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Situation des éléphants au nord du Mali : En trois ans, 15 pachydermes ont été abattus dans le Gourma-malien
Publié le jeudi 4 septembre 2014  |  L’Indépendant




De l’occupation des régions du nord en avril 2012 à mai 2014, ce sont 15 éléphants qui ont été abattus dans le Gourma-malien. A cette insécurité consécutive à la présence des groupes armés, s’ajoute la sécheresse qui menace la survie de près de 350 espèces répertoriées depuis 2002 à travers un comptage aérien.

ElephantsLa population d’éléphants du Gourma partagée entre le Mali et le Burkina Faso constitue la population la plus septentrionale d’Afrique depuis l’extinction, dans les années 1980, de la population d’éléphants des monts d’Assaba en Mauritanie. Elle est l’une des plus importantes d’Afrique de l’Ouest. Le statut hautement prioritaire dont ces espèces bénéficiaient dans la stratégie régionale de conservation de la nature de la sous région est aujourd’hui menacé à cause de l’insécurité consécutive à la présence de plusieurs groupes armés dans cette zone. Une situation lourde de beaucoup de dangers pour cette colonie d’éléphants qui vivent dans cette vaste étendue désertique depuis des générations.

Selon Namba Ganamé de Wild Fondation, d’avril 2012 à mai 2014, son organisation a enregistré 15 éléphants abattus dans le Gourma. Ce qui constitue une perte énorme. Les responsables de ces actes ignobles sont issus des groupes armés qui opèrent dans le septentrion malien. Pour l’expert du développement, la surveillance du mouvement des éléphants dans le Gourma a été rendue impossible à cause de l’insécurité.

A cela, dit-il, s’ajoutent le tarissement des mares, la détérioration des zones aménagées pour l’abreuvement et l’absence de pâturages pour ces espèces.

La ruée vers l’ivoire ne tue pas que des éléphants
Pour Namba Ganamé, les éléphants sont abattus à cause de leur défense qui constitue une source de financement pour plusieurs groupes armés. Cette affirmation est soutenue par plusieurs enquêtes et publications récentes, dont celle de Jeune Afrique.

Selon cet hebdomadaire, « le trafic d’ivoire finance les rébellions et les milices les plus violentes du continent, comme l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en Afrique centrale, les Djandjawid au Soudan, Boko Haram au Nigeria ou les Shebab en Somalie « . Voilà de quoi inquiéter le spécialiste de la gestion des ressources naturelles lorsqu’on sait qu’il ya une connexion entre le groupe terroriste Boko Haram et certains groupes armés qui opèrent dans le septentrion malien. Il s’agit du mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (MUJAO) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Le trafic d’ivoire a intensifié le braconnage en Afrique comme le rapporte un rapport du programme des Nations Unies pour l’environnement. Cette organisation a révélé en juillet dernier que ce sont 60 000 éléphants qui ont été tués au cours des trois dernières années en Afrique. Selon l’organisation onusienne, l’ivoire africain vendu en Asie représente une valeur marchande de plus de 150 millions de dollars par an.

Moussa SIDIBE
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