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Mali : le péril environnemental de l’orpaillage menace un projet d’adduction d’eau
Publié le vendredi 19 septembre 2014  |  Xinhua
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© aBamako.com par A.S
1er Conseil des Ministres de l`ère Mara - Présidence
Photo: Environnement, Eau, Assainissement : M. Abdoulaye Idrissa Maïga




Le Forum national du Mali s’ est ouvert jeudi à Bamako pour étudier les voies et moyens de circonscrire la tragédie humaine et le péril environnemental liés à l’orpaillage dans le pays.

Le forum, ouvert en présence du président malien Ibrahim Boubacar Kéita, regroupe des experts, conseillers techniques, administrateurs des sociétés minières, collectivités décentralisées, orpailleurs et membres de la société civile malienne, qui vont réfléchir à un meilleur encadrement de cette activité.

L’orpaillage constitue une menace dans plusieurs localités, notamment à Katibougou située à environ à 30 km de Bamako.

Dans ce village, l’exploitation de l’or par dragage du fleuve se fait en amont de la station de traitement d’eau en construction à Kabala (banlieue de Bamako).

En effet, les orpailleurs utilisent non seulement du mercure, mais font aussi appel à des femmes pour laver le sable et trier l’ or en paillette.

Après avoir visité le site en juillet dernier, le ministre malien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Abdoulaye Idrissa Maïga, tirait la sonnette d’alarme : "Nous savons qu’il y a des populations qui organisent leur survie. Mais, quand cela devient une source de dégradation, il faut agir. Surtout quand cette dégradation met en péril la survie de la plupart de nos concitoyens, dont des plus vulnérables".

Pour la circonstance, le ministre avait souligné que si rien n’ est fait, l’orpaillage risque de compromettre la réalisation de la station d’eau de Kabala qui va coûter près de 70 milliards de F CFA (140 millions USD) et qui est appelé à jouer un rôle important dans l’approvisionnement de la capitale en eau potable.

"Il est temps qu’on prenne conscience du péril qui menace la survie de plus de deux millions d’habitants. L’enjeu va donc au- delà de l’exploitation traditionnelle de l’or", a-t-il soutenu.

Pour sa part, Oumar Diadié Traoré, vice-président de la Commission Eau, Energie de l’Assemblée nationale du Mali, a appelé les populations à comprendre que l’activité d’orpaillage "met en danger leur propre survie ainsi que celle de milliers d’autres personnes".

La future station de traitement d’eau de Kabala, qui sera fonctionnel vers fin 2014, traitera 144.000 m3 d’eau par jour. Elle permettra de ravitailler au moins 500.000 foyers dans la capitale malienne.

A l’ouverture du forum, le ministre malien des Mines, Dr Boubou Cissé, a attiré l’attention sur le péril lié à l’orpaillage.

"Alors que l’exploitation artisanale de l’or pendant plus de 1. 000 ans n’a pas hypothéqué l’avenir en polluant l’eau et l’ environnement, l’exploitation mécanisée a, en moins de 30 ans, précarisé le devenir des habitants des zones aurifères, par la dégradation de l’environnement et la description de l’organisation de la vie sociale", a-t-il déploré.

Il a exhorté les participants à chercher et proposer des stratégies pérennes permettant de passer d’un "orpaillage informel à un orpaillage normatif, respectueux de l’environnement et de la dignité humaine".


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