyen -le gouvernement- au détriment de la fin, à savoir le sursaut qui recentre le Mali sur ses ambitions premières et sur l’axe de moins en moins de sa grande Histoire.
Donc le cap, non pas sur la liquidation mais la reconquête d’un projet démocratique qui eut ses ratés mais aussi ses acquis. Le cap aussi et surtout sur la libération de notre territoire. Or sur la stratégie, les parties ne sont d’accord que sur leurs désaccords. Et pour tout dire, il faut craindre que les baffles du Sud ne continuent de couvrir les sanglots du Nord pour encore longtemps.
Adam Thiam

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