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Diéma : Le marche s’affole, le consommateur local trinque
Publié le mercredi 1 octobre 2014  |  L’Essor
Fete
© aBamako.com par as
Fete de la Tabaski: Moutons dans les marchés de Bamako.
Lundi 15 octobre 2012. Bamako. L`occupation des grandes zones productrices de bétail a un impact négatif sur la fourniture de bétail cette année.




Le constat est largement partagé : jamais dans le Kaarta, les prix des moutons n’ont grimpé aussi vite. A quelques jours de la fête de Tabaski, les prix sont hors de portée des bourses moyennes. Ne parlons pas des bourses modestes. Le bélier moyen est proposé entre 80 000 et 100 000 Fcfa. A prendre où à laisser. Et les moutons se font rares. A cause sans doute de l’exportation massive de troupeaux entiers vers des pays voisins. De fait, même quand vous avez votre argent en poche, se procurer un bon mouton n’est pas quelque chose qui va de soi. Certains marchands refusent carrément de vendre à la clientèle locale, au prétexte que celle-ci n’a pas les moyens.
Les troupeaux de moutons et de bœufs arrivent pour la plupart de la Mauritanie voisine. D’autres proviennent de localités du cercle de Diéma comme Guédébiné, Fassoudébé, Didjéni, Torodo. Les animaux sont embarqués à Diéma dans des remorques pour prendre la destination du Sénégal. Le commerce des moutons vers le Sénégal est devenu si lucratif ces deux dernières années, que beaucoup d’éleveurs peulhs et maures exportent directement leurs troupeaux vers ce pays. Les ressortissants sénégalais installés à Diéma ont également investi le créneau. Des commerçants viennent aussi du Sénégal pour s’approvisionner. Cette dernière tendance est nouvelle à Diéma. « Que des commerçants sénégalais viennent jusqu’ à Diéma pour acheter des moutons, ça c’est vraiment nouveau. Dans le temps, ce sont les Maliens qui convoyaient les bêtes au Sénégal», constate un éleveur peulh rassemblant son troupeau, dispersé.
Bréhima Gakou est le chef du service de production et industrie animale. Il explique : « Des milliers de moutons et de bœufs viennent de la Mauritanie. Les éleveurs mauritaniens utilisent de bonnes techniques d’embouche. Ils nourrissent bien le bétail qu’ils viennent vendre aux commerçants sénégalais, à l’approche de la Tabaski. Ils commencent l’embouche des animaux qu’ils veulent vendre à la fête prochaine dès maintenant ». Le prix du bélier va de 50 000 à 160 000 Fcfa.
Zalé Coulibaly, transporteur sur l’axe Bamako-Dakar, se frotte les mains « Nous profitons de cette période. Nous chargeons du ciment à Dakar pour venir à Bamako. Ensuite nous mettons le cap sur Diéma pour charger des animaux en direction du Sénégal. C’est vraiment le temps des bonnes affaires », se réjouit-il en ordonnant d’égorger un bélier blessé au cours d’un affrontement avec un autre bélier.
Pape M’Bodji est transporteur sénégalais. Il confirme les propos de Zalé Coulibaly. « Quand nous déchargeons le ciment à Bamako, nous rendons à Diéma pour offrir nos services. Un chargement peut nous apporter jusqu’ à 600 000 Fcfa ou même plus. D’ici la fête, on compte faire 2 à 3 voyages. Le transport de moutons nous permet de ne pas rentrer à vide à Dakar et de compléter nos revenus », explique-t-il.
Ali Diallo est un marchand de bétail. « C’est la traite des moutons qui a commencé. Avec les commerçants sénégalais, nous faisons de très bonnes affaires », s’enflamme-t-il.
Sering Bou, un commerçant sénégalais, confie avoir acheté 20 béliers à 75 000 Fcfa la tête. Et il compte revendre le béliers à 150 000 Fcfa à Dakar. « Je suis à mon troisième voyage. Il reste un dernier tour avant la fête. On fait 2 à 3 jours entre Diéma et Dakar», dit-il euphorique.
Le commerce transfrontalier des moutons attire de plus en plus de femmes. N’Dèye Béri Fall, une Sénégalaise, est de celles-ci. Moulée dans un pantalon jean, elle confie : « Nous venons acheter les moutons à Diéma pour les amener chez nous au Sénégal. Nous avons beaucoup de commandes à satisfaire. Tout se passe bien ».

Mais le temps n’est pas aux bonnes affaires pour tous. Ce sont les consommateurs locaux qui trinquent du fait de l’exportation massive des moutons. « Ce qui se passe actuellement dépasse l’entendement. Des commerçants sénégalais sont venus nous envahir. Ils achètent des moutons, des bœufs. Nos marchands ne nous considèrent plus ici car ils réalisent des bénéfices colossaux au Sénégal », proteste Diaby Coulibaly.
O. BA
AMAP-Diéma
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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