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Insécurité à Bamako : Plus d’une demi-douzaine de familles cambriolées à Doumanzana et Nafadji
Publié le mardi 28 octobre 2014  |  Le Républicain




A Doumanzana, Fadjiguila et Nafadji, les nuits se suivent et se ressemblent pour les populations de ces quartiers périphériques de la capitale. Pour cause, elles commencent par le racket de la police en début de nuit (21 heures), et se terminent par les braquages, vols à main armée, vols avec effraction et agression et extorsion de biens (moto Djakarta) etc. Le phénomène de l’insécurité a battu tous les records ces deniers temps dans ces quartiers de la capitale. Les derniers faits en date remontent dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 où les membres de 7 familles ont été braqués et cambriolés par 5 hommes armés de pistolets en une nuit à Doumanzana et Nafadji. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les populations de ce secteur ne savent plus à quel saint se vouer. Est-ce un manque de moyens matériels et humains de nos forces de sécurité pour endiguer le phénomène? Rien n’est moins sûr !

A Bamako, le bon vivre d’antan n’est plus qu’un lointain souvenir ces derniers moments. Pour cause, le phénomène de l’insécurité a atteint ces derniers temps des proportions inégalées dans le district de Bamako et environs. Face aux agressions de toutes sortes, la psychose de l’insécurité rode à chaque coin de rue. Même entre 4 murs et fermé à double tour, le paisible citoyen ne dort plus que d’un œil. De jour comme de nuit, des feuilletons d’assassinats, de braquages, de vols à main armée, de vols avec effraction et extorsion défraient la chronique. Ainsi, depuis un certain moment, des groupes de malfrats, de délinquants de pire espèce semblent bien installer leur QG dans ces quartiers périphériques de la commune I pour transformer les nuits des populations laborieuses en cauchemar au vu et au su des forces de sécurité. La dernière en date, dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23, les membres de 7 familles ont été braqués et cambriolés par 5 hommes armés de pistolets en une nuit à Doumanzana et Nafadji. Et cela, dans un rayon de 300 mètres aux alentours de la grande mosquée du vendredi de Modibo Traoré située entre le marché de Nafadji et l’Asacodou. Approchées par nos soins, les victimes racontent, à cœur ouvert, leurs cauchemars.
Les faits
«Je pense que notre porte n’était pas complètement fermée. Car, peu après 3heures du matin, j’ai vu un type de T-shirt rouge à la porte du salon où je dormais avec les enfants. J’ai tout de suite compris que c’était un voleur. J’ai donc pris ma tête entre les deux mains. Quelque instant après, ils étaient 5 dans la maison tous armés. Ils ont braqué la torche et le pistolet sur moi en m’ordonnant de me coucher. Trois ont pénétré dans la chambre pour braquer mon mari (enseignant) pendant que les deux premiers sont restés dans le salon pour me surveiller », raconte Madame KKD, une enseignante de son état à proximité de la mosquée. «Après avoir fouillé de fond en comble la maison, un autre est revenu vers moi pour me demander si on avait un coffre-fort. Je lui ai répondu que nous n’avions rien à la maison », explique-t-elle. Avant de poursuivre : «Finalement, ils sont tombés sur mon trousseau de colliers où il y avait deux ensembles en argent blanc, dont l’un de 40 g et l’autre de 30g. Il y’avait, également, 2 bracelets en argent blanc de 30g chacun. Le tout va dans les 500g », regrette madame KKD.

Mais ce qui a bouleversé davantage notre couple malheureux, c’est qu’en sortant, les malfrats ont promis de couper la tête à 4 voisins qui dormaient en haut en cette période relativement chaude. «Je les ai priés de tout prendre chez moi et de ne rien faire aux voisins », indique notre enseignante. «Ils ont menacé une dernière fois mon mari avant de sortir sans toucher à personne », se réjouit la malheureuse, complètement dépitée. C’est après leur départ, à 3h30 mn que notre interlocutrice constate que les truands ont aussi emporté son téléphone portable. Malgré la gravité de la violence, c’est au petit matin que les voisins ont appris avec stupéfaction la nouvelle. Le couple s’étant enfermé dans la chambre sans fermer l’œil après l’agression. «Nous avons été faire une déposition au sixième arrondissement de police de la commune I », conclu Madame KKD. Avant de décrire ses bourreaux comme des jeunes costauds qui l’ont agressé à visage découvert.

Violence sur une adolescente
Non de là, c’est la famille Doukara située à quelques 300 mètres dans la rue suivante a reçu la visite des visiteurs invétérés au cours de la même nuit. Dans cette famille, la petite FD, âgée de 16 ans, a été brutalement réveillée par une gifle à l’étage de la maison familiale. «Au départ, je pensais que c’était mon grand frère qui était venu dans ma chambre pour me parler. Apparemment, j’avais oublié de fermer. Dans la torpeur, je suis resté au lit pour lui demander ce qu’il voulait que fasse quand tout d’un coup, j’ai reçu une gifle. Il me demande de me taire impérativement. Ensuite, il m’a demandé de lui donner de l’argent », raconte l’adolescence complètement troublée qui commença à se défendre en criant au voleur. Ses cris ont obligé ses agresseurs à fuir pour descendre les escaliers. Pendant que ces deux étaient en débandade une troisième personne qui « veillait au grain » dans la cour. «En ce moment, j’ai arrêté de crier pour courir vers le coin de la maison», souligne la maligne.
La défiance des malfrats

Malgré que mon grand-père (un vieillard), réveillé par mes cris, était debout à côté de l’escalier, ils ont marché tranquillement pour sortir ». La petite FD apeurée décrit ses agresseurs comme des jeunes, tous habillés en T-shirt rouge et une chaine autour du cou de son principal bourreau. L’un, selon elle, était pied nu et coiffé en «balotteli». Dans cette famille, les malfrats n’ont rien eu à se mettre sous la dent. Après le cauchemar, la famille a informé la mosquée qui se trouve à 500 mètres, tout comme pour le premier cas, mais pas la police. Interrogé sur les raisons pour lesquelles la police n’a pas été informée, l’un des membres de la famille répond : «Ce n’est pas la peine. Même quand tu amènes le voleur, lui-même, à la police, tu le retrouve le lendemain dans la rue ». Immédiatement après la prière de l’aube, les responsables de la mosquée ont enregistré les plaintes de 7 familles différentes. Parmi les butins, des motos(Djakarta), des bijoux et autres objet de valeurs etc. Après la prière vendredi dernier, l’imam a annoncé que les chefs de famille vont se retrouver bientôt pour prendre des mesures contre le phénomène.
Abdoulaye Ouattara
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