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Lutte contre la prolifération des armes légères : La nécessaire conjugaison des efforts
Publié le vendredi 17 octobre 2014  |  L’Essor
Atelier
© aBamako.com par mouhamar
Atelier de validation du Plan d`action national 2014-2018 de lutter contre la prolifération des ALPC au Mali.
Bamako, du 12 au 14 février 2014 au CICB. C`est ouvert ce matin l` atelier de validation du Plan d`action national 2014-2018 de lutte contre la prolifération et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC ) au Mali.




Notre pays a besoin du concours de ses partenaires pour la mise en oeuvre de son plan d’action national 2014-2018.

La prolifération des armes légères est une menace sérieuse pour notre pays qui aspire à une paix durable, après deux années de crise politique et sécuritaire sans précédent. Les populations achètent des armes pour des raisons liées à l’autodéfense et à la recherche du gain plus facile. La lutte contre ce phénomène qui a pris de l’ampleur durant ces dernières décennies avec l’éclatement de la rébellion dans le septentrion et la manifestation du banditisme armé, nécessite une implication des pouvoirs publics, des institutions et des populations.

Les conflits armés et les actes de banditisme ont provoqué une prolifération des armes légères avec son cortège de pertes de vies humaines, de blessés, de réfugiés et de déplacés, de vols de troupeaux et de braquages et enlèvements de véhicules. Comme il ressort du programme d’action des Nations Unies adopté par la Conférence de New York en 2001, les armes légères « ont toute une série de conséquences, d’ordre humanitaire et socioéconomique et constituent une grave menace pour la paix, la réconciliation, la sûreté, la sécurité, la stabilité et le développement durable aux niveaux individuel, local, national, régional et international ».

Le Mali couvre une superficie de 1 241 238 km2 et partage plus de 7000 km de frontière avec 7 pays. L’enclavement, la faible densité dans certaines zones comme le nord et les ressources limitées dont dispose l’Etat rendent difficile le contrôle de nos frontières et accroît le danger de la prolifération des Armes légères et petits calibres (ALPC).

La prolifération de ces armes prolonge les conflits, nuit au respect du droit international humanitaire, encourage le terrorisme, tout en entretenant la criminalité organisée et transfrontalière.

Pour circonscrire ce fléau, notre pays a décidé de créer en 1996 la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes Légères (CNLPAL) qui a mené à travers le pays plusieurs activités de sensibilisation et de formation en direction des médias et des autres composantes de la société civile, des forces armées et de sécurité et des forces paramilitaires. Elle a aussi procédé à la collecte et à la destruction des armes défectueuses, tout en encourageant le désarmement volontaire des civils au Nord.

La ratification par le Mali du Traité sur le commerce des armes contribuera davantage à une meilleure mobilisation des ressources, ce qui permettra une mise en œuvre de la convention de la CEDAO sur les armes légères et petits calibres. Lors de la Table ronde des partenaires et des bailleurs de fonds tenue le 5 mai 2013 à Bruxelles (Belgique), la communauté internationale a décidé d’aider le Mali pour la mise en œuvre de son plan de relance économique et de développement durable qui accorde une place de choix à la lutte contre la prolifération des ALPC.

« La fragilité de la paix exige un travail approfondi en matière de rétablissement de la confiance entre les différents acteurs. Il importe aujourd’hui de réduire de façon significative la demande en armes légères dans l’ensemble des zones à risque de conflits au Mali », explique le général Coulibaly Kani Diabaté, présidente de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères. Cette nécessité s’impose et doit être soutenue par une réduction des circuits de l’offre en armes légères.

Appui de l’ONU. La présence des forces de la MINUSMA est une opportunité pour la CNLPAL qui, à travers des échanges d’informations avec cette institution, cherche à identifier le nombre d’armes et de minutions sur toute l’étendue du territoire national. La MINUSMA entretient de bons rapports avec la CNLPAL, surtout que l’article 32 de la résolution 2164 lui recommande d’aider notre pays dans la gestion des armes légères, conformément à la convention de la CEDEAO. Ces rapports ont connu un nouveau souffle avec l’adoption en juin dernier de la résolution 2164.

En 2013, la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères a dépêché plusieurs missions de sensibilisation et d’information dans plusieurs régions du pays, comme Koulikoro, Sikasso, Gao, Sikasso, Kayes, Tombouctou. Ces missions ont constaté que les populations accordent une grande importance aux activités de la Commission.

La CNLPAL, en partenariat avec l’UNREC, le Bureau des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique et avec l’appui financier de la République fédérale d’Allemagne, vient d’élaborer un Plan d’action national 2014-2018 pour identifier les stratégies nécessaires devant permettre d’atteindre les objectifs visés par la Convention de la CEDEAO sur les armes. Cela nécessite l’implication de la société civile, des élus et aussi des partenaires au développement, comme l’indique la résolution 2100 des Nations Unies sur le Mali adoptée en avril 2013.

Notre pays a ratifié la Convention de la CEDEAO en 2007 et le Traité sur le commerce des armes en septembre 2013. Ce plan est une référence pour toutes les actions de lutte contre la prolifération des armes légères sur le territoire national. La mise en œuvre de ce document va résoudre les problèmes liés, entre autres, à la circulation illicite des ALPC, notamment au Nord, à la possession et à l’usage incontrôlé de ces armes par les populations civiles et à l’insuffisance du contrôle et de la gestion des armes étatiques et non étatiques.

Avec l’adoption de la résolution 2164 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Mali, l’article 32 « demande aux autorités maliennes, aidées en cela par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), conformément au paragraphe 13 de la présente résolution, et par les partenaires internationaux, de s’attaquer au problème de la prolifération et du trafic illicite d’armes légères et de petit calibre conformément à la Convention de la CEDEAO sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et autres matériels connexes et au Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, de sorte à assurer de façon sûre et efficace la gestion, l’entreposage et la sécurité de leurs stocks d’armes légères et de petit calibre, ainsi que la collecte et éventuellement la destruction des stocks excédentaires et des armes saisies, non marquées ou détenues illicitement, et souligne qu’il importe que ses résolutions 2017 (2011) et 2117 (2013) soient intégralement appliquées ».

Parmi les objectifs spécifiques de la COMNAT figurent l’amélioration du mécanisme de coordination de lutte contre la prolifération des armes à tous les niveaux (national, régional et local) ; le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des acteurs et la réduction de la prolifération et de la circulation illicite des armes dans les communautés affectées par la violence armée, la gestion de la production artisanale, l’harmonisation de la législation malienne conformément à la Convention de la CEDEAO.

L’engagement politique de nos dirigeants est un atout important qui permet à la Commission de mener à bien la mise en œuvre de la Convention de la CEDEAO. L’article 2 de cette Convention invite en effet à « prévenir et combattre l’accumulation excessive et déstabilisatrice des armes légères et de petit calibre, à pérenniser la lutte pour le contrôle des armes légères et de petit calibre dans les pays membres de ladite organisation ». Ainsi, une étroite collaboration entre la CNLPAL, les acteurs et les services de la MINUSMA est souhaitable pour une meilleure gestion de cette problématique.

B. M. SISSOKO
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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