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Agriculture commerciale : L’AGRA imprime sa marque
Publié le lundi 15 septembre 2014  |  L’Essor
Ministre
© aBamako.com par mouhamar
Ministre malien
Photo: Ministre du Développement Rural, Dr Bokary TERETA.




L’Alliance qui travaille à l’accroissement de la production, de la productivité et des revenus des paysans, a déjà obtenu des résultats intéressants dans la Région de Sikasso, sa zone d’intervention

L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) basée à Nairobi est une organisation internationale qui a pour objectif, à travers des technologies simples d’application, d’accroître la production et la productivité agricoles ainsi que les revenus de 70.000 petits exploitants agricoles d’au moins 30%.

L’AGRA ambitionne de déclencher une véritable révolution verte qui entraîne une transformation complète et radicale du secteur agricole tournée vers la satisfaction des marchés. L’Alliance envisage d’ici à 2020 de réduire l’insécurité alimentaire de 50% dans au moins 20 pays d’Afrique subsaharienne, de doubler le niveau de revenus pour au moins 20 millions de petits producteurs à travers le continent et de faire en sorte qu’au moins 30 pays soient dans des conditions idoines pour parachever leur révolution verte.

Pour parvenir à ses objectifs, elle a mis en place différents programmes d’intervention comme le programme de technologies semencières (PASS), le programme sur la santé des sols (SHP), le programme relatif à l’accès aux marchés (MAP), les politiques agricoles et plaidoyers et le programme renforcement des capacités des organisations paysannes à travers la formation des agro-dealers. Le financement innovant et la formation des cadres de recherche complètent les interventions de l’AGRA sur le terrain.

L’Alliance est présente dans une vingtaine de pays africains, mais intervient directement dans 4 : Ghana, Mali, Mozambique et la Tanzanie. Elle a dépêché chez nous une mission de supervision des activités à partir de sa représentation régionale d’Accra. Très prochainement la représentation de Bamako ouvrira ses portes, avec comme représentant Joseph Sedgo. Ce dernier était accompagné par Félix Deyegbe, chargé de communication du bureau d’Accra pour s’imprégner des activités de l’ONG Mission Sahel dans la Région de Sikasso.

De façon générale, AGRA a obtenu des résultats intéressants sur le terrain depuis son installation en 2008 au Mali. Elle a financé la production de semences pré-base et de base de certaines céréales et légumineuses (niébé, riz, sorgho, mil) auprès de l’Institut d’économie rurale (IER) et l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), contribué à l’obtention de nouvelles variétés améliorées (58) et appuyé les compagnies semencières à multiplier les variétés améliorées de la recherche agronomique.
Depuis 6 ans, l’Alliance a contribué à la formation de 739 femmes agro-dealers (vendeurs d’intrants agricoles), 1703 hommes agro-dealers et plus de 1.082.600 producteurs ont vu leur accès facilité aux semences et aux engrais.

L’ONG Mission Sahel a bénéficié du financement d’AGRA en vue de réaliser ses activités sur le terrain. C’est ainsi qu’elle a formé 395 agro-dealers sur un effectif ciblé de 400 personnes. Sur ces 395 agro-dealers formés, 19 sont des femmes. Treize d’entre elles sont des promotrices de boutiques d’intrants agricoles (engrais, pesticides, herbicides, semences améliorées). Les 6 autres sont des gérantes de boutiques appartenant à leur mari. Tous les agro-dealers sont en activités et ont bénéficié de formation sur la tenue des outils de gestion et le conseil dans l’organisation des activités.

DES CRITERES TRES STRICTS. A Bougouni la mission a visité les boutiques d’intrants de Yacouba Diarra et de Youssouf Sangaré et le champ de semence de maïs Denbanyuma de ce dernier à Ouré (village situé à près d’une vingtaine de kilomètres de Bougouni sur la route de Sikasso).

