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Le marché du gaz butane : les textes à revoir
Publié le mercredi 6 aout 2014  |  L’Essor
Gaz
© Autre presse par DR
Gaz butane




Ceux régissant la chaîne d’approvisionnement ne sont plus adaptés à l’évolution du secteur. La désertification constitue un désastre dont les conséquences demeurent constantes sur notre environnement. Cependant, l’exploitation abusive du bois-énergie pour les besoins de consommation croissants des grands centres urbains est la cause fondamentale de ce fléau. Des poches de désertification en perpétuelle expansion se créent autour des centres de consommation.

Depuis les années 70, les effets néfastes des périodes de sécheresse et des aléas climatiques sont combinés à la nuisance de l’exploitation abusive du bois- énergie. Le gouvernement du Mali a tiré les leçons. Il a initié des actions de sauvegarde du patrimoine forestier. Plusieurs projets de reboisement et de promotion de la diffusion des équipements de cuisson améliorée sont exécutés sur le terrain. Les combustibles de substitution au bois- énergie ont été mis en œuvre grâce à l’appui de partenaires au développement. L’objectif est de permettre à terme d’établir un équilibre entre l’offre et la demande de bois énergie, sinon de freiner sa consommation.

Cependant, avec le niveau de développement actuel du pays, l’utilisation du gaz s’impose comme la seule alternative de satisfaction des besoins énergétiques des populations. Une dizaine d’opérateurs gaziers. La promotion de l’utilisation du gaz butane a démarré dans notre pays en 1989 grâce à l’appui du Comité Inter- Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS). L’objectif était de rendre efficiente la lutte contre la sécheresse et la désertification à travers un vaste programme de promotion et de vulgarisation de l’utilisation du gaz butane dans les ménages. Le programme dénommé « Programme national de Promotion du Gaz Butane » (PNPGB) avait été mis en œuvre en 1992. Depuis, malgré les résultats positifs atteints, l’apport des combustibles de substitution demeure marginal dans la satisfaction des besoins énergétiques des populations au Mali. La consommation annuelle de gaz butane avoisine de nos jours environ 20.000 tonnes. Il reste la plus faible de la sous région. A titre d’exemple, la consommation du Sénégal dépasse les 150.000 tonnes, la Côte d’Ivoire brûle plus de 120 000t et plus de 60.000 tonnes sont vendues au Burkina Faso. L’enclavement est handicap principal de notre pays dans sa politique de promotion de l’utilisation du gaz butane. Le Mali fait plus de 1,2 million de km 2.

Il est enclavé et partage 7000 km de frontières avec sept autres Etats. Notre pays doit son approvisionnement correct en produits de première nécessité et en produits industriels aux échanges commerciaux avec ses voisins et le reste de la communauté internationale. Notre pays s’approvisionne en gaz à partir de la Côte d’Ivoire (Société Ivoirienne de Raffinage (SIR)), le Ghana (Tema Oil Refinery (TOR)) et le Sénégal (Société Africaine de Raffinage (SAR)), la Mauritanie (SOMAGAZ) et l’Algérie. Secteur libéral, une dizaine d’opérateurs privés gaziers se partagent ce marché en plein ébouillions. Ce sont la multinationale (TOTAL) et les distributeurs nationaux Sodigaz, Fasogaz, Sigaz, Fouta Gaz, Tilgaz, Coumba Gaz etc.

Malheureusement, ces opérateurs évoluent dans un contexte marqué par l’absence d’une politique cohérente d’approvisionnement du pays en gaz butane. Il n’existe pas d’aires de stockage, ni de stock de sécurité. Les importateurs ne bénéficent pas de prix préférentiel au niveau des pays voisins, ni de centrale d’achat. Les opérateurs privés achètent le gaz individuellement à des prix souvent élevés, faute de pouvoir négocier avec des tankers. Ce n’est pas le cas pour certains pays de la sous-région. Ceux ci disposent de sociétés nationales chargées d’importer et de distribuer le gaz aux propriétaires de centres emplisseurs.

