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Mali : pollution de l’air à Bamako favorisée par la position géographique de la ville (INTERVIEW)
Publié le samedi 30 aout 2014  |  Xinhua




La pollution de l'air dans la capitale malienne, Bamako, pourrait s'expliquer notamment par sa situation géographique compte tenu du fait qu'elle est située dans une cuvette, entourée de montagnes et que les fumées se dissipent difficilement, a expliqué Sékou N'Faly Sissoko de l'Agence Mali Météo.

Dans une interview à Xinhua, M. Sissoko a aussi cité comme autre cause de la pollution la position de la zone industrielle de la capitale, par rapport à la ville, cette zone étant située à l'est de la ville, sur le courant de l'harmattan qui est le vent dominant.

En outre, la pollution de Bamako "pourrait s'expliquer par la multiplicité des sources de polluants et la vétusté du parc automobile et par le fait que la principale source d'énergie est le bois", a-t-il ajouté.

D'après M. Sissoko, une étude fiable avec une campagne de mesure, menée en 2010, a révélé deux points où la concentration de la pollution est la plus forte : l'un dans le quartier de Darsalam où se trouve une centrale thermique et l'autre à Médinacoura qui abrite un marché très animé.

Un autre ingénieur météorologue, Mohamed Koité, a confié à Xinhua, que la situation géographique de Bamako, ville entourée par des collines, ne permet à l'air de circuler. D'où son réchauffement.

Selon lui, les sources de pollutions de l'air à Bamako ont pour origine les activités industrielles (fumée des cheminées provenant des unités industrielles, centrales thermiques) et les activités ménagères (bois, réfrigérateur, climatiseur, gaz butane) ainsi que les automobiles et motos, les brumes de poussière ou de sable.

Pour Sékou N'Faly Sissoko, "il y a un besoin de déterminer la concentration de ces différents polluants nocifs à la santé et de les comparer aux normes pour pouvoir alerter".

Sans pouvoir déterminer le niveau de pollution parce que ne disposant pas d'appareils de mesure, les deux experts, sont néanmoins unanimes pour affirmer que Bamako "est polluée".

Ils ont conseillé en conséquence la délocalisation de toutes les unités industrielles de Bamako vers la sortie de la ville. "Ce qui va atténuer la situation sans y mettre fin car il existe d'autres sources de pollutions de la ville", ont-ils déclaré.

Selon ces deux experts, la ville de Bamako doit son salut au fleuve Niger qui la traverse et contribue beaucoup à la lutte contre le réchauffement de la capitale.

"Le hic, c'est que ce fleuve est lui-même victime de toutes sortes de pollutions provoquées par diverses activités humaines", ont-ils fait remarquer.

Par ailleurs, Issa Camara, un professeur d'enseignement secondaire, interrogé par Xinhua, a préconise l'interdiction de l'importation des vieux véhicules.

Quant à Alassane Sissoko, étudiant dans un Institut privé de Bamako, il a suggéré d'arrêter de brûler les ordures dans la ville et de trouver une solution au problème des déchets en dotant Bamako d'une nouvelle décharge.
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