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Roncq: Suite au naufrage, Selinkégny et Bafoulabé n’en finissent pas de compter leurs disparus
Publié le samedi 2 aout 2014  |  lavoixdunord.fr
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© Autre presse par DR
Equipe de sauvetage




Plus les heures passent plus, plus les habitants du cercle de Bafoulabé auquel appartient Selinkégny au Mali, découvrent l’ampleur du drame. Soixante-dix habitants auraient pris place sur un funèbre rafiot, et auraient péri au large de la Libye. Selon les premiers témoignages, ce serait la première fois que des jeunes de la ville jumelée avec Roncq essayaient d’atteindre l’Europe par les moyens du désespoir.

« Depuis des années, nous entendons parler de tels drames chez des connaissances et des villages voisins mais nos villages n’ont jamais été concernés. C’est très dur pour nous. » Voici le message d’un habitant du village malien recueilli par Hubert Ledoux, l’un des fondateurs du jumelage Roncq-Selinkégny.

Vendredi les habitants se sont réunis en assemblée générale. Et depuis les nouvelles funestes se multiplient. Aux trois victimes de Sélinkégny s’ajoutent 33 victimes de villages alentours. Selon Hubert Ledoux, le bilan pourrait atteindre 70 disparus originaires de l’ensemble des communes situées au Nord du cercle de Bafoulabé (lire ci-dessous) sur les 110 passagers qui avaient pris place sur le bateau d’infortune.

Ces migrants ont traversé le Mali, le désert nigérien puis la Libye pour atteindre Al-Khoms à 100 km de Tripoli. Ils auraient payé 500 000 CFA à des passeurs pour les mener jusqu’à ce port. L’embarcation aurait quitté Al-Khoms dans la nuit du 14 juillet. « Il y a eu plusieurs appels téléphoniques de ressortissants de Madalaya vers leurs parents à Paris indiquant qu’ils étaient montés à bord », raconte Hubert Ledoux. Des corps flottants auraient été découverts lundi par des pêcheurs. Un survivant très choqué a été ramené et hospitalisé.

La communauté malienne de Paris sous le choc

Le chef du village de Selinkégny a décidé « d’interdire la route à nos jeunes car c’est vraiment trop dangereux ». Fodié Diaby, président de l’Association pour l’aide au développement de Selinkégny jusqu’en 2014, a lancé un appel au secours aux membres du jumelage. « On a créé un jumelage justement pour éviter ça. Il faut nous aider à informer des dangers. Toute une génération de jeunes non instruits vient de mourir. »

Dans la communauté malienne de Paris, c’est aussi la douleur et la consternation. Soixante-dix pour cent des Maliens résidant en France viennent de la région de Kayes. Ce samedi matin, une réunion de condoléances et de prières s’est tenue dans une salle du XIe arrondissement de Paris, à l’initiative de Boubou Diaby, doyen du village de Sélinkégny en France. Une foule y a assisté..

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Sélinkégny est un village de trois milles habitants dans l’Ouest du Mali à 400 km au nord de Bamako. Elle appartient au Cercle (collectivité) de Bafoulabé, dans la région de Kayes. Les victimes du naufrages viennent de Kania à 4 km de Selinkégny, Madalaya (13 km), Djungo (1 km), Karaga (3 km), Gagontéry (7 km), Kolinguémou, Tintilla et Oussoubidiagna.
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