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Me Mamadou Ismaël Konaté membre du barreau malien : «L’autorité, la meilleure, est celle qui s’appuie sur la loi et non sur l’arbitraire»
Publié le mercredi 24 septembre 2014  |  Le Reporter Heddomadaire




«Reconstruire le Mali par le droit», tel était le thème du Campus international du Barreau de Paris. La première fois, la rencontre a été délocalisée à Bamako, et a regroupé 250 avocats français, maliens et de la sous-région. Pendant 3 jours les avocats ont échangé sur le droit, sur les relations qu’ils peuvent nouer entre eux dans le cadre de leur profession. Après cette grande rencontre, nous avons eu une interview avec Me Mamadou Ismaël Konaté, membre du Barreau malien et organisateur de cette rencontre professionnelle. Avec lui, il a été surtout question de la convention qui a été signée entre avocats maliens et français, l’apport des autorités dans l’organisation du Campus et les enseignements des échanges.

Bonjour Me Konaté, que peut-on retenir de cette rencontre de Bamako ?

Mamadou Ismaël Konaté : «Campus International» est le plus grand rassemblement de la formation professionnelle des Avocats. Nous l’avons voulu à Bamako et l’avons eu à Bamako. Campus est un «produit» de l’Ordre des Avocats de Paris qui a accepté de «délocaliser» cet instant de formation professionnelle, pour la toute première fois de son histoire récente, (puisque Campus existe depuis trois ans) en Afrique et à Bamako. Plus d’une centaine d’Avocats de Paris, une bonne vingtaine de France et de Navarre, près de trente autres d’Afrique noire sont venus magnifier le savoir, la connaissance, la culture et les techniques juridiques les plus innovantes et les plus modernes. La formation professionnelle constitue un des instruments nécessaires à l’exercice du métier d’Avocats. Pour ce premier «campus» en «export» à Bamako, les confrères de Bamako et du Mali ont été au contact de leurs Confrères d’ici et d’ailleurs, ont échangé avec eux et peuvent désormais entreprendre d’importantes relations professionnelles.

Une convention a été signée entre les deux barreaux : quels en sont les termes?
À l’occasion de ce campus, une convention de coopération a été signée entre les Barreaux de Paris et du Mali. Cette convention permet désormais aux Avocats parisiens et maliens d’exercer et même de s’installer plus convenablement ; d’entreprendre et d’échanger des programmes de formation en commun, notamment pour les plus jeunes, avec des échanges de stagiaires et l’accès à la grande bibliothèque virtuelle de Paris qui comporte des centaines de milliers de références, ce qui facilite considérablement la recherche en droit.

Quel a été l’apport des autorités, est-ce qu’elles sont avec vous dans votre démarche de reconstruire le Mali par le droit ?

Le président de la République a accepté de parrainer cette manifestation qui a été placée sous son haut patronage. Un souci de calendrier l’a empêché d’être physiquement présent, ce qu’il a regretté et l’a fait savoir au bâtonnier du Mali qui l’a compris. L’ensemble des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Communication, le ministre de l’Emploi, celui de l’Enseignement supérieur, celui de la Jeunesse, de la Promotion des femmes, des Domaines de l’Etat, particulièrement le ministre de la Justice qui nous a émerveillés par ses mots et ses bons gestes. Tous nous ont gratifiés outre de leur présence à la manifestation mais aussi de leur soutien très encourageant et très appréciable.

Le thème «reconstruire le Mali par le droit», à la suite de la reconstruction par les armes, ensuite la paix et la concorde, nous a permis d’évoquer les perspectives de la construction d’un Etat de droit, où l’Etat, les pouvoirs publics et les autorités qui l’incarnent se soumettent volontiers et en premier au droit et à la dictature du droit. Du point de vue des Avocats que nous sommes, l’autorité, la meilleure, est celle «qui s’appuie sur la loi et non sur l’arbitraire». Notre pays revient de loin, sort à peine de sa dislocation, voit à peine ses institutions et ses organes se rétablir, son autorité, s’affirmer. La loi est le meilleur rempart pour relever tous ces défis, immenses et énormes. C’est pour cette raison que nous préconisons le retour à la normalité sans laquelle il n’y a pas de paix. Nous exhortons les pouvoirs publics à prendre et avoir en constance la plus grande conscience de la stricte et nécessaire observation de la loi par tous, à commencer par eux-mêmes. L’Etat de droit est une quête et une construction de tous les instants. Les Avocats, blottis derrière le bâtonnier et le Conseil de l’Ordre des Avocats du Mali joueront leur rôle et tout leur rôle et ne failliront point, s’il plaît à Dieu.

Avez-vous un mot pour conclure cette interview ?

Je voudrais au nom de Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Mali remercier et saluer les confrères de Paris, à leur tête, le Bâtonnier Pierre Olivier SUR pour sa croyance en notre pays, aux Avocats de notre pays. Dire un grand merci à l’ensemble des participants à ce Campus, qu’ils soient Maliens ou d’ailleurs, pour leur présence et leur grande participation, au Chef de l’Etat et à l’ensemble des ministres qui ont été là et nous ont appuyés, enfin à tous nos sponsors : La BICIM, BRAMALI, la BHM, IMPRIM COLOR, l’ORTM, SAMSUNG, le CICB. Un grand merci à la presse, en l’occurrence, elle était nationale et internationale, le relais a été formidable.
Réalisée par Kassim TRAORE
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