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Banques : L’essor de la monétique
Publié le mercredi 23 juillet 2014  |  L’Essor
Economie:
© aBamako.com par A.S
Economie: Conseil d`administration des ministres de la BCEAO
Bamako, le 19 décembre 2013 (BCEAO): Le président directeur général de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), Moussa Alassane Diallo, a présidé hier dans la salle de conférence de l’institution bancaire, la 115è session du conseil d’administration en présence des administrateurs conviés à une session qui se tient après des élections présidentielle et législatives.




Il s’agit des transactions monétaires électroniques. Bientôt à un même guichet, il sera possible de faire des opérations de retrait d’argent, de versement, de transfert, de paiement de factures…

Le souci des banques d’offrir de nouveaux produits pour répondre aux besoins des clients et améliorer les services. C’est dans ce processus que les guichets automatiques des banques (GAB) ont fait leur apparition dans notre pays il y a quelques années.

Aujourd’hui, nombreux sont les Bamakois qui font, quotidiennement, des retraits d’argent dans les différents GAB à travers la capitale et cette pratique commence fortement à s’ancrer dans les habitudes. Les usagers munis de cartes GIM UEMOA peuvent même faire des retraits sur les GAB qui ne sont ceux de leur banque. Rappelons qu’au début des années 2000, on ne comptait que quelques GAB à Bamako et le service était très peu connu du grand public. Le progrès ne s’arrêtant pas, la Banque nationale de développement agricole (BNDA), dans le souci d’offrir d’autres services aux clients, vient d’innover en proposant des services comme le versement et le transfert à travers les GAB.

Abordant le sujet, Oumar Haïdara, directeur du département des moyens de paiement de la BNDA explique : « Réellement, c’est à partir de 2007, que la monétique a commencé à se frayer un chemin dans notre pays. Seules trois à quatre banques offraient ce service. Mais depuis deux à trois ans, toutes les banques de la place ont leur monétique. En un laps de temps, le marché monétique a globalement pris l’ascenseur. Chaque banque propose sa solution monétique, offre des cartes à ses clients, possède un réseau des GAB disponibles.

Et malgré les difficultés, on constate une forte transaction à travers ces GAB ». Pour illustrer la situation, il a indiqué qu’en 2007, par exemple, la BNDA enregistrait à peine un milliard de Fcfa de retrait sur ses GAB par mois. Aujourd’hui, sept ans après, ce montant est passé à 7 milliards par mois. La même tendance s’observe dans les autres banques à des proportions différentes, a-t-il ajouté. Il convient de souligner aussi que c’est avec l’avènement du Groupement interbancaire monétique de l’UEMOA (GIM UEMOA), un GIE mis en place par les banques de la zone UEMOA, que la monétique a commencé à connaître un essor et plus particulièrement au Mali.

Le terme monétique se définit comme l’ensemble des transactions monétaires s’effectuant de façon électronique. Dans notre pays, c’est l’aspect carte de la monétique qui est plutôt connu et qui dit carte, parle de guichet automatique. Pratiquement, ce sont des opérations de retrait que font la majorité des usagers au niveau des GAB. Les clients ont accès à leur argent à tout moment (7 jours sur 7). Cela permet aussi de désengorger les guichets des banques et d’y offrir un service de meilleure qualité. GAB défaillants.

Au delà de cet aspect, il y a aussi le ebanking en monétique ou la banque par internet qui implique tout ce qui permet de façon électronique d’exécuter des transactions qu’on avait l’habitude de faire manuellement. Il faut souligner que certains GAB connaissent des difficultés de fonctionnement. Le GAB BNDA de Bacodjicoroni, par exemple, était particulièrement défaillant pendant le mois de mai de cette année. Les statistiques ont montré que les transactions y ont énormément chuté, mais en juin la courbe est remontée. Ces difficultés, selon Oumar Haïdara, s’expliquent par plusieurs facteurs à commencer par le problème de réseau. En effet, les GAB sont connectés à un système central se trouvant au siège de la banque et cette connexion est assurée par le réseau des télécommunications de la Sotelma.

Donc la disponibilité du GAB dépend quelque part de la fiabilité de ces lignes spéciales de connexion que loue la banque. A cela, il faut ajouter le problème de coupure d’électricité. Autre question importante : la population bancarisée a-t-elle totalement accès à la monétique ? Il faut dire qu’actuellement, le taux de possession des cartes n’est pas identique dans toutes les banques. La BNDA ayant l’un des taux les plus élevés, à près de 80 000 cartes en circulation c’est-à-dire des cartes qui sont utilisées. Ce record a été atteint parce qu’au tout début, la banque a misé sur la gratuité de la carte étant donné que les populations sont quelque peu réticentes au paiement. Pour vulgariser la carte, dès que le client ouvre un compte, une carte de base gratuite lui est offerte pour ses opérations.

