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Reprise de Douentza par le Mujao, imminence d’un parti confessionnel à Bamako L’étau islamiste se resserre autour du Mali
Publié le mardi 4 septembre 2012  |  Aurore


Les
© AFP
Les trois régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, dans le Nord du Mali, sont occupées depuis cinq mois par le Mouvement pour l`unicité du jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l`Islam)


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Pendant que les regards sont tous rivés sur une reprise de service de l’Armée au front, les espoirs de contre-offensive et de libération du Nord-Mali s’amenuisent. Ils sont plutôt contrariés par un regain d’appétit dans le camp adverse, notamment au MUJAO, qui a décidé de reprendre le contrôle de la ville de Douentza à la milice locale. Le mouvement armé islamiste, à en croire certaines sources, brandirait même la menace d’étendre ses tentacules à Sévaré, ville située à moins de 200 kilomètres où les positions de l’armée régulière ont tracé une confortable ligne de front. Au même moment, l’influence de l’islam se répand sur la capitale et se traduit par une incursion de plus en plus imminente dans le jeu politique.
Au moment où certains médiateurs nationaux prétendent avoir négocié le retour de l’administration dans les régions occupées, un cinglant démenti vient de leur être apporté par le rétrécissement stratégique de la ligne de front ainsi que par l’imminence d’une extension de la terreur islamiste sur la partie sud du pays. Douentza est en effet retombé aux mains des rebelles du MUJAO, avant hier samedi, sans la moindre résistance. Au fait, il ne s’agit point d’une première mais d’une simple reprise de main, d’autant que ce sont les mêmes occupants qui avaient librement consenti à déléguer l’administration de la ville à une milice locale d’auto-défense, au lendemain de leur victoire sur les éléments armés du MNLA. Mais leur brusque retour sur les lieux, sans coup férir, procède sans doute d’un triomphalisme qui en dit long sur les intentions des assaillants et le degré d’estime qu’ils accordent à l’armée malienne sur laquelle repose, quoi qu’on dise, l’essentiel sinon l’ensemble des espoirs de reconquête des régions septentrionale du Mali.

Mais force est de constater qu’à moins de 200 kilomètres de la première capitale régionale du sud, les lapidations publiques de couples, les amputations et autres atrocités vont désormais intégrer le quotidien de populations impuissantes et qui ne peuvent espérer une quelconque protection d’éléments d’une armée qui a installé ses quartiers dans les positions les plus confortables, préférant s’abandonner aux plaisirs orgiaques que de verser quelques gouttes de sang pour la cause patriotique.

Son intervention tant attendue des Maliens – singulièrement les milliers de déplacés du Nord – se fait et se fera d’autant attendre qu’elle est progressivement reléguée au second plan et occultée par la farouche bataille de l’actuelle hiérarchie militaire pour le contrôle du pouvoir administratif. Au point de faire ombrage aux priorités de la transition et même d’ériger des obstacles jusque devant les généreuses initiatives sous-régionales et les élans patriotiques nationaux pour libérer la partie nord du territoire national. L’idée d’un recours aux Forces en Attente de la CEDEAO est ainsi constamment balayée d’un revers de main, les ardeurs d’organisation de la résistance sont malencontreuses freinées aux moyens d’arrestations massives de combattants volontaires et au détour d’un combat contre les milices.

Pendant ce temps, d’autres connexions suspectes échappent bizarrement à la vigilance des mêmes autorités. Il s’agit des forces islamistes qui font une irruption progressive à peine discrète sur la scène publique, profitant allègrement des clivages politiques insurmontables pour asseoir leur influence et conforter (probablement à dessein) l’avancée de l’islamisme sur le front.

Sollicitées dans la crise malienne, tant bien dans le domaine de l’humanitaire que pour les coups de pouce politiques ponctuels, les adeptes urbains de la charia, tapis dans la capitale, en ont visiblement pris du poil de la bête et semblent ne plus se contenter d’un simple rôle d’arbitre (même tendancieux) de la scène publique. C’est du moins l’impression qui se dégage d’une rencontre que le Haut Conseil Islamique du Mali, selon nos sources, a consacré, la semaine dernière, à l’élaboration de son programme politique et à la réflexion sur sa partition dans les prochaines élections générales. Il en ressort, selon les mêmes confidences, que la tendance dominante au sein de cette structure faîtière est à la confessionnalisation de la scène politique malienne; car le monde musulman malien revendique d’y jouer une partition à peine moindre que celle des Frères Musulmans en Egypte et en Tunisie. Comme quoi la progression et la pression islamiste ne paraissent pas plus redoutables au Nord qu’au Sud du Mali et s’exercent aussi fortement sur l’armée que sur le monde politique malien.

N’Tji Diarra

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