Un désordre criard. Le secteur gazier est dynamique, mais il souffre de beaucoup d’insuffisances qui freinent son développement. La faiblesse des capacités de stockage et d’emplissages constitue un défi majeur. Dans notre pays, le gaz importé est stocké à Bamako au niveau des centres emplisseurs dans des cuves de stockages aménagés par les opérateurs gaziers. Ceux-ci disposent d’une capacité très limitée et représentent peu dans la consommation mensuelle de butane du pays. Quelques opérateurs importateurs et distributeurs de gaz disposent dans leurs centres emplisseurs, de machines d’emplissage d’une capacité de 2000 bouteilles de 6 kg/ jour, soit 18 000t/an. Le reste évolue avec des capacités financières faibles pour réaliser d’importantes opérations d’importations.

La faiblesse du parc de bouteille de gaz est également un problème récurrent. En effet, l’acquisition dès le départ d’un parc conséquent de bouteilles de gaz est un élément fondamental dans l’activité de mise à la consommation du gaz butane mais dans la pratique certains opérateurs évoluent dans le secteur avec un nombre très limité de bouteilles et n’hésitent pas à remplir les bouteilles d’autres opérateurs. A titre indicatif, notre parc actuel de bouteilles tout emballage confondu est environ 200. 000 bouteilles dont 180 000 bouteilles de 6 kg. Avec un taux de rotation moyenne des bouteilles de 0,6 fois/mois, le parc minimal devra être environ de plus d’un million de bouteilles.

Le problème spécifique de bouteilles de Gaz est devenu aujourd’hui une difficulté majeure. Les grands opérateurs gaziers assistent impuissants à un accaparement de leurs bouteilles pour les petits opérateurs. C’est le cas actuellement de la multinationale Total qui représente aujourd’hui plus de 20% du marché gazier de notre pays. Cependant, le 31 mai dernier, ce leader gazier avait décidé de se retirer du marché malien du gaz, dénonçant ainsi le non-respect des textes qui régissent la production, l’emplissage et la distribution du gaz butane au Mali. En effet, les bouteilles de Total sont accaparées par certains gaziers de la place qui les remplissent et les vendent leurs produits empiétant ainsi les règles de codes couleur qui permettent de distinguer les produits (butane ou propane) et les marques des distributeurs.

« Chaque année, total ramène de nouvelles bouteilles sur le marché pour renforcer son parc. Cependant, pour la sécurité des clients, les anciennes bouteilles sont systématiquement expertisées, triées et le cas échéant, soumises au contrôle périodique, envoyées en réparation ou réformées. Les bouteilles réformées, une fois dégazées et mutilées, sont recyclées en tant que matière première. Ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’opérateurs. Malheureusement en cas d’accident domestique c’est le propriétaire de la bouteille qui est incriminé même s’il n’est pas le propriétaire du produit que contient la bouteille », analyse ce spécialiste qui ajoute que la qualité même du gaz de certains opérateurs laisse à désirer. Selon lui, le contrôle de l’Etat doit être accentué aussi bien sur les centres emplisseurs qui ne respectent toujours pas les règles, sur le parc de bouteilles des opérateurs que sur le circuit de distribution du gaz au Mali.

« Les localités de l’intérieur se caractérisent par une quasi inexistence de réseaux de distribution de recharge de gaz. Le gaz est acheminé en transport mixte (avec d’autres marchandises) et en petites quantités dans les bouteilles de Bamako vers ces zones grâce à l’initiative personnelle des commerçants détaillants qui n’ont pas le choix, par manque d’intérêt et de faible capacité d’intervention des opérateurs gaziers », ajoute notre interlocuteur. Conscient du désordre qui caractérise ce secteur, le Gouvernement à travers le département de l’Energie et celui du Commerce ont décidé d’engager des reformes majeures du secteur. une politique cohérente de promotion du gaz. Ces reformes visent d’une part à réorganiser le marché gazier de notre pays en encadrant les opérateurs gazier tout en durcissant les conditions d’ouverture de centrale d’emplissage et innover les conditions de ravitaillement des consommateurs dans le respect des normes de sécurité.

Pour le ministre du Commerce, Abdoul Karim Konaté, les manquements relevés par la multinationale Total sont avérés. « A part Total, aucun des 9 centres d’emplissage ne respectent les textes et la qualité de gaz importés par certains opérateurs laisse vraiment à désirer. A travers les reformes en cours, l’Etat n’autorisera que l’importation du gaz butane pour l’usage domestique. Les conditions d’importateurs, d’emplisseurs, et de distributeurs seront durcies, pour garantir et sécuriser le secteur. Il sera aussi exigé à chaque opérateur de ne remplir que ses propres bouteilles et interdire à une marque autorisée d’emplir un concurrent et que la qualité du gaz soit précisée sur les bouteilles », révèle le patron du département du commerce. Le ministre Konaté ajoutera que ces reformes garantiront le développement du secteur gazier malien tout en sécurisant les consommateurs.

