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Bonne gouvernance au Mali: L’opposition politique comme alternative
Publié le jeudi 28 aout 2014  |  Le Républicain
Dialogue
© Autre presse par DR
Dialogue politique : IBK reçoit la Majorité et l’Opposition
Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, a rencontré ce 4 juin 2014, la classe politique malienne (majorité et l’opposition).




La lutte contre la corruption est l’un des défis majeurs de notre processus démocratique. Elle est, en effet, un gage de bonne gouvernance. C’est pourquoi, elle a toujours été une préoccupation majeure des plus hautes autorités. Toutefois, les différents instruments de lutte contre le phénomène semblent aujourd’hui montrer leurs limites au regard de la recrudescence du fléau. D’où aujourd’hui, la nécessité pour les nouveaux maîtres du pays de changer le fusil d’épaule et de recourir à d’autres solutions plus efficaces. Face à l’urgence du problème, les partenaires techniques et financiers s’en mêlent et exigent du gouvernement la mise en place d’une opposition politique plus responsable bénéficiant d’un statut juridique lui permettant de jouer pleinement sa mission de contrôle de l’action gouvernementale.
« Je ne sais pas pourquoi les gens ont cette peur bleu de l’opposition…». Voici l’interrogation d’un opposant au temps de l’ancien président Alpha Oumar Konaré. Leader du collectif des partis politique de l’opposition (COPPO), il était loin d’imaginer que 10 ans plus tard l’absence d’opposition fera connaître à notre pays une gestion patrimoniale des affaires publiques.

Avec comme conséquences l’affaiblissement progressive de l’autorité de l’Etat, la désaffection des citoyens pour la chose politique. L’occupation des 2/3 de notre pays par les jihadistes et autres narcotrafiquants en 2012 n’est pas étrangère à cette gestion peu orthodoxe des affaires de l’Etat. Autres conséquences, l’érection de la corruption et de la délinquance financière comme système de gestion.
Au-delà de l’humiliation subie sous l’occupation, la corruption et le manque de transparence dans les affaires de l’Etat sont devenue une pomme de discorde entre nos autorités et les partenaires techniques et financiers.

Cela est en passe d’asphyxier notre économie si ce n’est déjà pas le cas. Face à la nécessité de l’existence de cette opposition, seule alternative aujourd’hui pour donner un nouveau souffle à notre démocratie et un crédit à notre pays, le gouvernement tente de combler le vide. En effet au cours de son conseil des ministres du 13 août, il a procédé à l’adoption d’un projet de loi portant rectification de la loi n°00-047 du 13 juillet 2000 sur le statut de l’opposition.

Cette loi, selon le communiqué du gouvernement, vise à donner un véritable statut à l’opposition avec l’institutionnalisation d’un Chef de l’Opposition qui en devient le porte-parole. Comme innovation majeur du nouveau texte, la consultation du chef de l’opposition par le Président de la République et le Premier ministre sur toutes les questions d’intérêt national.

Ce nouveau projet, s’il est adopté, vient conforter la lutte des organisations de la société civile qui ont toujours été à l’avant-garde de ce combat pour le bien être de la démocratie malienne. L’atelier de réflexion sur la dite loi, organisé le 27 août 2014 par le Centre malien pour le dialogue inter parti et la démocratie(CMDID), en est une parfaite illustration.

«L’implication des acteurs dans le processus de construction politique est une nécessaire à l’encrage démocratique. Dans ce sens, les partis de l’opposition font des choix politiques face aux défis de la nation. Cette prise de position détermine les relations de l’opposition avec la société civile », a assuré l’un des organisateurs de cette rencontre.

Car de nos jours, la lutte contre la corruption, loin d’être un slogan politique, est une exigence des bailleurs de fonds du pays qui veulent aujourd’hui donner une chance réelle dans cette lutte au Mali. Du coup, il est nécessaire de diligenter rapidement ce nouveau texte qui permet à l’opposition d’avoir un statut juridique digne de son rang lui permettant de jouer réellement son rôle de contre-pouvoir.

Mais, le président IBK qui a déjà pris goût à la gestion solitaire du pays arrivera-t-il à mettre de l’eau dans son vin afin que cette nouvelle loi puisse produire les effets escomptés ? C’est là toute la question…

Abdoulaye Ouattara
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