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Présidence de la République : IBK limoge Kagnassy et Paris obtient la tête de Sambi Touré
Publié le jeudi 9 octobre 2014  |  Le 22 Septembre




Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, n’a pas perdu de temps pour réagir, suite à la récente mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a permis de découvrir une «surfacturation de 29 milliards», sur le marché attribué à Guo Star SARL, d’une valeur de plus de 69 milliards de nos francs, relatif à la fourniture de matériels HCCA, de véhicules et de pièces de rechange aux forces armées maliennes.
En effet, il a limogé, le mercredi 1er octobre dernier, Sidi Mohamed Kagnassy, PDG de cette société, qui était également jusque cette date l’un de ses conseillers spéciaux. Cette révocation du milliardaire malien était attendue, puisqu’il était sur le banc des accusés dans cette scabreuse affaire de «surfacturation». Ce qui a donné lieu à de nombreux agiotages.
Tout le monde sait que Kagnassy n’a pas besoin des maigres avantages liés à la fonction de Conseiller spécial à la Présidence de la République du Mali. Ce qu’il cherchait, c’est bien des marchés. Il les a d’ailleurs obtenus. Mais dans des proportions démesurées, qui jurent avec le bon sens, l’honnêteté et le droit, parce qu’il s’agit d’une surfacturation au dessus de tout entendement.
Ce délit n’a été rendu possible que par le truchement de certains responsables des forces armées et de sécurité maliennes, ministres, conseillers, Direction du commissariat des armées (DCA), Direction du matériel, des hydrocarbures et du transport des armées (DMHTA), Direction des finances et du matériel (DFM) et autres agents subalternes.
Il faut relever l’amateurisme avec lequel ce dossier sensible a été monté, avant d’être «malencontreusement» divulgué par voie de presse. Ce qui signifie que, dans la chaine de montage, il y a eu des gens qui n’ont pas reçu «leur part» ou dont les promesses à leur égard, n’ont pas été totalement ou pas du tout tenues.
En clair, le «gâteau» a été mal partagé. Le résultat est édifiant. Tant mieux pour notre pays et tant pis pour les gloutons.
Il n’y a pas que Kagnassy qui ait fait ses valises à Koulouba. Vingt-quatre heures après, notre brillant confrère Sambi Touré s’est vu également notifier son départ de la Présidence. Ce jeudi 3 octobre, il était en effet brusquement relevé de son poste de Conseiller technique, en charge de la communication du Président de la République, alors qu’il estimait qu’il n’y avait aucune zone d’ombre entre lui et le chef de l’Etat, IBK.
Et pour cause: dans la parution du mercredi 2 octobre du journal Info – Matin, le quotidien des «Sans voix», on pouvait lire à la Une «Partition du Mali, le plan français, quand le sauveur devient le bourreau», avec une grande photo du duo IBK – Hollande. Le premier en costume et manteau et le second en costume simple.
En page 4 et 5, on découvre l’article en question, signé par le grand journaliste sénégalais Boubacar Justin N’Diaye (il a participé à la formation de votre fidèle serviteur à l’Indépendant, où il animait la rubrique internationale dans les années 1998).
Initialement, cette chronique du lundi de dakaractu.com était intitulée: «Le Mali au bon milieu du merdier et au seuil de la partition». Info- Matin a préféré titrer: «Quand le sauveur devient le bourreau», en précisant bien que ce titre était de la Rédaction.
Voilà ce qui a provoqué l’ire de l’Elysée, via sa représentation diplomatique au Mali. Pour la France de Hollande, il est inacceptable que le journal du Directeur de la communication de la Présidence de la République du Mali charge le «Sauveur du Mali», en le qualifiant de «bourreau». Dans l’entendement de Paris, IBK ne peut qu’être complice de cette situation.
Les Français ne peuvent également pas comprendre qu’au moment où IBK tient un langage d’amitié, de solidarité et de fraternité avec l’Hexagone, qu’il remercie dans tous les foras pour le rôle éminemment important joué au Mali par l’Opération Serval, remplacée désormais par Barkhane, et pour les appuis multiformes en faveur du Mali, le journal de Sambi Touré joue à renforcer le «sentiment anti français».
L’Elysée a donc tapé du poing sur la table. IBK n’a pas hésité un seul instant à sacrifier son chargé de communication. Entre Paris et Sambi Touré, le choix fut vite fait. Car, qu’on le veuille ou non et qu’on l’accepte ou pas, le Mali est fort sensible aux pressions parisiennes.
En ne faisant pas ce que Paris voulait, on peut imaginer ce à quoi pouvait s’attendre IBK. L’affaire Tomi allait connaitre de nouveaux développements, pour «corruption d’agents étrangers», le Mali aurait été davantage déstabilisé, Boubèye aurait été écouté de nouveau à Nanterre et probablement d’autres personnes après lui, pouvons-nous dire ironiquement.
Alors, laissons la France de Hollande tranquille, et le FMI également, telles semblent être les leçons à tirer de ces épisodes.
Chahana Takiou
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