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Comité de suivi et d’évaluation de la lutte contre la corruption : Le régime persiste à jouer au pompier
Publié le mardi 26 aout 2014  |  Le Républicain
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© aBamako.com par A.S
Audience à la primature
Bamako, le 23 juillet 2014. Primature. Son excellence monsieur Moussa Mara, premier ministre Chef du gouvernement a rencontré ce mercredi les travailleurs de la haute cour justice.




La pratique est de notoriété publique dans notre pays. Devant les grandes questions de la nation, le pouvoir actuel a choisi un jeu de pompier en faisant le tape à l’œil, plutôt que de s’attaquer réellement au mal en prenant le taureau par les cornes. Ainsi depuis un an qu’elles sont au pouvoir, nos autorités préfèrent toujours résoudre les problèmes dans la forme plutôt que dans le fonds. Et face à l’épineux problème de la lutte contre la Corruption et la délinquance financière, un nouveau comité de contrôle des finances de l’Etat dit de Suivi et d’évaluation de la Lutte contre la corruption et la délinquance financière vient de voir le jour. Une structure de plus, qui vient ainsi s’ajouter à la CASCA, et au Bureau du Vérificateur Général, dont l’Etat aura à supporter le coût du fonctionnement. Faut-il se leurrer et croire que ce comité de suivi et d’évaluation réussira là où ses devanciers ont échoué ?
La mise en place d’un Comité de suivi et d’évaluation du plan national d’actions de mise en œuvre des recommandations des états généraux sur la corruption et la délinquance financière, a fait l’objet d’un projet de loi adoptée en conseil des ministres le 4 juin 2014. Elle fait suite aux recommandations du Forum sur la corruption et la délinquance financière tenu en janvier 2014.
Cette structure compte 7 membres dont trois administrateurs, deux membres du secteur privé, et deux de la société civile. Il est alors loisible de se demander quelles sont les chances de réussite pour un Comité du genre dans une République ou la corruption est érigée en système de gestion des affaires publiques.
La question est de savoir pourquoi cette structure n’a pas vu le jour plus tôt, quand on sait que le chef de l’Etat a fait de cette lutte son cheval de bataille dans ses premiers discours à la nation, et a proclamé l’année 2014, année de lutte contre la corruption ?
Toutefois, en moins d’un an de gestion, le président IBK a multiplié des dépenses de prestige, l’attribution de marchés douteux, mettant en brouille l’Etat du Mali et ses partenaires techniques et financiers (FMI, Banque mondiale, Union européenne etc.).
Au regard de cette situation, il n’est guère compliqué de savoir, que la création de ce Comité n’est que de la poudre aux yeux du peuple au moment où la République est éclaboussée par une série de scandales financiers au plus haut sommet de l’Etat. Alors que c’est au sommet que les gouvernants devraient donner un exemple de transparence et de plus d’intégrité dans la gestion des affaires publiques.
Le peuple malien n’est pas dupe, car il est très clair que, l’Etat n’a pas montré un modèle de bonne gestion, à travers l’achat de l’avion présidentiel, les marchés douteux de plusieurs milliards, passés de gré à gré. Le régime d’IBK vient en peloton de tête de tous les régimes de l’ère démocratique en matière de corruption et de gestion opaque.
Les gèles de ses financements, par le FMI, la Banque Mondiale et l’Union Européenne, ainsi que la demande par l’UE de la facture de l’avion présidentiel, et des marchés de fournitures et d’équipements militaires sont autant de preuves que la lutte contre la corruption commence par le sommet de l’Etat lui-même.
Comme pour dire que le poisson pourrit par la tête, des hauts responsables du pays sont toujours cités dans des affaires rocambolesques, au moment où ils devraient être à l’avant-garde de cette lutte. Et, apparemment, ils n’ont pas l’intention de lâcher-prise, et ne parviennent pas à montrer patte blanche aux partenaires financiers.
Dans les coulisses, on parle également de l’achat en cours d’une quarantaine de véhicules 4X4(V8) pour les membres du gouvernement. Reste à savoir si l’attribution de ce marché respectera les règles de transparence requises.
En plaçant l’année 2014 sous le signe de lutte contre la corruption et la délinquance financière, le président Ibrahim Boubacar Keïta qui avait conquis le cœur des Maliens et la confiance des partenaires au développement du Mali, pouvait-il douter de la vigilance de ses compatriotes sur la réalisation encore attendue de ses promesses ?
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