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Affaire de la zone aéroportuaire : David Sagara, victime d’un règlement de comptes politique
Publié le lundi 18 aout 2014  |  Le Prétoire




Le jeudi 14 août, la presse a fait ses choux gras de la convocation, par le Pôle Economique et financier de Bamako, de l’ancien ministre des Domaines, David Sagara, de Seydou Nantoumé, PDG de Toguna Agro-industries, d’Amadou Diallo et d’Etienne Dioné pour malversations ou complicité de malversations dans la concession de la zone aéroportuaire. Mais ce qui était parti pour être un grand scandale s’est vite révélé être un vulgaire et grossier règlement de comptes politique entre les partis UDD, Yelema et Codem.

Comme une trainée de poudre, la nouvelle de la convocation au Pôle économique et financier de Bamako de l’ancien ministre des Domaines, David Sagara, du PDG de Toguna, Seydou Nantoumé, de l’ancien directeur national de l’Urbanisme, Amadou Diallo ainsi que du conseiller technique au secrétariat général du gouvernement, Etienne Dioné a fait le tour du Mali. Raisons évoquées : malversations dans la concession et l’attribution des parcelles dans la zone aéroportuaire de Sénou pour les uns et complicité de malversation pour les autres. Mais à analyser du fond de ce dossier, il s’agit plutôt d’un règlement de comptes politique, d’une cabale contre David Sagara. Coordinateur régional de la Codem à Mopti, l’ancien ministre David Sagara constitue pour Mara et Tiéman Hubert Coulibaly un handicap sérieux pour l’ascension de leurs formations politiques respectives à Mopti.

Pour rappel, en tant que président de l’UDD, Tieman Hubert Coulibaly, aujourd’hui ministre des domaines de l’Etat, des affaires foncières et du patrimoine, n’arrive pas à digérer le fait que la Codem ait réussi à invalider sa liste lors des dernières législatives à Bandiagara. Mieux que cela, son parti a été battu à plate couture par la Codem à Bankass. Et à Koro, avec la création de la Codem, l’UDD a disparu, les électeurs ne se souviennent plus de son logo.

Quant à Moussa Mara, Premier ministre et président du parti Yelema, il s’acharne contre David Sagara pour régler ses comptes avec le président de la Codem, Housseiny Amion Guindo, ministre des sports. Car lors de la « lutte » pour le contrôle de la présidence des Partis unis pour la République (Pur), qui était devenu une question de vie ou de mort pour lui, Mara a été déboulonné par le Président de la Codem, Guindo à 15 voix contre 2. A l’issue de cette défaite, Mara a claqué la porte de ce regroupement de partis politiques dirigés par les jeunes. Dès lors, il en veut à ce jeune parti politique qui a le vent en poupe. Et aurait juré de ne pas pardonner cela.

L’occasion est toute trouvée, aujourd’hui Mara est aux affaires. Le ministère des domaines est aujourd’hui divisé en différents Départements. A savoir : le ministère de l’habitat et de l’urbanisme, dirigé par Mahamadou Diarra, l’intendant d’IBK, et celui des domaines de l’Etat, des affaires foncières et du patrimoine, occupé par Tiéman Hubert Coulibaly, protégé par son géniteur, Moussa Balla Coulibaly auprès d’IBK. Avant de s’envoler pour le Congo, Mara a saisi le ministre de la justice garde des sceaux pour faire la lumière sur cette affaire. Quant à Seydou Nantoumé, on lui reproche d’être riche. Pour les nouvelles autorités, il travaille avec les milliards d’ATT et de Modibo Sidibé. Donc, il faut l’intimider afin de le récupérer avec ses milliards. Réunis, le trio veut déclencher une machine infernale de dénigrement afin de se venger de Housseiny Amion Guindo à travers l’ex ministre de son parti, David Sagara.

Mais la cause est déjà perdue. Car l’opinion publique a découvert que c’est une machination et une cabale politiques.
Les preuves d’un acharnement gratuit
Le domaine aéroportuaire dont il est question est reparti entre deux Départements. Il s’agit du ministère de l’Equipement et des transports qui gère les environs immédiats de l’aéroport et le reste appartient au ministère des domaines de l’Etat. Dans le cadre de la gestion de cet espace, il y a eu le programme de développement intégré de l’aéroport adopté depuis 2003 en conseil de ministres qui dit que compte tenu de la situation d’insécurité de la zone aéroportuaire, il fallait aménager cette zone pour en faire un pôle d’attraction.

Dans le programme, il est prévu toutes les activités connexes à l’activité aéroportuaire, (des magasins, des entrepôts, des hôtels etc.) C’est dans cette situation que les ministres qui se sont succédé ont pris des arrêtés d’occupation temporaires. Et David Sagara a trouvé que le Ministre Mme Diallo Fadima Touré avait demandé au Directeur national des domaines, Abdoulaye Imrane de lui faire le point des demandes de parcelles dans la zone aéroportuaire de Bamako. En réponse, le 6 décembre 2012, le chef de la division des domaines et de la curatelle a recensé 45 demandes et 3 demandes qui avaient déjà fait l’objet d’arrêté d’occupation temporaire. Donc, c’est pour dire que des décisions ont été prises avant Sagara. Ces 3 sites étaient pour Sodima d’Oumar Niangadou allias «Petit Barou» ; la Fibreoptique du ministère des Postes, de la télécommunication et des nouvelles technologies ainsi que Togouna SA de Seydou Nantoumé. En clair, David Sagara n’a rien attribué comme parcelle à Toguna Agro-Industries. Son terrain est situé à proximité des marchés de poisson et de l’usine de mangue. Les 10 hectares lui ont été attribués suivant l’arrêté N° 2012/0777 Mlafu-SG du 06/03/2012.

