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Produits agro-pharmaceutiques : Suivez le mode d’emploi
Publié le mardi 2 septembre 2014  |  L’Essor




Ils peuvent être nocifs à la fois pour la santé humaine et animale et pour l’environnement
Les «produits agro-pharmaceutiques » peuvent être définis comme toutes substances ou mélanges de substances utilisés pour protéger les végétaux contre les insectes, acariens, mauvaises herbes, champignons, bactéries, nématodes, oiseaux granivores, rongeurs ou toutes autres formes de vies considérées nuisibles par l’homme.
Ces pesticides sont également destinés à prévenir, détruire, attirer, repousser et combattre toute espèce nuisible et indésirable pendant la production, le stockage, le transport, la distribution, la préparation d’aliments, des denrées agricoles et de produits pour l’alimentation animale.
C’est la loi n° 02-014 du 3 juin 2002 qui institue l’homologation et le contrôle des « produits phytosanitaires » dans notre pays, rappelle Seydou Sanogo, le chef de division législation et contrôle phytosanitaire à la direction nationale de l’agriculture. Ce texte stipule que «toute personne qui fabrique, formule, importe ou reconditionne des pesticides pour leur mise sur le marché doit être titulaire d’une intention d’importation délivrée par le ministre chargé du Commerce et d’un agrément délivré par le ministre en charge de l’Agriculture ».
Conditions d’utilisation. Par ailleurs, l’arrêté n° 02-2669/MAEP-SG déterminant les conditions de délivrance de l’agrément de revente des pesticides stipule que « pour être agréé, tout revendeur doit justifier ses connaissances générales et pratiques sur les spécialités et l’utilisation des produits agro-pharmaceutiques » soit par voie de stage, de formation auprès des structures techniques, des firmes phytosanitaires, des industries.
Il exige aussi qu’il doit disposer d’un local approprié permettant la conservation sécurisée des pesticides, isolée des bâtiments occupés par des hommes, des animaux, des équipements, des matériels agricoles et présentant une affiche indicatrice de danger.
Le texte précise également que le revendeur doit posséder des matériels de protection, respecter la réglementation en vigueur, ne vendre que des produits phytosanitaires homologués par le Comité sahélien des pesticides (CSP) dans leur emballage d’origine scellé, s’engager à faire comme activité principale la vente des pesticides et à faire des examens annuels au personnel.
Les produits agro-pharmaceutiques, prévient Seydou Sanogo, sont très dangereux pour la faune, la flore sauvage, la santé humaine et animale. L’importance des dommages liés à ces produits dépend tout d’abord de la nature du produit utilisé, mais aussi des paramètres extérieurs comme le climat, les conditions d’utilisation, la dose et le délai d’attente avant la récolte.
«C’est pourquoi nous demandons que la vente des pesticides soit réservée aux professionnels de l’agriculture dûment formés et accrédités après obtention d’un certificat d’aptitude délivré par un organisme public. Tous les produits phytosanitaires peuvent être nocifs pour l’environnement, la santé humaine, animale dans le cas d’une mauvaise utilisation, notamment en ne respectant pas les conditions d’emploi définies par le fabricant et les autorités responsables de l’homologation », souligne-t-il.
Voies de contamination. Les intoxications, poursuit, le chef de division législation et contrôle phytosanitaire à la DNA peuvent se faire soit par contact avec le produit (voie cutanée), par inhalation (voie respiratoire), par ingestion (voie digestive). Comme exemple de signes d’intoxication, le spécialiste cite les intoxications aiguës (exposition de courte durée, subaiguës (exposition moyenne durée) et chroniques (exposition prolongée).
Seydou Sanogo a ensuite invité ses compatriotes à utiliser les pesticides appropriés à la tâche, de s’assurer que l’étiquette précise l’organisme nuisible qu’ils désirent contrôler, de choisir les pesticides les moins dangereux et efficaces, de porter toujours l’équipement de protection individuelle approprié (ÉPI) tel qu’il est recommandé sur l’étiquette, la fiche signalétique (FS) ou la fiche de renseignements et de lire toujours l’étiquette.
