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Mme Oumou Touré présidente Cafo : « Les femmes et les jeunes doivent se mobiliser pour qu’Alger soit une vraie réussite ».
Publié le vendredi 10 octobre 2014  |  Le Pouce
Réconciliation
© aBamako.com par Dia
Réconciliation Nationale: Cérémonie d`Ouverture des Assises Nationales sur le Nord
Bamako, du 1er au 02 Novembre 2013. Dans le cadre de Faire connaître et de partager les préoccupations et les attentes du peuple malien sur la voie de la recherche d`une paix durable, juste et inclusive à travers le pays; SEM. Ibrahima Boubacar Keita, Président de la République du Mali a initié les « Assises Nationales sur le Nord ». Il a présidé leur ouverture ce matin au CICB, sous l`égide du Ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord, M. Cheick Oumar DIARRAH . Photo:madame Traoré Oumou Touré,1ere vice-présidence de la Commission dialogue et réconciliation




Présidente de l’association la plus importante de la Société Civile du Mali qu’est la Coordination des Associations et ONG Féminine du Mali, l’ex épouse des Traoré est une vraie battante qui a fait ses preuves. La CAFO, c’est plus de 2295 associations et ONG féminines sur tout le territoire national.

Ces organisations se retrouvent au sein de coordinations locales au nombre de 55 dont 6 au niveau du District de Bamako. Deux coordinations sont opérationnelles à Abidjan et en France. A la sortie de l’atelier de restitution de la mission d’Alger II que Mme Oumou Touré, a bien voulu répondre à nos questions. Elle restitue le déroulement de la deuxième phase des pourparlers d’Alger, appelle l’ensemble du peuple malien, toutes sensibilité confondues, appartenance ethnique, culturelle et géographique, à faire face à son destin.

Le Pouce : Qu’avez-vous proposez à Alger en tant que organisation importante de la société Civile ?

Mme Oumou Touré :« Nous avons proposé que cette fois- ci il faudra que nous arrivions à une paix définitive et que l’accord qui sera issu des négociations soit définitif, consensuel et au bénéfice de tout le peuple malien. Nous avons proposé au gouvernement avec l’accompagnement de la communauté internationale, d’entreprendre des reformes institutionnelles dont celle de la justice, de l’armée et réviser la Constitution pour répondre aux nouvelles aspirations du Citoyen malien en matière de gouvernance ».

Le Pouce : Parlez- nous brièvement de la présence de la société Civile et du déroulement des pourparlers en Algérie ?

Mme Oumou Touré : « Notre pays à des problèmes. Nous avons entamé un processus de paix très sensible qui nécessite qu’on s’écoute mutuellement et que l’on s’engage auprès de notre gouvernement pour trouver le bon chemin de sortie. Tout le monde parle de la paix. A la CAFO, nous voulons une paix définitive et durable. Pour y parvenir, il nous faut passer par un certain nombre d’étapes. En premier lieu, l’information, la communication et la sensibilisation à la base. Nous pensons qu’avec l’information, le peuple malien qui a trop enduré, pourra se familiariser avec les étapes des pourparlers d’Alger et pourra encore donner de lui-même pour appuyer le processus. Les populations sont angoissées et désespérées. Elles ne parviennent plus à vivre une vie normale depuis deux ans.

Aujourd’hui, on reproche au gouvernement, d’être aller au Burkina Faso engager des négociations avec les interlocuteurs sans la société civile. Celle-ci demeure l’œil de la population. Cette fois -ci, le gouvernement a voulu éviter cet état de fait, en invitant la société civile à Alger afin qu’elle s’implique en jouant convenablement sa partition. La société civile a fait des propositions qui tiennent compte des préoccupations de nos populations. A l’entame des pourparlers, une feuille de route très claire sur quatre points était à l’ordre du jour. Il s’agissait de la réconciliation, des questions humanitaires, de la justice, du développement socio économique et culturel, la défense et la sécurité ; la justice et les questions institutionnelles. Les thèmes relatifs aux questions institutionnelles, de la défense et de la sécurité sont sensibles. Beaucoup de personnes n’en parlent pas .Pourtant, quand les gens sont en négociation chacun doit développer son point de vue avec ses arguments.

C’est cela le comportement citoyen et démocratique. Si nos frères de certains groupes armés parlent de fédération, c’est leur avis qui est loin d’être l’avis de la majorité des maliens ou bien du gouvernement. En ce moment, c’est le développement de l’argumentaire avec des éléments solides qui pourra convaincre l’autre. Les maliens sont à Alger pour se comprendre et s’entendre, sous l’œil vigilant de la communauté internationale. Sans la sécurité, le développement économique et culturel, sans l’aide humanitaire pour nos réfugiés, sans une justice au service du citoyen, sans des institutions fortes, solides travaillant avec les principes de l’Etat de droit, rien ne marchera. Ce sont ces thématiques qui ont fait l’objet d’écoute de la société civile. Les problèmes que nous avons connus, tout le monde est unanime que ce sont des problèmes de gouvernance. Nous ne voulons plus une autre forme organisationnelle qui ne réponde pas à l’aspiration du peuple. Nous avons dit oui à un Mali uni, dans son intégrité territoriale, laïc et avec sa diversité culturelle dans le respect de tout le monde ».

Le Pouce : Que dire à tous ces maliens qui pensent que le pays est sur la voie de la partition ?
Mme Oumou Touré : « Je m’excuse pour le terme. Beaucoup de maliens n’ont pas consulté la feuille de route au départ. La position des autorités du Mali est très claire. L’unité nationale, la laïcité, l’intégrité territoriale du Mali ne sont plus à discuter. La feuille de route a déjà balisé le terrain, Parler de la division du pays n’est plus à l’ordre du jour. Aujourd’hui, nous sommes en train de discuter sur tout ce qu’il faut mettre place, pour faire le pays du Mali un Etat fort avec des textes clairs, pouvant satisfaire la majorité des citoyens et comblé leurs attentes. Ce pays est un patrimoine commun que personne n’a le droit de diviser. En divisant le Mali, c’est une partie de l’histoire universelle qu’on met en péril ».

Le Pouce : Peut-on s’attendre à une autre phase ?
Mme Oumou Touré : « Le processus est bien défini dans la feuille de route. La première phase est l’écoute de la société civile. La deuxième phase est l’écoute du gouvernement et les parties en conflit et la troisième phase, c’est la négociation. La médiation doit mettre ce que chacun a dit, ensemble pour proposer un document. C’est sur ce document que les parties en présence vont discuter. Le dit document ne sera pas accepter sans revenir au Mali. Chacun des parties est obligée de vulgariser le contenu auprès des populations pour avis. Après le document retournera à Alger pour subir une bonne forme rédactionnelle avant d’être signé .Cette signature sera solennelle et se passera au Mali comme stipulé dans la feuille de route ».

Le Pouce : Votre mot de la fin ?
Mme Oumou Touré : « Je lance un appel vibrant au peuple malien de ne plus se laisser angoisser par des informations sans sources ni preuves. Nous sommes dans un processus qui est très déterminant pour nous .Il faut suivre avec sagesse et lucidité pour que nous ne continuons pas à payer lourd à cause des erreurs des autres. Il faudra que le peuple malien soit récompensé pour son patriotisme et son engagement envers le Mali. Je dirais également à ceux qui alarment toujours d’arrêter de perturber davantage des populations déjà fragilisées. Ace titre les femmes et les jeunes doivent se mobiliser pour qu’Alger soit une vraie réussite. Et ce processus est capital pour notre démocratie qui désormais doit être participative »

Propos recueillis par Dramane Coulibaly
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