BAMAKO - Un Mauritanien, présenté comme le principal témoin de la mort de 16 prédicateurs tués par des militaires maliens le 8
septembre à Dialabi (centre), était entendu samedi à Bamako par des forces de sécurité, a appris l`AFP de sources concordantes.
"Le principal témoin des événements tragiques de Diabali est actuellement à Bamako, entre nos mains, sous notre protection", a déclaré à l`AFP une source sécuritaire malienne. "C`est une personne qui a une pièce d`identité mauritanienne. Nous sommes en train de l`entendre pour connaître les moindres détails de ce qui s`est passé", a ajouté la même source.
"L`homme qui est entre les mains de la sécurité malienne a des documents mauritaniens. Il a tout vu. Il a pu s`échapper et il a déjà donné de précieuses informations ", a confirmé une autre source administrative au Mali.
Sous couvert de l`anonymat, un responsable du ministère malien des Affaires étrangères a complété: "la Mauritanie a demandé au Mali de lui remettre l`homme. Nous venons de répondre que nous le ferons lundi ou mardi prochain. Il n`y a pas de problème, nous le ferons".
La fusillade, survenue de nuit et dans des conditions encore troubles,
avait fait 16 morts - sept Maliens et neuf Mauritaniens - de la secte
musulmane Dawa.
Interrogé par l`AFP au sujet de l`hypothèse d`une "bavure" de l`armée
malienne, aucune des sources n`a souhaité se prononcer.
Vendredi, plus d`un millier de personnes avaient assisté à Bamako à
l`inhumation des sept prédicateurs maliens tués par des militaires. Trois ministres maliens, dont celui de la Sécurité, avaient pris part aux différentes cérémonies qui s`étaient déroulées sans incident mais en présence d`un important service de maintien de l`ordre.
Les corps des neuf ressortissants mauritaniens avaient été rapatriés vers Nouakchott mercredi. Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait alors qualifié de "crime odieux" la fusillade, mais avait appelé à ne pas accabler le Mali voisin, assurant que cela n`aurait pas eu lieu sans les "circonstances politiques et sécuritaires difficiles que traverse ce pays frère".