« Si vous devez verser les pesticides dans un autre contenant, étiquetez bien ce dernier. Ne transférez pas les pesticides dans une tasse, un bol ou tout autre contenant pouvant être assimilé à un contenant servant à boire ou à manger. Nettoyez les déversements immédiatement et éliminez les déchets conformément et les contenants vides aux instructions qui se trouvent sur l’étiquette. Assurez-vous que le local dans lequel vous mélangez les pesticides est bien ventilé et éclairé. Mélangez toujours les pesticides selon la concentration et la quantité recommandées. Calculez à l’avance la quantité de pesticides nécessaires pour éviter d’en préparer trop » a conseillé, le chef de division législation et contrôle phytosanitaire de la DNA.
Celui-ci a par ailleurs appelé les utilisateurs des produits d’appliquer la quantité de pesticides minimum pour être efficace, afin d’éviter les éclaboussures du visage. Il a aussi appelé les utilisateurs de laver leurs mains et leur visage avant de manger, de fumer et après avoir utilisé un pesticide.
Le chef du bureau de la documentation et de l’information de l’Office de protection des végétaux (OPV), Halidou Mohomodou explique qu’en plus de l’usage dans l’agriculture, les pesticides sont aussi utilisés pour débarrasser des animaux de compagnie des parasites (puces, tiques, poux), maintenir l’hygiène publique dans le cadre de la lutte anti vectorielle. Ils peuvent servir pour désinfecter les lieux, les mains, l’eau, conserver les bois, entretenir les routes, les aéroports, les voies de chemin de fer, les parcs, les jardins et pour les opérations de dératisation.
Respect de la réglementation. Halidou Mohomodou a par ailleurs averti que les produits agro-pharmaceutiques sont toxiques pour l’environnement, les plantes, les poissons, les animaux et pour certains insectes utiles (abeilles, parasitoïdes et prédateurs). Le danger est accru du fait que les pesticides peuvent se propager au-delà de l’endroit de leur application à cause de la négligence, des phénomènes naturels ou de certaines pratiques culturales, constate le chef du bureau de la documentation et de l’information de l’OPV.
En fonction des conditions d’utilisation et selon les caractéristiques du milieu, les pesticides sont susceptibles de se retrouver dans les différents compartiments de l’environnement (air, sol, eau, sédiments) et dans les denrées alimentaires. Plusieurs phénomènes sont à l’origine de l’introduction involontaire des pesticides dans l’environnement, explique Halidou Mohomodou. Il s’agit entre autres de la pollution diffuse, localisée ou ponctuelle. Selon les textes, rappelle Sékouba Kéïta, le chef de division Appui scientifique et technique à l’élaboration de la réglementation et de la documentation (DASTERD) de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA), l’importation, l’exportation, la fabrication, le conditionnement, le reconditionnement, le stockage, l’utilisation et la mise sur le marché des pesticides sont subordonnés au respect de la réglementation relative, à l’homologation et au contrôle des pesticides en vigueur.
Le comité sahélien des pesticides (SSP) est l’organe chargé de l’homologation pour les Etats membres du comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS). Le contrôle des pesticides à l’importation et à l’exportation porte sur leur examen officiel afin de s’assurer du respect de la réglementation phytosanitaire, précise-t-il. Pour réduire les effets des pesticides sur la santé et l’environnement deux grandes conventions internationales ont été signées. Il s’agit de la convention de Stockholm (Suède) sur les polluants organiques persistants (POP) pour réduire et éliminer 12 POP dont 9 sont des pesticides et de celle Rotterdam (Pays-Bas) sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international, révèle Sékouba Kéïta. La convention de Rotterdam facilite l’échange d’informations sur un large éventail de produits chimiques potentiellement dangereux. Le chef de division appui scientifique et technique à l’élaboration de la réglementation et de la documentation rappelle que l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à travers la commission du « Codex Alimentarius » ont mis en place un comité sur les résidus de pesticides dans les aliments (CCPR).
Ce comité est aussi chargé de l’élaboration des normes internationales sur les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires. Les normes « Codex » de références permettent aux pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) d’élaborer leurs législations, réglementations sanitaires et phytosanitaires, explique Sékouba Kéïta.
S. Y. WAGUE
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