Yacouba Diarra a expliqué qu’il a placé pendant cette campagne 8644 sacs d’engrais livrés par la Société malienne d’équipements et commerce (SOMADECO). En plus de proposer des intrants à ses collègues, Youssouf Sangaré produit aussi des semences de maïs de la variété Denbanyuma. La délégation a visité son champ de semences. Le paysan a expliqué que la production de semences répond à des critères très stricts édictés par les services techniques compétents à savoir la ferme semencière de Dalabani et le Laboratoire de semences de Sotuba (LABOSEM). Chaque candidat à la production de semences de céréales ou de légumineuses est tenu de respecter scrupuleusement ces critères sous peine de voir ses récoltes déclarées inaptes, a expliqué Youssouf Sangaré.

L’ONG Mission Sahel a mis en relation les agro-dealers et les fournisseurs d’intrants et a aussi servi d’intermédiaire pour faciliter leur accès au crédit de commercialisation auprès l’institution de micro-finance « Soro Yiriwaso ».

De façon générale, le réseau des agro-dealers mis en place a bénéficié d’un crédit de 112,8 millions Fcfa qui ont été remboursés à 99%. Oumar Ouattara, chef d’agence de « Soro Yiriwaso », a confirmé la bonne collaboration qui existe entre les agro-dealers et de système financier décentralisé. Les premiers appuyés par l’ONG Mission Sahel montent un dossier de financement qui est soumis à l’appréciation de l’institution de micro-finance. Pour la présente campagne, « Soro Yiriwaso » de Sikasso qui s’occupe des agro-dealers installés à Sikasso et Kadiolo a octroyé un financement de 43,150 millions Fcfa. Les agro-dealers ont bénéficié d’un montant individuel ou groupé allant de 500.000 à 7 millions Fcfa.

Pour bénéficier d’un prêt en vue de financer ses activités, l’agro-dealer qui sollicite une créance d’un montant allant de 150.000 à 500.000 Fcfa doit produire une garantie financière. Pour une créance supérieure à 500.000, il faut fournir une garantie matérielle. « Excepté pour un seul cas, toutes les demandes de financement ont été satisfaites », a assuré le chef d’agence de Soro Yiriwaso, Oumar Ouattara. Le montant du crédit de la seule demande rejetée, était supérieur à 500.000 Fcfa et l’intéressé n’a pas pu fournir de garantie matérielle. Il n’a pas non plus accepté de réviser à la baisse le montant qu’il demandait.

EXPERIMENTATION A GRANDE ECHELLE.

Au village de Kassanso, situé à 20 kilomètres de Sikasso sur la route nationale 7, la délégation a visité le champ de maïs de la variété Sotubaka de Mamadou Sogodogo et a échangé avec la dame Déborè Sanogo qui cultive un jardin maraîcher. Dans ces différentes parcelles, les paysans expérimentent à grande échelle les techniques de la gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD). Cette technique, à l’opposé de la pratique paysanne, fait peu ou pas de recours au traitement chimique des déprédateurs et améliore la pratique paysanne par des techniques simples d’application. Les deux agriculteurs ont assuré qu’ils produisent mieux depuis l’acquisition de ces techniques améliorées.

Le représentant de l’AGRA au Mali, Joseph Sedgo s’est dit très satisfait de la visite et des résultats obtenus sur le terrain. Il a promis de s’investir de son mieux pour corriger les insuffisances relevées ça et là. Quant à Tiécoura Diarra, directeur exécutif de l’ONG Mission Sahel, il s’est lui, aussi réjoui des résultats obtenus en trois ans d’activités. Grâce à la formation donnée aux agro-dealers, ces derniers sont capables de mieux orienter les paysans sur les choix judicieux et les protections à assurer sur l’utilisation des pesticides, herbicides et autres produits de traitement des plantes. La GIPD est de plus en plus maîtrisée par les paysans encadrés et elle reste à être démultipliée auprès d’autres paysans de la région.

« AGRA maintient la cadence imprimée et veut contribuer à l’atteinte des objectifs de productivité et de plus de commercialisation des produits agricoles maliens sur les marchés régionaux, combattre l’insécurité alimentaire d’ici à l’horizon 2020 et accroître substantiellement les revenus des paysans de sa zone d’intervention. Ce sont ces résultats meilleurs à obtenir qui militeront pour une extension vers les régions de Ségou, Koulikoro et Kayes dans une seconde phase », a assuré Joseph Sedgo.

M. COULIBALY
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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