« L’assainissement de ce secteur économique en plein expansion permettra de promouvoir l’utilisation domestique par les maliens, gage de la protection de l’environnement. Avec ces reformes, notre pays s’acheminera vers l’extinction de bouteilles étrangères sur son territoire. Les contrevenants aux nouvelles règles se verront appliquer une lourde sanction », a-t-il averti. Il faut dire que ce secteur comme tant d’autre se caractérise par l’absence d’une politique cohérente d’approvisionnement du pays en gaz butane (création d’aires de stockage et constitution de stock de sécurité, négociation de prix préférentiel au niveau des pays voisins, centrale d’achat, etc.), d’où la nécessité d’une véritable reforme.
D. DJIRE

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États-Unis-Afrique : l’Agoa et ExIm Bank au cœur du développement
Le président américain va devoir livrer bataille au Congrès pour prolonger l’Agoa.
Ce premier sommet États-Unis Afrique de l’Histoire, organisé du 4 au 6 août à Washington pourrait innover dans le domaine de la coopération américano-africaine. Le président Barack Obama a l’ambition de relancer les relations américaines, notamment économiques, avec le continent. Mais au niveau interne, il est contraint de se battre pour préserver quelques uns des plus anciens outils, conçus par ses prédécesseurs, pour favoriser les échanges avec l’Afrique. Au centre des débats, l’African growth and opportunity act (Agoa), qui faisait l’objet d’un forum au niveau ministériel, dans l’enceinte de la Banque mondiale, le lundi 4 août, en marge du sommet. Cette loi votée sous Bill Clinton permet à la plupart des pays du continent d’exporter leurs produits sur le marché américain avec une exemption de droits de douane. Problème : ce programme arrivera à expiration en 2015.

« Les Africains sont tous plus ou moins d’accord : ils veulent une reconduction de 15 ans de cette loi, avec des ajustements à la marge pour faciliter les formalités et l’ouvrir davantage aux pays francophones », explique un participant du forum, qui n’était pas ouverte à la presse. Malgré l’attachement de l’administration Obama à ces dispositions, elle ne pourra annoncer aucune décision ferme sur son avenir d’ici à la fin du sommet. Et pour cause : la décision appartient au Congrès, lequel est divisé sur cette question. Certains de ses membres s’offusquent en effet que les entreprises américaines ne bénéficient pas des mêmes avantages, sur le continent africain, que certains autres blocs régionaux, tels l’Union européenne et la Chine.

Autre critique récurrente : certaines entreprises non africaines se servent du continent comme d’une plateforme pour exporter vers les États-Unis en bénéficiant des avantages qui lui sont réservés. C’est par exemple le cas d’entreprises chinoises et suédoises du textile, qui ont délocalisé une partie de leur production en Éthiopie. Ou encore de l’industrie automobile allemande, qui exporte vers les États-Unis à partir de ses usines sud-africaines. « C’est précisément pourquoi les Américains doivent investir en Afrique, répond Makhtar Diop, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, dans une interview accordée à Jeune Afrique. Plutôt que d’en vouloir à ce programme, il faut qu’ils se posent la question : pourquoi certains prennent ce risque et pas nous ? ». Mais il est une question encore plus pressante : celle de la Banque d’import-export des États-Unis (ExIm bank).

Cet établissement public, fondé en 1945, propose des garanties et assurances aux acteurs économiques étrangers afin qu’ils puissent acheter des biens et services américains. Cette institution est essentielle pour les gros achats africains de produits américains. L’avionneur Boeing ou encore la multinationale General Electric, qui est un acteur majeur du plan « Power Africa » annoncé par Barack Obama l’année dernière, figurent parmi ses principaux bénéficiaires. Mais elle pourrait être dissoute dès septembre prochain si le Congrès ne prend pas la décision de la prolonger. « C’est un élément important pour les investissements américains en Afrique, assure Makhtar Diop. Son absence affecterait la capacité des États-Unis à investir en Afrique ».
Synthèse D. D.
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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