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Réinsertion dans l’armée : Le Marasme aux aguets
Publié le mercredi 23 juillet 2014  |  Le Républicain
Armée/Sécurité:
© aBamako.com par A.S
Armée/Sécurité: Cérémonie de fin de formation des brevets de la garde nationale.
Bamako, le 3 juin 2014. Des brevets de la garde nationale sont sortis de formation.




Après avoir écarté publiquement l’hypothèse de la réinsertion des groupes armés lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Moussa Mara, deux mois plus tard, revient sur sa décision. Cette fois-ci pour se contredire. Aculé et trimbalé par les groupes armés qui se battent avec ongle et bec, pour des raisons obscures, il a finalement décidé d’ouvrir les portes de la grande muette pour les accueillir. La nouvelle a été révélée dans les milieux militaires et accueillie avec émoi, le 10 juillet 2014 à l’issue de sa rencontre avec les leaders d’associations des jeunes. Et à peine annoncée, la décision suscite d’ores et déjà un tollé au sein des forces de défense et de sécurité.
Décidemment rien ne diffère la démarche du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, de celle de ses prédécesseurs quant à la résolution de la question de la réinsertion des éléments des groupes armés du nord dans les secteurs d’activités économiques. En effet sans surprise, le Président IBK a décidé de s’en remettre à l’éternelle solution de ses devanciers : la réinsertion des éléments des groupes armés dans l’armée nationale. Une solution qui, aujourd’hui, a montré ses limites et que lui avait combattue publiquement. « Car chaque fois que les bandits et les narcotrafiquants ont été insérés dans l’armée, ils ont toujours fini par reprendre les armes contre la patrie », s’inquiète un responsable militaire. Et c’est pour cette raison, poursuit-il, que les Maliens attendaient du président IBK qu’il change le fusil d’épaule pour une résolution définitive de la rébellion dans le septentrion de notre pays. Mais, le président, visiblement en panne de vision politique, en a décidé autrement. Et le Premier ministre, Moussa Mara a été contraint, le 10 juillet 2014 au cours d’une rencontre avec les leaders d’associations des jeunes, de réviser sa position initiale par rapport à la gestion de cette question. «Les rebelles seront réinsérés dans l’armée, dans la police, la gendarmerie et la garde nationale», a déclaré Mara. Et la raison invoquée par lui pour justifier ce double langage est qu’ « on ne peut pas réinsérer des combattants en leur donnant des projets d’élevage, car ils ne savent que se battre ». Donc, pour lui, il faut les réinsérer dans l’armée « afin qu’ils aident le pays à combattre le terrorisme dans leur zone ». Ce revirement à 90° du Premier ministre apporte la preuve contraire de ce que le Président IBK a tenté de faire croire aux Maliens dans la gestion de cette crise lorsqu’il disait à un autre moment de la crise qu’aucun groupe rebelle ne pourra se hisser son niveau. Car aujourd’hui, la triste réalité est là et elle est irréfutable et consécutive à l’assaut du 21 mai à Kidal. Car en plus de trimbaler le Président IBK et son gouvernement, les groupes armés leur dictent leur volonté. C’est-à-dire leur insertion dans la grande muette. Mais, le hic est qu’il y a des grincements de dents au niveau des forces de défense et de sécurité sur cette décision. Car contrairement à ce qui paraît être logique, explique un autre officier de l’armée, le gouvernement a encore décidé de faire cavalier seul quant à la gestion de cette question. « Et à la date d’aujourd’hui, aucune action de sensibilisation au sein de l’armée n’a été entreprise par les autorités pour accompagner leurs décisions». Plus révoltant encore, explique-t-il, la base de la grande muette qui doit accueillir les groupes armés n’a pas été associée à cette décision des autorités. Et pour lui, le Président de la République et le gouvernement sont entrain de jeter de l’huile sur le feu car les crimes et les tueries de Aguel’hoc perpétrés par ces rebelles (le Mnla et ses acolytes) restent toujours vivaces dans l’esprit des soldats maliens et donnent l’amer saveur d’un arrière gout d’injustice.

Youssouf Z KEITA
B. Daou
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