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Honorable Maïga Aziza Mint Mohamed, député élue à Tombouctou : « Nous proposons de transférer toutes les compétences avec les ressources vers les collectivités »
Publié le vendredi 5 septembre 2014  |  Le Républicain




Pour avoir la paix au nord, il faut aller très rapidement à la régionalisation et transférer toutes les compétences et les ressources, à l’exception de celle qui relève du domaine régalien de l’Etat, selon l’honorable Maïga Aziza Mint Mohamed, député élue à Tombouctou et membre de la Commission Défense et sécurité de l’Assemblée nationale.

Rapporteur d’un groupe de travail de la société civile, elle nous accorde cette interview au sortir des travaux du groupe de négociation politique et institutionnel, à la Résidence Muthak d’Alger. Et donne les grandes lignes des propositions d’une partie de la société civile : revoir la désignation des Gouverneurs et ses rapports avec le Conseil régional entre autres.

Le Républicain : Après avoir entendu les interventions de la société civile, pensez-vous qu’il y a une avancée vers un accord entre les parties maliennes en négociation à Alger ?

Maïga Aziza Mint Mohamed : Oui, c’est aujourd’hui qu’on a entamé les vrais pourparlers. Je pense que c’est la phase d’un langage de vérité. Nous allons continuer sur cette base de clarification. Le plus important aujourd’hui, c’est de se reconnaître en tant que Maliens, et les groupes armés, des deux côtés, on se reconnait comme Maliens. Ils reconnaissent l’intégrité territoriale, la laïcité et l’unité nationale. Ce qui reste, ce sont les pourparlers, la négociation et les échanges qui vont le régler. Le plus important aujourd’hui, c’est la voix de la société civile, cette victime muette, qui n’a jamais parlé et qui est en train de parler, de donner son point de vue. Ce qui est très important dans le processus de dialogue inclusif.

Parmi cette société civile, il y a des voix discordantes, certains parlent d’autonomie, de fédération du Mali, pensez-vous que cela est une voix de sortie du problème?

Je pense qu’aujourd’hui, nous sommes autour de la table pour écouter tout le monde, chaque partie. Nous avons travaillé dans ce sens sur le plan politique et institutionnel. Nous avons dit que l’organisation administrative, c’est pouvoir remettre au président des collectivités territoriales leur légitimité dans le travail. Nous soutenons que le président du Conseil régional est le responsable de la sécurité régionale et du développement économique, social et culturel et l’ordonnateur du budget de sa collectivité. Sur ce point chaque groupe donnera son point de vue.

Le statut des régions du nord semble être le nœud gordien, quelle est la solution de la société civile ?

Concernant le statut des régions du Mali, nous avons dit d’aller à la régionalisation, maintenant, c’est pour le contenu qu’il faut se parler, discuter, échanger pour y donner un contenu. Mais le plus important, c’est que les gens ont accepté de se donner la main, de travailler dans un consensus. J’ai espoir d’avoir cette fois-ci un accord définitif de paix.

Quel sera le contenu du cadre de régionalisation que vous avez proposé au sein de votre groupe ?

La régionalisation, c’est pour toutes les régions du Mali. Nous avons dit dans l’axe politique et institutionnel, de revoir la désignation des Gouverneurs, des autres représentants de l’Etat. De revoir la désignation, la représentativité de nos chefs de quartier, des chefs de fraction et des chefs de village. Nous avons proposé de remettre cette légitimité.

Il faut qu’ils soient élus ?

Nous avons proposé de revoir la désignation, c’est en discutant, en échangeant que nous verrons qu’est-ce qu’il faut réellement. Parce que tout ce qui se passe aujourd’hui, c’est entre le gouverneur, le président du Conseil régional. C’est là où nous sommes aujourd’hui en termes de rôles que ces deux doiv
ent jouer sur le terrain, qu’il n’y ait pas conflit de compétences. C’est le plus important.
La défense et la sécurité sont des questions aussi importantes et qu’il faut résoudre dans le cadre de l’accord en gestation ?
Nous avons proposé de transférer toutes les compétences concomitamment avec les ressources vers les collectivités. Toutes les compétences, sauf celles régaliennes de l’Etat : la défense nationale, les affaires étrangères, la législation, la justice… Là, il n’y aura pas de problème, d’autant plus que les groupes ont reconnu l’intégrité du territoire, le caractère républicain de l’Etat.

Vous avez parlé au sein du groupe de négociation, en tant que société civile où étaient présents les membres du gouvernement et des responsables de groupes armés, avez-vous l’impression d’avoir été entendus ?

Nous sommes là pour représenter nos populations, nous parlons avec le gouvernement et avec les groupes armés, parce que nous sommes victimes de cette guerre qui n’a que trop duré. Il faut que les populations s’affirment, et leur affirmation aujourd’hui, c’est qu’elles sont pour la paix, et une paix définitive.
Réalisé par B. Daou à Alger

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