Cette carte est valable pour 2 ans et renouvelable. Tant que le client l’a, elle reste gratuite, mais s’il la perd, il rentre dans un cycle payant. Si le client possède 2 comptes (ordinaire et épargne), la carte est gratuite sur un seul. En dehors de la carte de base, il y a les cartes payantes comme la carte GIM UEMOA qui permet de faire des transactions en dehors du réseau de la BNDA et dans toute l’UEMOA, la carte VISA qui permet de faire des opérations dans le monde entier (retraits et achats y compris sur le net). Une autre carte opère uniquement sur le réseau de la BNDA : il s’agit de la carte expresse qui donne plus de possibilités que la carte de base. Innovations. Si les services des banques se sont considérablement améliorés, les structures bancaires sont restées avec une vision figée de la monétique, estime O. Haïdara.

Car dès qu’on parle de monétique, les banques pensent aux cartes magnétiques de retrait. La monétique va au delà et offre beaucoup plus de possibilités. Il s’agit donc aujourd’hui, de dépasser le retrait, d’offrir d’autres services sur les GAB comme l’achat ou autres. Actuellement, avec la carte GIM UEMOA, quand vous entrez dans un commerce doté de la solution, vous pouvez acheter avec votre carte sans argent. La solution est embryonnaire, mais c’est un processus qui est en marche et qui pourra se développer dans l’avenir. Au Mali, on compte une douzaine de commerçants, des restaurants et des pharmacies qui l’utilisent cette solution. Toujours dans le souci d’introduire davantage la monétique dans les opérations, la BNDA a décidé d’offrir d’autres services aux clients porteurs de la carte à commencer par le transfert.

En effet, depuis 8 mois, elle a mis en place une solution qui permet d’envoyer de l’argent. Le nom du nouveau produit n’est pas encore arrêté. Avec ce nouveau système très pratique, uniquement valable dans notre pays, à partir d’un GAB BNDA, on peut effectuer le transfert d’argent. C’est une première dans l’espace UEMOA. La BNDA offre aussi désormais la possibilité à ses clients d’effectuer des versements au niveau des GAB. La phase expérimentale est en cours au siège de BNDA depuis deux mois. Une dizaine de guichets de versement seront bientôt installés à travers la ville de Bamako.

L’objectif final, selon les responsables de la banque, c’est de faire en sorte qu’au niveau d’un même guichet, le client puisse faire des opérations de retrait, de versement et de transfert. En ce qui concerne les versements GAB, la BNDA est également la deuxième banque à l’appliquer dans l’UEMOA après la Côte d’Ivoire. Sans ouvrir un compte. Autre solution envisagée : la carte prépayée. Ce mécanisme offre des solutions à ceux qui n’ont pas envie d’ouvrir un compte. A la BNDA, le produit est déjà testé et prêt. Il y a toutes les gammes. La solution de la carte prépayée a été le thème central des assises du GIM UEMOA, organisées à Dakar en juin dernier. Les experts ont examiné les opportunités qu’offre la carte prépayée en terme de bancarisation de la population qui peine aujourd’hui à décoller.

La rencontre a estimé que les cartes prépayées pourront aider à la bancarisation d’une partie de la population qui ne l’est pas encore aujourd’hui. Elle a aussi examiné les questions relatives aux types de cartes prépayées, aux difficultés et perspectives ainsi qu’à leur sécurisation. Un client doté de la carte prépayée est comme un détenteur de compte à la BNDA, expliquent les responsables de la banque. Par exemple, si vous voulez payer une carte GIM prépayée qui coute 20 000 Fcfa et que vous voulez mettre 100 000 Fcfa de crédit sur cette carte, la banque le fait et vous donne un code. Vous pouvez alors faire un retrait, un versement ou un envoi à partir d’un guichet automatique comme un client ordinaire de la BNDA. Pour recharger votre carte, vous n’avez plus besoin d’aller à l’agence pour verser de l’argent, mais vous pouvez le faire au GAB de versement. Donc, on peut être détenteur de la carte prépayée sans être détenteur d’un compte à la BNDA. Toujours à la BNDA, le paiement des factures d’eau et d’électricité à partir du GAB, est en projet.

L’objectif final est de faire en sorte que le client puisse se sentir à l’aise avec sa carte, qu’il puisse répondre au maximum de ses besoins au même lieu. « Il y a aussi des situations où le propriétaire de la carte peut envoyer une tierce personne pour faire le versement. Nous sommes en train de chercher la solution à ce problème. Donc nous envisageons d’élargir la gamme des possibilités de versement », a fait savoir notre interlocuteur. Les solutions que proposent les banques existent plus ou moins avec les éditeurs de logiciels et les fournisseurs de GAB. Il revient à chaque structure de faire preuve d’imagination et d’adapter les produits à son contexte.
F. MAÏGA
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