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Spéculation foncière à Baguinéda : Les terres de l’office vendues aux particuliers
Publié le mardi 22 juillet 2014  |  Le Tjikan




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Baguinéda, comme les autres villages qui ceinturent le District de Bamako, n’échappe pas à la folie des spéculateurs fonciers. Récemment, le village était sous le feu des projecteurs suite à un affrontement entre le richissime Mamadou Sinsi Coulibaly, propriétaire du groupe Klédu et les populations de Nienelé. Un autre feu y couve. Il concerne un vaste domaine foncier appartenant à l’Office du développement du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB), morcelé et vendu à des particuliers par l’ancien maire de la Commune rurale de Baguinéda, aujourd’hui député de la majorité présidentielle avec la complicité du sous-préfet Sidi Mohamed Ould Zilby, également député de la majorité présidentielle et du préfet de Kati, Mamadou Sylla.

Pour rappel au sujet d’un litige foncier, la localité de Baguineda a récemment défrayé la chronique, à la suite d’un affrontement musclé en des gendarmes et des pauvres paysans. L’origine du différend : l’acquisition d’un terrain disputé entre les villages de Nienielé. La transaction sulfureuse est l’œuvre du chef de village de Sinkoroi sur un territoire revendiqué par Nienielé comme la seule surface de culture exploitable pour le village. C’est après avoir fait savoir leur désapprobation de la vente aux autorités administratives locales qu’ils ont entrepris l’ensemencement de leur terre. Une attitude qui a provoquée l’ire du nouvel acquéreur.
Aussi, décida t-il de se rendre justice en envoyant des gendarmes sans aucune décision de justice pour protéger le tracteur chargé de labourer le champ déjà ensemencé. Les pauvres paysans n’avaient pas d’autre alternative que d’affronter les gendarmes déployés sur le terrain pour protéger leur dû. Cela a entraîné une vive altercation entre les forces de l’ordre et la population. La violence du choc était telle que, le ministre de la Justice, Me Abdoulaye Bathily était obligé d’effectuer le déplacement sur le terrain pour calmer l’ardeur de la population meurtrie. Mais, cette démarche ministérielle n’a fait que différer les problèmes fonciers à Baguinéda.
Un autre feu y couve. Il concerne un vaste domaine foncier appartenant à l’Office du développement du périmètre irrigué de Baguinéda. Le champ était exploité par des paysans locaux. Ce vaste terrain a été morcelé et vendu à des particuliers par l’ancien maire de la Commune rurale de Baguinéda, aujourd’hui député de la majorité présidentielle avec la complicité du sous-préfet Sidi Mohamed Ould Zilby, également député de la majorité présidentielle et du préfet de Kati, Mamadou Sylla. Rappelons que l’ancien sous préfet et député élu à Goundam, est un parent du ministre de la Réconciliation nationale, Mohamed Ould Zahaby. Nous reviendrons sur ce dossier sulfureux dans nos prochaines éditions.
Rappelons que s’il y a un fait qui aurait sérieusement porté atteinte au régime d’Amadou Toumani Touré , c’est bien le phénomène de la spéculation foncière. C’est sous son règne que le phénomène a pris de l’ampleur à cause du système d’impunité dans lequel le régime s’était installé. Sinon, vers la fin de son régime, le président Alpha Oumar Konaré, qui avait pris conscience du danger avait mis de verrous qui ont sautés sous les deux mandats d’ATT. Faute de terre libre, le maire du District, Adama Sangaré, sur instruction en sourdine du Prince de Koulouba d’alors, a retiré des parcelles et procédé à leur réattribution. Les ministres, les membres des cabinets et les hauts dignitaires du régime avaient été les premiers servis. C’est ainsi que la colline du Pouvoir en passant par les emprises des cours d’eau et des rails, les exploitations agricoles…ont été bradés par des maires spéculateurs fonciers, des géomètres clandestins qui obéissent aux doigts les maires qui n’avaient peur de rien. Profitant de la couverture de l’ancien ministre de l’Administration territoriale et des collectivités, général Kafougouna Koné, et de ses entrées au Palais de Koulouba, le maire de Kalabancoro, Issa Ballo n’avait peur de rien. Cette situation était bien connue du régime. En témoigne, à l’ouverture des états généraux sur les fonciers en 2011, le président ATT a, lui-même peint, le phénomène au moindre détail. C’est dire qu’il était au parfum du danger, mais puisque ses proches étaient fortement impliqués, il ne pouvait que se taire. La suite on le connaît, c’est la chute brutale du régime.
(A suivre)

Mohamed A. Diakité

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