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Statut politique et institutionnel des régions du nord : Difficile quête d’une position commune entre gouvernement et groupes armés
Publié le jeudi 4 septembre 2014  |  Le Républicain




Difficile exercice du médiateur pour concilier les divergences maliennes autour du statut à donner aux régions du nord, ainsi que la gestion de la sécurité et de la gouvernance dans cette partie du Mali. Pour éviter le clash à Alger, le médiateur veut s’assurer que tout est dans l’ordre, avant de donner le coup d’envoi dans les quatre groupes de négociations constitués conformément à la feuille de route consensuelle signée à Alger le 24 juillet dernier. D’où l’explication de la lente marche de la machine de négociation.
Les six groupes armés du nord disposés à négocier, tentent tant bien que mal de surmonter, de transformer leur divergence en synergie pour faire face au gouvernement malien lors de cette phase substantielle des pourparlers inter-maliens. Le Mnla, le Hcua, le MAA tendance radicale (de Ahmed Sidi Mohamed -Tambakort) et celle modéré de Sidi Brahim Ould Sidati -Ber), la Cpa, la CM-FPR vont-ils pouvoir parler d’une même voix ? C’est là que réside toute la difficulté de l’exercice de la médiation.
Dans les discours, tous expriment leur ferme désir de paix au Mali, mais leur divergence n’a jamais manqué de surgir pendant les moments décisifs. Et c’est ce qui entrave la marche vers la paix. L’accord résultera inéluctablement de négociations directes tant redoutées, entre le gouvernement et les groupes armés du nord, et les atermoiements s’expliquent par la résistance de ceux-ci, au travail au corps que poursuit la médiation.
Avant la cérémonie d’ouverture du second round des pourparlers d’Alger, le lundi, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a rencontré dans la matinée, l’ensemble des groupes présents à Alger, ce qui lui a permis de tâter le pouls des groupes, et de noter leur disposition d’esprit. Affirmatif, ils avouent tous la main sur le cœur, leur disposition à faire la paix. Selon un responsable de la coordination des Mouvements et Forces patriotiques de Résistance (CM-FPR), Hama Abba Cissé, « nous avons la même vision de la paix et le développement, il y a des différences d’approche en ce qui concerne la sécurité, qui pour nous, doit être le domaine réservé à l’Etat et à son armée. Même si nous reconnaissons la possibilité de police locale qui est liée à la question de la décentralisation, il ne sera pas acceptable de laisser la sécurité et la défense aux ressortissants, même s’ils sont des éléments des Forces Armées et de sécurité du Mali ». Ce n’est pas nouveau, les groupes rebelles sont soupçonnés de vouloir, non seulement l’intégration de leurs combattants dans l’armée, mais que ceux-ci servent dans leurs localités d’origine, le nord du Mali. Ce qui équivaudrait à une abdication pour Bamako. Voilà un exemple d’angles sur lesquels le médiateur ne lésine pas, et ne veut surtout pas aller dans les confrontations (on peut dire négociations directes) sans les arrondir aussi considérablement que possible.
En effet, les observateurs reconnaissent que la question sécuritaire est un point d’achoppement sur lequel les discussions vont être décisives et qu’elle sera étroitement liée et inévitablement dépendante du statut politique et institutionnel qu’auront les régions du nord. Raison pour laquelle les travaux du groupe « politico- institutionnel » sont ardemment attendus et minutieusement préparés par les parties. D’où la raison d’ailleurs, de tous les atermoiements. Et chaque camp, gouvernement et groupes armés, prépare ses moyens de défense en étroite collaboration avec ses experts et personnes ressources, tous présents à Alger. Si le gouvernement et les groupes armés sont logés dans le même hôtel, « El Aurassi Hôtel », la société civile qui représente les communautés du nord, elle a été hébergée à l’hôtel « Saint Georges ».
De la capacité de la médiation algérienne (avec l’Onu, l’Union africaine, la Cedeao et le Haut Représentant du président malien) à déjouer les pièges, à ramener à une juste proportion certaines prétentions maximalistes de la rébellion qui frisent une velléité indépendantiste, ainsi que de la pertinence des propositions du gouvernement malien, dépendra le succès de ce deuxième round des pourparlers inter-maliens. Ceux-ci peinent à entrer dans la phase décisive et substantielle des négociations, devant se solder par un accord acceptable et applicable pour le bonheur des Maliens et la réhabilitation de notre pays devenu la risée du monde.
B. Daou, envoyé spécial à Alger
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