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Création des groupes armés au Mali et négociations : Le Piège…de la France en attendant l’apocalypse
Publié le vendredi 5 septembre 2014  |  Le Matin




Après la création du groupe d’autodéfense touareg Imrad et alliés (Gatia), un nouveau groupe armé est apparu, la semaine dernière, dans le nord du Mali. Il s’agit du Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad, (Mpsa), une dissidence du mouvement arabe de l’Azawad (Maa), qui entend bien peser dans le devenir de la région. D’où, le piège… de la France en attendant l’apocalypse. La France cette puissance qui fait de nous ce qu’elle veut surtout quand on ne s’assume pas.

En effet, la multiplication des groupes armés à connotation tribale n’est que la prémisse de l’apocalypse que les pseudos pourparlers d’Alger 2014 cherchent à être le détonateur. Parce que arracher à un pays souverain une autonomie clochardisée et l’attribuer à une bande d’usurpateurs qui ne représentent que leur ombre sur une terre de contraste et de complexité ethnique et anthropologique est le pire jeu que la communauté internationale ne s’est jamais adonné depuis la création de l’État d’Israël.

En 1990, les groupes rebelles armés qui se sont levés contre le régime de Moussa Traoré, étaient déjà disparates et n’avaient pas un agenda politique ni une stratégie internationale élaborée pour porter un projet politique clair. Les accords successifs qui ont été signés depuis, Tamanrasset, pacte national et accord d’Alger de 2006, ont à défaut de résoudre la crise, repoussé ses effluves jusqu’en 2012. Les tentatives vaines d’Iyad Ag Ghali et d’Ag Bahanga, se sont cristallisées et ont inspiré les initiateurs du projet Mnla qui fait de l’extérieur du pays l’épicentre de sa force politique et de l’intérieur son combat militaire. Il y a une dichotomie entre le militaire (réel et sur place) et le politique (virtuel et ailleurs) que le Mnla maîtrise plus ou moins depuis deux (2) ans. Quand il est faible militairement, le Mnla s’associe aux groupes islamistes pour arriver à ses fins, mais quand cette association devrait lui causer un souci, il s’adosse à sa branche politique internationale pour « blanchir » ses actions en « revendications politiques légitimes ».

Dans cet exercice, le plus grand succès du Mnla, reste politique quoique virtuel et c’est quand il a réussit à faire dépeindre la quasi-totalité des autres groupes armés du nord du Mali comme « terroristes » aux yeux de la communauté internationale et à se positionner comme seule force « politique » ou presque. En un mot les djihadistes combattent mais c’est le Mnla qui en reçoit les dividendes en reconnaissances politiques.

Mais comment comprendre que l’Onu, la France, l’Algérie et les autres partenaires qui jurent, la main sur le cœur de l’intégrité du territoire malien, n’ont pas compris cela? En jouant à ce jeu de dupes, ces charitables âmes de la « paix éternelle » courent le dangereux risque d’un embrasement général dans le septentrion malien pire qu’au moyen orient. Car ce qui se dessine au nord du Mali est un affrontement plus long et plus violent qu’en Syrie, Gaza, Irak ou autre Ukraine ou Libye. Une constellation de tribus et d’ethnies rivales se trouvent subitement devant un fait accompli de la hiérarchisation par les armes. Comme le Mnla en fait usage et obtient des dividendes sans en être le plus fort, il est certain que la vermine ait fait des petits.

Touareg ifoghas versus Touareg Imghas, Touareg versus arabes, Touareg versus peuls (subtilement dépeint en Mujao par le Mnla), Iyad et copains djihâdistes versus Mnla, sonraï versus Touareg, le tout versus le gouvernement du Mali et dans un jeu d’alliances et de séparations faites de complots et de trahisons, voilà quelques-uns des thrillers macabres du futur. Le compte à rebours n’attend que, semble-t-il, la fameuse autonomie clochardisée en provenance d’Alger 2014 ou 2015 si affinité.

Et le serpent de mer que les généraux d’Alger tentent d’ouvrir la boîte de Pandore grandira aussi rapidement qu’ils n’imaginent et ne tardera pas à secouer gravement et aussi durablement le sud algérien qu’ils croient sécuriser dans le pire des cas. Le gouvernement malien avec à sa tête IBK (très secoué et fatigué par la pression internationale), contemplerait la chienlit.

Dans tous les cas, il est impératif que les autorités maliennes se ressaisissent à temps et que Paris sonne la fin de la recréation des bébés carnivores en appelant le Mnla et acolytes de rentrer à la maison et en sommant IBK de former une vraie armée pour sécuriser durablement le Sahara malien.

Aliou Touré
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