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Culpabilité d’Amadou Haya Sanogo dans l’affaire des bérets rouges ? Bientôt la vérité sans détour !
Publié le mardi 26 aout 2014  |  Le Pays
Capitaine
© Autre presse par DR
Capitaine Amadou Sanogo




La boucle est bouclée, peut-on dire de cette «affaire des bérets rouges» dont l’instruction vient de s’achever. La balle est désormais dans le camp du Parquet. Tous les regards sont maintenant tournés vers cette instance judiciaire qui doit fixer la date d’un procès aux assises. Ce qui permettra de connaitre la vérité. Accusé de «complicité d’enlèvement de personnes» dans cette affaire, l’ex-chef de la junte Amadou Haya Sanogo tentera de se défendre.

Mais en attendant, l’on semble être plus situé sur le macabre scénario, selon en tout cas les témoignages recueillis au cours de cette instruction. Deux témoins-clés auraient permis de reconstituer le film des événements dont voici les principaux points : le 30 septembre 2013 est organisée une tentative de coup d’Etat contre une junte elle-même putschiste. Mais l’opération échoue. Des dizaines de militaires parachutistes, communément appelés « bérets rouges », sont arrêtés. Certains seront torturés. Le creux de leurs oreilles servira de cendriers à des geôliers. Puis un jour, un camion se gare dans une cour. 21 des militaires «bérets rouges» sont embarqués. Ils ont les mains attachées aux pieds. Ils sont conduits à Diago (Kati), un village situé à une vingtaine de kilomètres de Bamako. Avant d’être jetés dans une fosse commune et fusillés. Des experts américains ont fait des prélèvements dans la fosse découverte et confirmé qu’il s’agissait bel et bien des corps des militaires disparus.


Malgré ces témoignages, qui font froid dans le dos, les personnes interpellées dans le cadre de cette affaire sont présumées innocentes jusqu’à preuve du contraire. C’est le principe sacro-saint du droit. Seuls les jurés pourront confirmer ou infirmer les charges retenues contre les uns et les autres. Ce dont on est néanmoins sûr, c’est que le procès est beaucoup attendu, chacun voulant en savoir davantage sur ce qui s’est réellement passé et situer les responsabilités. Mais si parmi les prévenus il y a un qui attire plus l’attention, c’est bien sûr l’ex-chef de la junte, le général Amadou Haya Sanogo, déjà aux arrêts de rigueur depuis le 27 novembre dernier. Il était accusé de «complicité d’enlèvement de personnes» dans cette affaire. Et selon une source proche du juge d’instruction, les faits ont été requalifiés en «complicité d’assassinat». En tant qu’homme fort de l’époque, a-t-il donné l’ordre d’exécuter ceux qui étaient accusés d’avoir voulu fomenter un contrecoup d’Etat ? Quelqu’un d’autre en a-t-il donné l’ordre ? C’est là la grande question à laquelle répondront ceux qui défileront à la barre pendant ce procès.


L’on présume que les langues ne tarderont pas à se délier pendant ces assises, puisque le principal prévenu, naguère redouté autant par les civils que les militaires, n’est plus l’homme fort qu’il était. C’est presque donc certain que ces accusés vont cracher le morceau, « sans hésitation ni murmure », comme on le dit au sein de la grande muette lorsqu’il s’agit d’exécuter un ordre. En attendant, s’il y a quelqu’un qui sort auréoler de cette affaire, c’est le juge d’instruction, Yaya Karambé, qui a mené la procédure avec professionnalisme et courage. Ce n’est pas pour rien qu’on l’avait mis sous protection de la MINUSMA, la mission militaire onusienne au Mali. Et l’invitation officielle à lui adressée par Barack Obama à faire un séjour aux Etats-Unis n’est que méritée.

Aliou Agmour
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