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Blocage des négociations gouvernement-UNTM : Katilé écrit à Mara
Publié le lundi 20 octobre 2014  |  L’aube




Pour faire traîner les négociations entre le Gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali, les ministres semblent opter pour le dilatoire. C’est la conclusion à laquelle est parvenue la centrale syndicale qui a décidé l’arrêt des discussions avant de déposer un préavis de grève de 72 heures, les 28, 29 et 30 octobre.
Pour justifier cette décision, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, vient d’adresser une correspondance au Premier ministre, Moussa Mara. Le président de la République et le président de l’Assemblée nationale en sont ampliataires.
L’Aube a pu se procurer une copie. Voici la teneur de cette correspondance qui marque la rupture entre le Gouvernement et l’UNTM.

Objet: Situation de Négociation Gouvernement-UNTM

Monsieur le Premier Ministre,
Ce n’est pas sans une pointe de déception que je voudrais vous faire le point des négociations Gouvernement-UNTM.
Tous d’abord le calendrier des négociations a été très chaotique, marqué le plus souvent par les lenteurs que les représentants du gouvernement ont voulu leur imprimer. Il est vrai que les parties en discussion peuvent solliciter des reports. Toutefois, la répétition abusive de ces reports, faisant suite à une demande de délai de 6 à 2 mois, traduit à coup sûr le peu d’empressement à résoudre la crise. Suite encore à la séance du 30 Septembre, la 4ème, voire la 5ème rencontre, les Ministres ont encore demandé un délai supplémentaire, pour pouvoir examiner par les techniciens les impacts des revendications à caractère financier.
Nous avons déploré ce comportement des négociateurs gouvernementaux, car à notre avis le recours aux techniciens est en amont des négociations. Cela n’ayant pas été fait, nous avons conclu, sinon à un refus systématique, du moins à une négligence volontairement appliquée aux négociations, au moment où les militants, nos bases nous pressent à aboutir à une conclusion heureuse ou malheureuse.

En trainant en longueur, et nous l’avons dit aux Ministres, nous courrons le risque d’une désapprobation générale pouvant déboucher sur une crise interne.

L’ayant su, par nous-mêmes, les Ministres prennent du plaisir à faire du dilatoire dans nos discussions. Mieux, c’est au plus fort des débats que certains quittent la salle, pour ne jamais revenir.

Souvent le report des négociations est curieusement motivé par le voyage ou l’absence de tel ou tel Ministre.

La preuve de la négligence dans le traitement de nos revendications existe aussi dans la fréquence des retards que prennent les négociateurs gouvernementaux sur les heures d’ouverture des rencontres, fixées par l’équipe Gouvernementale même, obligeant les conciliateurs et les négociateurs syndicaux à une longue attente. Si cette technique peut être utilisée dans les négociations pour éprouver les nerfs des interlocuteurs, son application après un report et une reprise des discussions, à l’initiative d’une partie, devient inadmissible quand cette partie se permet des retards de 45 mn, des absences, finalement des abandons de la salle de négociation.

Cette atmosphère affecte le sérieux des discussions, et à notre avis, explique la longueur imprimée aux négociations. Commencées le 15 Août 2014, nous acheminons imperceptiblement vers le 2ème mois de discussions, ce qui équivaut à deux mois d’attente, voire de souffrance des militants. Notre honneur, notre dignité, notre responsabilité à nous résident dans l’accomplissement des mandats à nous confiés dans les conditions édictées par nos mandants. Vous comprendrez dès lors, pourquoi notre option finale a été l’arrêt des discussions, le compte rendu aux bases, à l’application de leurs recommandations à savoir la grève en cas de non satisfaction de nos revendications sur les 6 points objet de désaccord.


Convaincu que l’échec du dialogue est un déficit de démocratie et de partage intelligent entre partenaires, vous me voyez, Monsieur le Premier Ministre, profondément affecté par le comportement sciemment négligeant, donc maléfique des négociateurs gouvernementaux.
Veuillez croire à ma totale disponibilité pour l’instauration de la sérénité dans notre
collaboration.




Ampliations/ Bamako, le 02 Octobre 2014
Président de la République Pour Le Bureau Exécutif
Président de l’Assemblée Nationale Le Secrétaire Général

Yacouba Katile
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