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Nord du Mali : Ça passe ou ça casse à Alger
Publié le jeudi 17 juillet 2014  |  L’aube




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Dans la capitale algérienne, deux positions totalement opposées s’affrontent dans le cadre des négociations de paix au nord du Mali. D’une part, le gouvernement malien ne veut nullement entendre parler ni d’indépendance, ni d’autonomie pour les régions du nord. De l’autre, les groupes armés Mnla, Hcua et Maa entendent arracher une (sorte d’) autonomie aux autorités maliennes qui sont plus que jamais affaiblies sur le terrain. Et la question principale est : qu’allons nous négocier à Alger ? Les négociations, ouvertes hier à Alger, constituent l’ultime chance pour le retour définitif de la paix dans le septentrion malien. Alors ça passe ou ça casse à Alger.

Les rebelles sont en position de force dans les pourparlers de paix qui viennent de commencer en Algérie et entendent bien tirer profit de cet avantage. Depuis le 21 mai dernier, ils n’ont eu cesse d’occuper de nouvelles positions après que l’armée malienne ait perdu ses positions dans la région de Kidal. Ils ont occupé des localités des régions de Gao et de Tombouctou; et leur présence est signalée jusque dans le Gourma, au centre du pays.
Malgré sa position difficile, le gouvernement n’entend pas céder d’un iota sur la ligne de conduite qui a été fixée bien avant l’arrivée au pouvoir d’IBK. Dans un prospectus diffusé, les autorités maliennes ont décliné ce qu’elles appellent les points non négociables, à savoir: l’intégrité du territoire, la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire, la laïcité de l’Etat et l’unicité de la nation. « Ni indépendance, ni autonomie ne seront à l’ordre du jour », souligne le document.

C’est l’ensemble des groupes armés signataires de l’accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013 qui sont présents à Alger. Le Mnla, le Maa et du Hcua, ont certes reconnu le principe de l’intégrité territoriale du Mali, mais ils réclament une large autonomie dans la gestion des régions nord du pays. Des interviews de certains responsables à des documents circulant sur Internet, les rebelles font état de leur volonté de réorganiser le territoire malien en deux entités, une au nord et l’autre au sud.


Le Mnla et ses alliés font également des propositions politiques comme une présidence tournante entre le nord et le sud.

Quant au gouvernement, il propose une décentralisation poussée pour l’ensemble des régions du Mali, mais reste peu bavard sur le contenu de son plan. Toutefois, les autorités maliennes ont évoqué à plusieurs reprises des dispositions politiques qui pourraient être opposées aux ambitions autonomistes.

Une des concessions politiques du gouvernement peut être la possibilité de l’élection des gouverneurs de région, dont le pouvoir émanerait des populations qu’ils administrent.

Le gouvernement peut compter sur l’appui d’autres groupes armés représentants les communautés sédentaires du nord. Ces groupes sont aussi présents au rendez-vous de la capitale algérienne pour défendre leur position qui s’oppose à celle des autonomistes.
Les affrontements intercommunautaires en cours en disent long sur la difficulté de la situation du nord, les communautés ayant des intérêts contradictoires.


En tout cas, les Maliens attendent des pourparlers une solution rapide à la présence des groupes armés au nord du Mali afin que les déplacés et les refugiés regagnent leurs domiciles.

Soumaïla T. Diarra

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