Que reproche-t-on à David Sagara et à Seydou Nantoumé ?

Sous Yacouba Diallo, Nantoumé a écrit le 04/01/12 pour demander le transfert sur un autre site de 20 hectares cette fois. Motif : raisons de sécurité d’une part et l’éloignement des installations aéroportuaires d’autre part. C’est après tout cela que Seydoun Nantoumé a fait une autre demande pour obtenir 20 hectares supplémentaires, mais il n’a obtenu que 16 Ha des 36 Ha au total.

Ensuite, il est allé faire le bail pour les 20 hectares au niveau de la direction nationale des domaines. Pour les 16 hectares, il n’a pas obtenu le bail parce qu’il y a eu la suspension des baux. C’est en attendant la levée de la suspension qu’il a commencé à aménager les 36 hectares. Aujourd’hui, la justice lui reproche d’avoir aménagé les 36 hectares alors qu’il n’a réellement le bail que sur 20 hectares. On pense qu’il est dans l’illégalité en aménageant les 16 hectares supplémentaires. Mais cette accusation a été battue en brèche par le camp Nantoumé. Selon un communiqué de Toguna Agro-Industries qui nous est parvenu, l’audition de leur Président directeur général fait suite à l’attribution par l’Etat Malien en 2013 d’une parcelle de 36 hectares de terres à la société Toguna Agro-Industries.

En 2013, précise le document, les autorités de transition ont déclassifié la zone située aéroportuaire et attribué près de 200 lots à des opérateurs économiques. L’objectif était de rendre cette zone dynamique en y développant des infrastructures commerciales et industrielles tout en préservant les intérêts de l’Etat. «Dans cette attribution régulière de parcelles, la société Toguna Agro-Industries a toujours agi conformément à la loi.

De plus, elle dispose de tous les documents administratifs dont l’arrêté d’attribution, le contrat de bail, l’autorisation de construction. Enfin, elle s’est régulièrement acquittée du payement de ses redevances annuelles. A ce jour, sur les 36 hectares attribués, seuls 20 hectares ont été exploités, le développement de l’usine étant prévu sur plusieurs années. Il n’y a pas eu de mise en valeur des 16 hectares restants d’autant plus que leur attribution a été annulée par le Ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières le 3 février 2014», indique le communiqué. Paradoxalement, on dit qu’il est en train de construire en matériaux durables (béton) contrairement à ce que dit l’arrêté. La faute à qui ? Allez chercher au niveau de l’urbanisme

Pour le cas de David Sagara, il a pris son courage à deux mains pour répondre aux demandes de centaines de nos compatriotes qui souhaitent faire des réalisations sur le domaine aéroportuaire. Il n’a fait que suivre les traces de ses prédécesseurs qui ont signé des arrêtés avant lui. Pour Petit Barou, c’était du temps de Mamadou Coulibaly ; Fibreoptique et Togouna ont eu lieu avec Yacouba Diallo. Aujourd’hui, on lui reproche de n’avoir pas observé les règles administratives en matière de transmission de dossiers. Notamment du Cabinet au secrétariat général du gouvernement. Ce qui est démenti par son entourage.

Car on a suivi les traces de ses prédécesseurs qui ne sont jusqu’à présent pas inquiétés pour inobservation des règles administratives. Pourquoi autant d’acharnement contre Sagara, s’interroge son entourage. Que dire des autres bénéficiaires de cet espace qui l’ont acquis dans les mêmes conditions que Nantoumé? Des correspondances transmises au secrétariat général du gouvernement sans bordereaux d’envoi, le crime d’Etienne Dioné c’est d’avoir apposé son cachet sur certains de ces arrêtés. Un acte jugé irrégulier par nos limiers. Tel est le grief qui est aujourd’hui reproché à Etienne Dioné. L’ancien Directeur national de l’urbanisme, Amadou Diallo quant à lui séjourne depuis plus de quarante huit heures au Pôle économique et financier de Bamako pour les mêmes raisons. A savoir la transmission des correspondances au secrétariat général du gouvernement sans bordereau d’envoi. Une faute administrative sous d’autres cieux qu’on tente de pénaliser au Mali. Vu la tournure des événements, l’ancien Ministre Sagara a déjà constitué deux avocats de la place. Aux dernières nouvelle, Seydou Nantoumé a regagné son domicile le jeudi à 22 heures après moult tractations. Et pour ce faire, nous informe-t-on, il a fallu toute l’implication du Directeur de la SE, le colonel Moussa Diawara.

Rappelons que la raffinerie Kankou Moussa est en train d’être construite dans la même zone alors qu’elle n’a pas de bail encore. Dans cette sulfureuse affaire, certains praticiens du droit affirment que le périmètre de l’infraction n’a pas été franchi. Il suffisait simplement d’annuler les actes administratifs en question pour que les choses retournent à leurs états initiaux. Il n’y avait aucun élément pénal pour justifier les garde-à vue inutiles. Malgré ce constat, l’acharnement continue car il nous revient qu’il a été demandé au PDG de Toguna Agro-Industries, Seydou Natoumé, de se présenter au Pôle économique ce matin. De sources concordantes, cette cabale est en train de créer une dissension au sein de la majorité présidentielle. Il nous revient en effet de source sûre que le parti Codem, membre de la majorité présidentielle, entend donner une suite à cette affaire.

Oumar KONATE
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