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Edito : Faut-il reporter la rencontre annuelle de la Da’wa?
Publié le jeudi 13 septembre 2012  |  Le 22 Septembre




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Certains musulmans ont une conception simpliste de la Da’wa (invitation à faire connaitre l’islam aux non-musulmans). « Le sens de la da’wa n’est pas de faire de nouveaux convertis, ce n’est pas le but! Celui-ci est de faire de l’homme une créature digne de Dieu (…), représentant l’esprit de toutes les religions, parce que nous sommes des membres d’une même famille monothéiste …» disait dans une interview accordée à Oumma.com en 2005, Kamel Al Sharif, ex- Secrétaire général du Conseil Mondial Islamique. Il donnait une toute autre définition de la Da’wa que nombre de ses adeptes actuels.

Le mot Dawa signifie pour d’autres musulmans l’appel et le rappel vers le chemin de la réalité, le Chemin d’Allah. Il n’y a ni collecte d’aumône ni allégeance à qui que ce soit. C’est pour Allah et vers Allah, l’Unique.

C’est tout simplement de travail de tous les Prophètes de l’humanité, qui font le rappel vers Allah, l’Unique. Qui orientent les gens vers Allah (le Premier et le Dernier) et non vers la vie matérielle de ce bas monde.

Rappel: «C’est Allah qui donne et qui décide, ce n’est ni l’Homme, ni le chef, ni le riche, ni le beau, ni le frère, ni le père, ni l’ami, ni la femme, ni l’enfant, ni personne en dehors de Alllah. Personne n’est capable de changer la destinée».

Avoir la certitude qu’Allah est le maitre absolu de tout change notre perception du monde. Cela est une philosophie Da’ wa.

Au Mali, la Da’wa a vu le jour en 1991 et son siège se trouve à Banankabougou. Le nom de son guide spirituel dans notre est Ismaël Kebé. Elle organise des rencontres mensuelles, trimestrielles et annuelles entre ses membres.

Cette année, le rendez-vous annuel est prévu à Bamako du 14 au 21 septembre prochains. Les adeptes viendront de la Guinée, du Sénégal, de la Mauritanie… et des pays asiatiques. Certains sont déjà sur place. D’autres, en route pour Bamako, ont été sauvagement assassinés par des militaires maliens, dans la nuit du 8 au 9 septembre, à Diabali, dans la région de Ségou. Il s’agissait de 9 Mauritaniens et de 7 Maliens, tous membres de la Da’wa.

Après cet incident regrettable, la Mauritanie a haussé le ton et réclamé une enquête indépendante. Le Mali, pour sa part, a dépêché son ministre des Affaires étrangères pour circonscrire des dégâts éventuels avec un voisin qui a de nombreux griefs contre le Mali, relatifs à la situation sécuritaire dans le Sahel, notamment dans le Septentrion du pays.

Après cette «bavure militaire», serait-il normal que la Da’wa puisse tenir sa rencontre à Bamako Les organisateurs poursuivent les préparatifs. L’Etat du Mali, au nom des libertés collectives et individuelles, laisse faire. On dit pourtant que gouverner, c’est prévoir.

Le pouvoir doit donc s’assumer, en faisant reporter cette rencontre à une date ultérieure et non en l’annulant. Il s’agit d’éviter toutes retrouvailles qui puissent réveiller les rancœurs ou attiser une espèce d’esprit de vengeance. La Da’wa est en effet, pour ceux qui ne le savent pas, le courant religieux du chef rebelle d’Ançar dine, Iyad Ag Aghali. Il était d’ailleurs un fidèle de la mosquée de Banankabougou jusqu’à son départ pour le maquis en janvier dernier.

Pour beaucoup de gens, c’est aussi à travers la Da’wa que la rébellion s’est incrustée dans la région de Kidal, fief des bandits armés au Mali. Le contexte actuel de notre pays, caractérisé par l’insécurité au Sud et l’imposition de la Charia au Nord, sans compter la remise en cause de son intégrité territoriale par des mouvements islamistes, ne sied pas à la tenue d’une réunion annuelle de la Da’wa à Bamako.

S’y ajoute ce qu’il convient d’appeler désormais la «bavure militaire» de Diabali. Vivement donc le report de la rencontre annuelle de la Da’wa.

Chahana Takiou

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