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Entretien télévisé du chef de l’Etat : Sans détour
Publié le lundi 8 septembre 2014  |  L’Essor
Le
© Autre presse par DR
Le président Ibrahim Boubacar Keïta recevait la chaîne publique malienne et Africâble, une chaîne de télé privée.




Pendant 90 minutes, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita s’est prêté aux questions relatives à la résolution de la crise du nord et la réconciliation, la gouvernance, le social, la diplomatie, l’économie et la défense.

Dans la mouvance de la commémoration de sa première année à la tête du pays, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, a accordé un entretien spécial à nos confères Youssouf Touré de l’ORTM et Sékou Tangara d’Africable télévision, diffusé vendredi dernier à 21 h. L’entretien qui a duré 1h30m a porté sur six thèmes centraux : la résolution de la crise du nord et la réconciliation, la gouvernance, le social, la diplomatie, l’économie et la défense.

Il faut dire que l’essentiel de cet entretien présidentiel a été consacré à la crise du nord qui domine toujours l’actualité de notre pays. Sur la question, le président de la République a détaillé les actions entreprises pour y trouver une solution définitive, depuis sa prise de fonction le 4 septembre 2013. La première démarche, a-t-il rappelé, a été la tenue des Assises nationales sur le nord dès novembre 2013. « Il y a eu tellement de blessures, tellement de déchirures du tissu social national qu’il fallait faire effectivement preuve d’abnégation et de méthode. Comment faire en sorte que des parents qui ne s’étaient pas vus depuis deux années puissent se trouver, reprendre un minimum de confiance, s’envisager autrement que comme des opposés irréductibles. C’était l’objet des Assises du nord du Mali », a-t-il expliqué.

Après les Assises du nord, il y a eu aussi les Etats généraux de la décentralisation en vue de revoir le mode de gouvernance aux niveaux local et régional dans notre pays. Par ailleurs, si l’accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013 a permis la tenue de l’élection présidentielle, il prévoyait également d’engager des pourparlers inclusifs entre tous les protagonistes, 60 jours après la mise en place du gouvernement. Mais les choses ne sont pas déroulées comme prévu. Ces pourparlers inclusifs tant attendus ont débuté avec plusieurs mois de retard à Alger. Sur cette question, le président Ibrahim Boubacar Kéita pense qu’ »un accord est mis en œuvre par les hommes. Tout ce qui a été fait était de créer un climat favorable à ce qui est recherché par l’accord préliminaire de Ouagadougou comme nous sommes en train de le faire aujourd’hui, la possibilité d’atteindre un accord global, définitif à la crise du nord du Mali ». Il a rappelé que l’accord de Ouagadougou ne prévoyait pas seulement les pourparlers inclusifs, il y avait également le cantonnement, le désarmement des groupes armés. « Ces choses là n’ont pas été suivies », a regretté le président IBK.

Par rapport aux pourparlers d’Alger dont la deuxième phase est en cours, le chef de l’Etat se félicite que ces discussions soient réellement inclusives et placées sous l’égide de la Communauté internationale. Tout en déplorant les événements du 17 et 21 mai dernier à Kidal, le président Kéita estime qu’un groupe ne peut aucunement être en position de force face à un Etat souverain comme le nôtre. « Je ne suis pas totalement d’accord avec ce terme en position de force », a-t-il fait savoir tout en faisant allusion à certains groupes armés qui avaient pourtant mis en déroute l’armée nationale lors de ces événements douloureux à Kidal. « On ne peut être en position de force face à un gouvernement légal, légitime, issu d’une élection incontestable, incontesté qui gère un pays de 14 millions d’habitants sur un territoire de plus de 1,240 million de km 2… Nous sommes un pays souverain, membre des Nations unies », a défendu le chef de l’Etat tout en déplorant la violation fragrante de l’accord de Ouagadougou lors de ces attaques meurtrières dans la capitale de la 8è région administrative du pays.

Le président Ibrahim B. Kéita fonde ainsi l’espoir sur les pourparlers d’Alger, afin qu’ils puissent aboutir à un accord de paix global et définitif. Interrogé sur le retour de l’administration et de l’armée nationale à Kidal, le chef de l’Etat a d’abord déploré ce qui se passe actuellement dans cette ville. « Il y a une situation de fait actuellement à Kidal, mais qui ne rend pas Kidal autonome », -t-il observé. Les pourparlers inclusifs en cours à Alger devraient permettre de régler la question du retour de l’administration et de l’armée à Kidal.

Toujours à propos des pourparlers d’Alger, le président de la République pense que la feuille de route adoptée par les parties lors de la première phase de ces pourparlers doit être suivie. Il ne sera aucunement question de remettre en cause cette feuille de route par une partie, quand on sait que tout se passe sous l’égide de la communauté internationale.

