Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Libération de l’ex chef de la police islamique de Gao et de l’ex juge islamique de Tombouctou : Prix à payer pour le retour de la paix ou mépris des droits des victimes?
Publié le lundi 1 septembre 2014  |  Le Républicain




Après avoir été victimes de dix mois de traumatisme suite à l’occupation des 2/3 du territoire du pays par des Jihadistes et des narcotrafiquants sans foi ni loi qui les ont fait subir les pires formes de violation des droits humains (Viol, assassinat, arrestation arbitraire, lapidation, amputation, flagellation etc), les populations du nord s’attendaient à ce que justice soit faite et que les auteurs de ces crimes crapuleux soient sévèrement punis. Mais aujourd’hui, ces aspirations légitimes des victimes semblent se volatiliser.

Aujourd’hui, le gouvernement va jusqu’à fouler au pied le droit des victimes. La libération dans des conditions très opaques de l’ex-chef de la police islamique de Gao et de l’ex-juge islamique de Tombouctou en est une parfaite illustration. Cette violation flagrante du droit des victimes de l’occupation jihadiste est-elle vraiment pour arranger la crise sécuritaire du Mali ?

Un adage bambana nous enseigne que la plaie ne se cicatrice pas sur le pus. Mais malheureusement,cette conviction de la société bamana, qui met en garde contre toute injustice pour résoudre un problème au risque de le voir rebondir, semble aujourd’hui traduire parfaitement les agissements du régime IBK face à la question sécuritaire que traverse le pays. Après la libération de 23 prisonniers membres du MNLA, du HCUA en octobre 2013 et 42 autres éléments des mêmes groupes armés le 15 juillet 2014, le gouvernement Mara vient d’ordonnerla libération de l’ancien juge du tribunal islamique de Tombouctou Ag Alhousseïni dit Houka-Houka qui sous l’occupation, a semé la terreur à Tombouctou en ordonnant des flagellations, des amputations et des lapidations.

Et pour justifier son action peu orthodoxe et ne pas avoir sur son dos les victimes de ces actes odieux et les organisations des droits de l’homme qui attendent que justice soit faite, le gouvernement du Mali entend aujourd’hui faire avaler la couleuvre que ces criminels ont les pattes blanches. En tout cas, c’est le moins qu’on puisse dire à la lecture des conditions de leur libération. Contrairement à la logique qui voudrait que ces criminels libérés, fassent avant toute chose l’objet d’une condamnation avant d’être amnistiés (afin qu’ils reconnaissent le tort), ont été pour la plupart déclarés non coupables. Toute chose qui constitue aujourd’hui un mépris au propre comme au figuré à l’endroit de leurs victimes qui voient passer sous silence leurs souffrances. Si cette libération des auteurs de violations graves est le prix à payer pour le retour de la paix, mais tout porte à croire que la manière n’est pas orthodoxe. C’est donc dire que la vérité n’a pas été dite pour départager les victimes et les fautifs, gage d’une paix durable.

Et au-delàs de cette injustice à l’égard des victimes de l’occupation jihadistes réside aujourd’hui la preuve des limites du régime à faire face à cette question brûlante du pays. En clair, en l’absence de toute vision politique et empêtré dans une gestion solitaire du pays, le président semble n’avoir d’autre choix que de baisser l’échine face à la pression des groupes armés dans le cadre des pourparlers inclusifs pour une sortie de crise.
Youssouf Z KEITA
Commentaires