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Grogne sur le front social avec le risque d’une nouvelle grève de l’UNTM : Les carences de la ministre des Finances décriées par les autres membres du gouvernement
Publié le mardi 16 septembre 2014  |  L’Indépendant




Lors de la reprise des travaux de la Commission de conciliation dans les négociations gouvernement-UNTM, le vendredi 12 septembre 2014, les représentants de l’équipe gouvernementale, dont les ministres Bocar Moussa Diarra et Me Mountaga Tall ont fait preuve d’un manque d’initiative qui a déçu les représentants de la centrale syndicale. Face aux doléances réitérées par Maouloud Ben Kattra et ses amis, les ministres comme tétanisés se sont contentés de balbutier que le gouvernement n’est pas en mesure de satisfaire ces sollicitations en craignant l’inflexibilité de l’argentière du pays, Mme Fily Bouaré Sissoko, trop occupée par les membres de la mission du FMI.

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Bouare Fily Sissoko ministre de l’économie et des finances
Au moment où l’UNTM s’attendait à des contre-propositions de la part du gouvernement, la centrale syndicale a été frustrée de voir le gouvernement se contenter de rabattre les oreilles des syndicalistes par les incidences financières que la satisfaction de leurs revendications aurait sur le budget. A titre d’exemple, comme de véritables robots instrumentalisés par la dame de fer, ministre de l’Economie et des finances, les envoyés du gouvernement diront que le point relatif à la diminution de l’ITS aura une incidence de 43 milliards F CFA à amputer dans le budget (recettes). Idem pour le point lié au SMIG et à la revalorisation des allocations des travailleurs. Et les membres du gouvernement de s’empresser de chiffrer l’incidence totale des revendications de la centrale à près de 162 milliards F CFA pour conclure de façon catégorique à leur irrecevabilité.

Or, selon certains ministres non impliqués dans ces discussions, le gouvernement, à travers son argentier, a la possibilité de proposer des solutions médianes avec un engagement à les mettre en application à compter du 1er janvier 2016. Tel peut être le cas des allocations familiales, de l’ITS et du SMIG. Ce qui aura largement pour effet de désamorcer la crise sur le front social. Cette obstination de la ministre de l’Economie et des finances, à ne pas lâcher du lest et à imposer son diktat aux négociateurs du gouvernement frustre plusieurs membres du gouvernement.

Certaines sources proches du gouvernement déplorent » l’arrogance de la ministre de l’Economie et des finances » qui, de façon unilatérale, décide des positions à afficher face aux syndicats. Ce qui fait, rapportent d’autres ministres, qu’elle ne s’entend pas avec le chef du gouvernement, encore moins avec d’autres ministres. Toute chose qui fait qu’aujourd’hui, la solidarité gouvernementale a pris un grand coup ; ce qui ne va pas dans l’intérêt du président IBK. Lors de sa récente sortie sur l’ORTM à l’occasion de son premier anniversaire à Koulouba, le chef de l’Etat a manifesté une parfaite disponibilité par rapport au cahier de doléance des partenaires sociaux du gouvernement. C’est pourquoi certains observateurs n’hésitent plus à plaider pour un remaniement de l’équipe gouvernementale afin de remédier à cette intransigeance du ministre Bouaré Fily Sissoko.

Il faut ajouter que l’attitude affichée par les mandataires du gouvernement avait offusqué le médiateur, le doyen Malamine Diarra qui, après avoir laissé les syndicalistes sortir de la salle, a tancé les ministres pour leur manque d’initiative, leur mutisme face aux doléances de la centrale syndicale. Et pour toute réponse, Me Mountaga Tall a indiqué que la contre-proposition qu’il pouvait faire aux représentants de l’UNTM (au nom du gouvernement) allaient être qualifiée d’insultante par les syndicats. Comme pour dire que l’argentière du gouvernement ne permet pas à ses négociateurs de montrer une oreille attentive aux doléances de l’écrasante majorité des travailleurs maliens.

Rappelons que le lundi 8 septembre 2014, le gouvernement avait pris toutes les dispositions, à travers le ministère du Travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, pour reprendre les négociations avec l’UNTM. Arrivés dans la salle avec des propositions concrètes sur les 5 points de blocage, les négociateurs de l’UNTM, ont été surpris de voir que du côté du gouvernement, aucune disposition concrète n’avait été prise pour aller dans les discussions de fond pour des contre-propositions. Il faut dire déjà, que ce jour-là, des divergences énormes sont apparues quant à la méthodologie à adopter. Au moment, où l’UNTM s’attendait à des négociations directes et concrètes, les émissaires du gouvernement ont clairement indiqué qu’ils n’étaient pas là pour des négociations, mais plutôt pour recueillir les propositions de l’UNTM. Malgré qu’ils fussent outrés par cette approche, les représentants de l’UNTM ont quand même mis à leur disposition les propositions de la centrale syndicale historique du Mali.

Bruno D SEGBEDJI
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