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Éducation au Mali : Quelle dorure pour l’école ?
Publié le lundi 4 aout 2014  |  Le Pouce




Pour redorer le blason de l’école malienne gangrenée depuis des décennies par la corruption, la fraude et la malversation, Madame Togola Jacqueline Nana Marie a amorcé un combat, qui, loin d’être achevé, mérite félicitation et encouragement. Au-delà de ce combat rude déclenché cette année par la locataire du département de l’Education, ne serait-il pas aussi souhaitable de signer le retour des anciennes valeurs (CEP, Baccalauréat première partie) et, traquer et démasquer le comportement négatif de certains enseignants afin de redonner à notre école sa lettre de noblesse ?

Considérer l’école malienne comme un grabataire, relève de l’insouciance ou de l’ignorance. Et, Madame le Ministre, Jacqueline Nana Marie Togola a prouvé le contraire lors des différents examens de cette année 2014, notamment, le DEF, le BAC et le BT pour ne citer que ceux-ci qu’on peut bel et bien sortir l’école malienne du gouffre dans lequel elle est plongée, il y a quelques décennies. En effet, les fraudes et les fuites de sujets, qui émaillent le DEF et les mauvaises conditions du déroulement du BAC de cette année, sont à décrier, certes. Mais, elles ne datent pas d’aujourd’hui. Et Mme Jacqueline Nana Togo, en s’attaquant à ceux qui, de près ou de loin, ont leurs mains trempées ou imbibées dans ce trafic de sujets d’examens, ne fait qu’obéir aux textes de la police des examens. Par là, laver notre école de cette honte et de ce déshonneur.

L’action de Mme le Ministre, n’est pas fortuite. Elle vise également à inscrire l’apprenant malien dans un esprit d’effort personnel, de concurrence, de citoyen bien formé capable d’affronter ses camarades d’autres pays de la sous région, voire d’autres continents. Nul ne doit se voiler la face. Il serait très difficile à nos apprenants (élèves et étudiants) de nos jours, d’affronter ceux de la sous région. Si Mme le ministre Jacqueline Togola tient à traquer les coupables, elle doit se munir d’assez de courage et de patience. Elle mérite, cependant, félicitation, encouragement et accompagnement. Cette Kyrielle d’injures dont elle est accablée, ne doit que la réconforter. Madame doit aussi savoir qu’aucun messie n’est bien accueilli chez soi et beaucoup ne veulent pas que l’espace scolaire, soit assaini.

Au-delà de ces actions déclenchées, dont les filets continuent d’engloutir certains responsables, d’autres racines du mal doivent être déracinées afin de redonner une belle image à l’école malienne. D’abord, des sanctions doivent tomber sur les enseignants qui transmettent « sexuellement » les notes, surtout aux filles ou qui tiennent des relations coupables avec celles-ci. Ensuite des missions de contrôle doivent être mises en place et sillonner les écoles afin de vérifier la ponctualité et la régularité des enseignants d’autant plus que la plupart d’entre eux s’adonnent aux cours dans les établissements privés au détriment des écoles publiques pour lesquelles ils sont recrutés.

Le département doit aussi moraliser l’éducation : réglementer la tenue scolaire et la coiffure des élèves afin d’éliminer certains comportements provocateurs et des frustrations qui se saisissent de certains élèves démunis. Le grand axe susceptible de redorer le blason de l’école malienne, est le retour des anciennes valeurs foulées au pied pour des raisons on ne peut plus saugrenues. Comment peut-on former des intellectuels dignes de ce nom dans la mesure où ceux-ci doivent faire neuf ans avant d’affronter un examen ? Pourquoi avoir supprimé le Baccalauréat première partie ? Prétendre avoir de citoyens érudits dans ces cas d’espèces, c’est se bercer d’illusions. Ce qui fait que nos étudiants, pour la plupart, sortent avec virtuosité ici, chez nous, mais sont confrontés à des difficultés face à leurs homologues de la sous région. Il y a donc nécessité de ramener le CEP et le BAC première partie pour que désormais les élèves ainsi que leurs parents puissent se serrer la ceinture.

Cyrille Adohoun
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