AUCUN CRIME NE RESTERA IMPUNI.

Concernant la réintégration des éléments des groupes armés ayant notamment massacré des soldats maliens à Aguelhok, le président de la République estime « il n’est jamais facile de faire la paix. Aguelhok nous a tous mis un poignard dans le cœur ». A ce propos, il a appelé nos compatriotes à être positifs dans le cadre du règlement pacifique de cette crise. « Il ne sera jamais question d’oublier les martyrs d’Aguelhok. Jamais », a-t-il martelé, ajoutant qu’il n’est pas facile que le bourreau et la victime se retrouvent pour se donner la main. Le président de la République a également assuré que tout sera fait pour que le pays soit réconcilié mais dans la vérité et dans la justice. D’où d’ailleurs la mise en place d’une Commission vérité, justice et réconciliation dont le casting sera fait avec beaucoup de précautions. Le chef de l’Etat a dit et répété qu’aucun crime ne restera impuni bien sûr des deux côtés (groupes armés et armée nationale).

Par rapport à la lutte contre la corruption, le chef de l’Etat a rassuré que plusieurs dossiers sont aujourd’hui au niveau de la justice qui est en train de faire son travail. Il a invité nos compatriotes à s’armer de patience tout en faisant confiance aux magistrats qui sont en charge de ces dossiers. « Laissons le temps à la justice. Le droit, rien que le droit. Pas d’acharnement. Pas d’impatience », a-t-il déclaré. Par rapport au procès du général Amadou Haya Sanogo et autres poursuivis pour crime de sang, le président IBK précise là aussi que la justice est en train de faire son travail et qu’il n’est pas question de gêner les procédures en cours. Cette affaire qui trouve son origine dans les affrontements entre les bérets rouges et les bérets verts, le président IBK a rappelé qu’il n’y a qu’une seule armée malienne aujourd’hui.

Sur la question de gouvernance et précisément l’inquiétude de certains Maliens qui pensent que le pays est aujourd’hui géré par la famille présidentielle, Ibrahim Boubacar Kéita répond qu’il n’est aucunement gêné par cette accusation pour la simple raison qu’elle ne reflète pas la réalité. Selon lui, l’élection de son fils Karim à l’Assemblée nationale dans un pays démocratique est tout à fait normale, bien vrai qu’il n’était pas au départ favorable à sa candidature. Tout comme il est aberrant et machiavélique qu’il ait pu manœuvrer pour que le beau père de Karim en la personne de Issiaka Sidibé puisse devenir président de l’Assemblée nationale, histoire de lui succéder en cas où…

Sur le plan social et concernant l’amélioration du quotidien des Maliens, le président de la République a évoqué les efforts faits par le gouvernement pour empêcher la flambée des prix des denrées de première nécessité. Il y a aussi 4 milliards qui ont été injectés pour freiner la crise céréalière. Toutes ces mesures ont ainsi permis de soulager le panier de la ménagère, mais la communication n’a pas beaucoup fonctionné. A cela, il faut ajouter les subventions pour alléger les charges de l’EDM (112 milliards Fcfa) malgré les contraintes de gestion par rapport à des engagements internationaux, a indiqué le président Kéita. « La question de l’énergie sera encore au centre des problèmes que nous allons évoquer avec nos partenaires, notamment avec le FMI et la Banque mondiale », a-t-il annoncé.

« En démocratie, la grève est un droit », a rappelé le président IBK en faisant allusion à la grève de 48 heures observée par l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) qui demandait au gouvernement la satisfaction d’un certain nombre de doléances, notamment l’augmentation des salaires, la baisse des prix de location et celle de l’électricité. A ce niveau aussi, le chef de l’Etat pense que cette grève pouvait être évitée s’il n’y avait pas eu un problème de communication.

Tout en condamnant le déversement des ordures sur les voies publiques par les populations de la commune I et commune II du district de Bamako, toute chose qui aurait pu provoquer un problème de santé publique comme le choléra, le président de la République a aussi dénoncé la faille de l’Etat et précisément la responsabilité des élus communaux. Il a annoncé que deux conventions sont sur le point d’être signées avec la France et le Maroc, afin de rendre coquette la ville de Bamako. « L’environnement doit être préservé », a-t-il insisté.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a salué l’action du ministre de l’Education et son équipe qui sont parvenus à démanteler un vaste réseau de vendeurs de sujets d’examens. Cette action a été déclenchée à la suite des fuites de sujets intervenues lors du DEF. Mais même le baccalauréat n’a pas été épargné, obligeant certaines écoles de composer tard dans la nuit. Le président IBK se félicite, tout de même, qu’avec le démantèlement de ces réseaux mafias, il y a eu une nette amélioration entre les examens.

