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Un Français apprenti jihadiste au Mali: 8 ans de prison requis
Publié le mercredi 29 octobre 2014  |  AFP
Djihadistes
© AFP
Djihadistes d`Ansar Dine dans le Nord du Mali




Le parquet a requis mardi huit ans d'emprisonnement contre Djamel Benhamdi, jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir rejoint, au Mali, fin 2012, des groupes islamistes armés qui menaient une offensive contre les forces gouvernementales.

Le 1er mars 2013, ce Grenoblois d'origine algérienne sort seul d'une grotte de la vallée de l'Ametetai, au nord-est du Mali, pour aller au devant de militaires français de la force Serval, qui passaient par là. Il n'a ni mangé ni bu depuis trois jours et est à bout de forces. Les
militaires français craignent qu'il ne s'agisse d'un kamikaze et le forcent à se déshabiller avant de l'interpeller.

Interrogé peu après, il explique avoir rallié le Mali via l'Algérie pour faire le jihad, mais n'avoir pas adhéré aux conceptions et aux méthodes des groupes islamistes qui combattaitent sur place. Il assure ainsi ne jamais avoir combattu.

A l'audience, il est revenu sur ces déclarations faites aux militaires, aux
enquêteurs et au juge, et a affirmé avoir rejoint le Mali pour y prendre des cours de récitation du Coran, mais en aucun cas pour y combattre.
Il a expliqué avoir été enlevé par des jihadistes, qui l'auraient retenu
durant plusieurs semaines, sans pour autant en faire un otage.
Qu'importe, pour lui, que deux de ses amis qui l'ont accompagné à
l'aéroport le jour de son départ pour l'Algérie aient témoigné de son désir de
partir faire le jihad.
Un Français qui a combattu dans les rangs d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique
(Aqmi), Gilles Le Guen, a même affirmé, après sa propre arrestation, avoir vu
Djamel Benhamdi les armes à la main.
Sa soeur, sa mère, son ex-femme, ont également toutes décrit sa
radicalisation, à partir de 2005, à 29 ans, lui qui admet ne pas avoir
pratiqué la religion musulmane auparavant.
A l'audience, il a réfuté systématiquement toutes ces accusations, livrant
notamment un récit confus sur les conditions de son voyage et de son séjour au
Mali.
"Il a le droit de se défendre par la lâcheté, mais il aurait pu en profiter
pour s'expliquer", a regretté le procureur, Nicolas Le Bris.
Le représentant du ministère public a notamment justifié la peine requise
par la circonstance inhabituelle qui a placé un Français face à des militaires
français lors du conflit malien.
Le conseil de M. Benhamdi, Me Ronald Gallo, a lui dénoncé le manque
d'éléments matériels pour soutenir l'accusation, essentiellement appuyée sur
des témoignages.
"Depuis que je suis ce dossier, j'ai l'impression que tout est interprété
dans le sens de l'accusation", a-t-il fustigé.
La décision a été mise en délibéré au 12 novembre.
tu/fm
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