DAKAR - L`ONG Plan International a déclaré mardi craindre de nouveaux déplacements de populations au Mali avec la prise le week-end dernier de la ville de Douentza (centre) par le Mujao, un des groupes jihadistes occupant depuis cinq mois les trois régions administratives du nord de ce pays.
Dans un communiqué transmis à l`AFP à Dakar, Plan International appelle à éviter "un éventuel déplacement d`enfants qui s`étaient déjà réfugiés à Mopti", capitale de la région du même nom, distante de 145 km de Douentza.
"La frontière humanitaire pourrait être repoussée avec l`avancée des
insurgés maliens" qui s`est traduite par la prise de Douentza le 1er septembre par le Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), estime l`ONG.
"Ce nouveau développement illustre la complexité du défi pour le
gouvernement du Mali (...). Nous nous attendons également à voir des milliers d`autres personnes déplacées vers le sud du pays, et des réfugiés franchissant les frontières du Niger, du Burkina Faso et d`autres pays limitrophes" du Mali, note Michelet William, directeur de Plan au Mali, cité dans le communiqué.
"Douentza est à un peu plus de deux heures de route de Mopti qui est
devenue, de facto, la frontière entre le nord et le sud du Mali. La ville de Mopti est également le point de relais pour les opérations de secours d`urgence pour des milliers de personnes déplacées fuyant les combats dans le nord du pays", explique l`ONG.
Le Mali, qui était en proie depuis mi-janvier à des attaques de divers
groupes armés contre les militaires maliens dans le Nord, est plongé dans une crise complexe depuis un putsch, le 22 mars, qui a accéléré la conquête du Nord par les assaillants. Depuis cinq mois, les islamistes prônant l`application de la charia (loi islamique) et commettant en son nom des brutalités contrôlent les trois régions administratives formant le Nord : Kidal, Gao et Tombouctou.
Depuis la mi-janvier, près de 443.000 personnes ont fui leurs domiciles et cherché refuge ailleurs au Mali ou à l`étranger, selon des estimations du Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha) en date du 22 août. Sur ces près de 443.000 personnes, environ 174.000 sont des déplacés internes, d`après Ocha.
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