En ce qui concerne le virus d’Ebola qui sévit déjà dans plusieurs pays voisins (Guinée, Sénégal, Liberia Nigeria), le chef de l’Etat a exprimé la solidarité du peuple malien à tous ces pays touchés avant d’inviter nos compatriotes à continuer à prier pour que notre pays soit épargné. Il a insisté à ce que l’effort de vigilance soit maintenu et que les contrôles aux frontières soient davantage rigoureux.

HEUREUX DE SILLONNER LE PAYS.

Dans le domaine de la diplomatie, beaucoup d’actions ont été entreprises depuis un an. A ce propos, le chef de l’Etat estime qu’après la longue période de crise, il était tout à fait nécessaire de porter la voix du Mali à l’extérieur, car il fallait dissiper beaucoup de malentendus, de méprises, d’incompréhensions. Pour ainsi sortir le Mali de son isolement, le président de la République dira qu’il était de son devoir de se rendre dans beaucoup de pays et de participer à des rencontres internationales. Critiqué par certains Maliens pour avoir fait très peu de déplacements à l’intérieur du pays, le président IBK répond qu’il sera heureux de sillonner le pays au cours des quatre prochaines années de son mandat.
Sur la question de l’achat de l’avion présidentiel ayant provoqué un coup de froid dans les relations entre notre pays et certains de ses partenaires financiers comme le FMI et la Banque mondiale, le président de la République estime que le FMI est dans son rôle de s’assurer qu’une telle acquisition de l’Etat du Mali, un pays partenaire, n’a pas porté atteinte à l’équilibre de ses comptes d’une manière globale. « …Si tel est le cas, nous allons rectifier le tir pour un nouveau départ… S’il y a des erreurs, nous allons les corriger. S’il y a des choses à revoir au niveau légal, nous allons saisir le parlement pour qu’il soit ainsi », a déclaré le chef de l’Etat tout en confirmant le FMI reviendra dans notre pays le 11 septembre pour la revue. Il s’est dit très optimiste pour la reprise normale de l’aide budgétaire avec cette institution financière.

Sur la question de savoir si la suspension des appuis budgétaires des partenaires financiers a sérieusement affecté les caisses de l’Etat, le président de la République rassure qu’à la date du 30 juin dernier, il y avait 346 milliards de Fcfa au trésor public sur les 361 milliards Fcfa de recettes attendues. Sans compter que l’Etat a aussi engrangé 23 milliards Fcfa du FMI, 25 milliard Fcfa de la Banque mondiale et 19 accords de prêt convenus avec des partenaires pour un montant estimé à 418 milliards de Fcfa. Il n’y a donc aucune inquiétude pour le fonctionnement normal du pays, a-t-il garanti. Par ailleurs, le chef de l’Etat a clarifié que l’augmentation annoncée des droits à l’importation n’est pas une décision nouvelle pour soit disant renflouer les caisses de l’Etat. « Nous avons trouvé que cette décision avait déjà été prise. Il s’agit de la taxation préalable à l’important, afin de garantir le paiement de ce qui est dû à l’Etat », a-t-il expliqué.

Pour la réalisation des grands projets de développement dans le cadre de la macroéconomie, le chef de l’Etat pense qu’il faut mettre l’accent sur les potentialités agricoles du pays tout en invitant à investir dans l’agro-industrie. Pour cela il faut nécessairement sauver le fleuve Niger. Ce bras nourricier est malheureusement aujourd’hui fortement menacé de disparition. En outre, le président de la République estime qu’il faut augmenter les ressources énergétiques par la construction d’infrastructures (par exemple le barrage de Gouina), afin de rendre moins cher le coût de l’électricité. Toute chose qui permettra de booster l’industrialisation de notre pays.
Enfin par rapport à la question de défense, le président de la République a souligné la nécessité de reformer notre armée qui a un fort besoin de formation et d’équipement. « Notre armée avait des hommes honnêtes, compétents mais sans aucun moyen… », a-t-il dit, ajoutant qu’il faut réhabiliter cette armée dans les quatre années à venir. Par ailleurs, le président Kéita a expliqué que l’accord de coopération en manière de défense et de sécurité, signé avec la France, est venu formaliser l’intervention des troupes françaises dans notre pays depuis janvier 2013 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international.

Pour les quatre années à venir, le chef de l’Etat a dit sa détermination de se mettre au service des Maliens pour réaliser son programme de développement au profit de toutes et de tous. Il a aussi invité la classe politique à faire bloc derrière le pays qui n’est pas totalement sorti de sa crise.
Synthèse
M. KEITA
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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