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Route Bamako-Samé-Kati : Et maintenant, des constructions anarchiques
Publié le mardi 16 septembre 2014  |  L’Essor




Sans aucun document officiel, un particulier construit des magasins dans un tournant dangereux de cette route connue pour ses accidents fréquents.

Stationnements anarchiques de gros camions, nids de poule, dos d’âne cassés, le trajet Bamako-Samé-Kati est devenu un véritable cauchemar pour les milliers des usagers qui l’empruntent tous les jours. Comme si cela ne suffisait pas, nous assistons aujourd’hui à une construction étonnante de magasins juste au bord d’un tournant dangereux de cette voie à côté du pont de Sirakoro Dounfing. Le propriétaire de ces constructions anarchiques est une dame que nous désignerons par ses initiales K. D. Commerçante de profession, elle nous a avoué ne détenir aucun document officiel l’autorisant à construire ces magasins à cet endroit. La seule chose dont elle prétend se prévaloir et sans pouvoir le justifier est une notification qu’elle aurait reçue du chef de quartier de Koulouniko.

L’aveu de la dame traduit à suffisance la propension très répandue à violer les règles de construction dans le district de Bamako. Il y a même une formule répandue en la matière : « on construit et on verra après ». En sachant qu’après, les conséquences désagréables sont rares. Ce calcul cynique est, en général, payant et autorise bien des audaces comme cette construction anarchique de magasins.
Pour en avoir le cœur net, nous avons fait un tour à la mairie de la Commune III. Tidiane Kéita, le conseiller municipal chargé du foncier, avoue n’être pas au courant de la construction de ces magasins et assure n’être ni de près, ni de loin concerné par cette affaire qui ressemble purement et simplement à une spéculation foncière. L’intéressé nous a toutefois conseillé d’aller voir directement le maire Kader Sidibé. Ce dernier étant absent, nous avons rencontré son premier adjoint, Bakary Séméga, qui a volontiers répondu à nos questions. Nous vous proposons l’intégralité de son propos : « On n’a aucune information comme quoi la mairie a autorisé la construction de ces magasins. Dans tous les cas, les services d’urbanisme sont alertés pour prendre les mesures conservatoires parce que rien qu’en regardant cet endroit, on sait qu’il n’est pas approprié pour ce genre d’installations. Des magasins destinés au commerce sur un tournant de la route, c’est vraiment inapproprié. La solution est qu’il faut arrêter les travaux car c’est une route nationale qui demande à être agrandie. Déjà, tout le monde est au courant qu’au niveau de Samé il y a beaucoup de problèmes.

Chaque fois, des camions tombent sur les maisons parce que l’endroit est une forte pente … Pour revenir aux magasins qui sont en train d’être érigés, il faut non seulement arrêter les travaux, mais aussi démolir les constructions. On ne peut pas continuer à installer l’anarchie partout. Pour éviter ce genre de situation, il faut que tout le monde joue son rôle, y compris les services techniques parce qu’ils sont là pour nous aider, pour nous conseiller. Dans des cas pareils, dès que le constat est fait par le service d’urbanisme que ce n’est pas une situation normale, le minimum de précaution est d’arrêter les travaux en attendant de voir le reste. C’est vrai que la presse doit alerter. Moi même, un jour en allant à Kati, j’ai vu des fondations à cet endroit et j’étais très étonné ».

Les propos du premier adjoint du maire confirment un dysfonctionnement flagrant dans la chaîne de l’autorisation de construire dans le district de Bamako et dans l’absence totale de répression qui ouvre la porte à tous les délits. Nous avons pu vérifier au cours de notre enquête la difficulté à provoquer une réaction de l’administration. Pourtant nous avons maintes fois alerté les autorités compétentes, photos à l’appui, afin qu’elles puissent prendre les dispositions qui s’imposent. En vain.

Paradoxalement, notre activisme a fait réagir … la dame K. D. qui est venue à la rédaction de l’Essor accompagnée d’un de ses parents, chargé de superviser le chantier. Au cours de l’entretien qui a eu lieu en présence du rédacteur en chef du Quotidien national, elle émis une demande étonnante. « J’ai fait le déplacement jusqu’ici pour qu’on puisse trouver une solution, dit-elle. J’ai même besoin de vos conseils car j’ai investi beaucoup d’argent et s’il faut tout casser, ça va être catastrophique pour moi. Ce n’est même pas mon investissement. L’argent a été envoyé par mes fils qui sont à l’extérieur et s’ils se rendent compte de cette situation, je serai discréditée ».

Nous lui avons répondu : « L’Essor n’a pas compétence pour trouver une solution à votre problème. Il y a juste une situation anormale sur laquelle nous sommes en train d’enquêter ».
En nous quittant, la dame K. D. nous a promis au moins une chose : nous faire parvenir la notification qu’elle aurait reçue du chef de quartier de Koulounikoro. Un document que nous attendons toujours. Pas plus tard que dimanche, nous l’avons rappelée à ce propos. Elle a répondu que le document en question est conservé dans une ville, au Sénégal.
L’histoire est désormais sur la place publique. Comme beaucoup d’autres du même genre. La loi prévaudra-t-elle cette fois ou ceux qui la violent continueront-ils à bénéficier de l’apathie de l’administration ? Affaire à suivre ou pas ?
M. KEITA
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