Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Mali: HRW appelle à intégrer la justice dans un futur accord de paix
Publié le lundi 10 novembre 2014  |  AFP




Human Rights Watch (HRW) a déploré lundi que le projet d'accord au Mali présenté aux négociations d'Alger n'intègre pas davantage "la nécessité de justice", au risque, selon cette organisation de défense des droits de l'Homme, de "saboter l'instauration d'une paix durable".

Ce projet d'accord, intitulé "Eléments pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali", dont l'AFP à Bamako a obtenu copie, a été présenté au gouvernement et aux groupes armés du Nord qui l'ont accepté comme une "base solide", a affirmé le 23 octobre le ministère algérien des Affaires étrangères.

"L'accord final devrait inclure des dispositions pour soutenir les poursuites pour crimes de guerre, renforcer la commission de recherche de la vérité et garantir la vérification minutieuse des antécédents du personnel des forces de sécurité", estime Corinne Dufka, une responsable de HRW, citée dans un communiqué.

"Tout accord qui ferme les yeux sur la nécessité de justice non seulement ignorera les droits des victimes et de leurs familles, mais encouragera également les abus futurs et sabotera l'instauration d'une paix vraiment durable", assure Mme Dufka, alors que les pourparlers doivent reprendre le 20 novembre.

Le projet d'accord prévoit une vaste autonomie pour les régions, établissant leur compétence en matière de "maintien de l'ordre et de la sécurité et protection civile" et instituant à partir de 2017 le transfert de "33 % des recettes de l'Etat aux collectivités territoriales (...) avec une attention particulière pour" le Nord.

Il mentionne un "programme de désarmement, de démobilisation, de réintégration et de réinsertion (DDRR)" des membres des groupes armés du Nord au sein des forces de sécurité. Mais il "ne prévoit pas de programme de +vetting+ (vérification des antécédents)", s'inquiète HRW, qui prône la création d'une "commission de vérification indépendante" pour veiller à "éviter de recruter des individus vraisemblablement impliqués dans des violations graves des droits humains" et au "retrait de membres des forces de sécurité actuellement en service vraisemblablement impliqués" dans de tels actes.

"Toutes les parties au conflit armé de 2012-2013 dans le nord du Mali ont commis des violations graves du droit de la guerre, y compris de possibles crimes de guerre", souligne le communiqué.
HRW cite "l'exécution sommaire de 153 soldats maliens à Aguelhok par des groupes d'opposition armés, les cambriolages, les pillages et les violences sexuelles généralisés perpétrés par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad" (MNLA, rébellion touareg), ainsi que le recours aux "enfants soldats, les amputations illégales et la destruction de sanctuaires par les groupes armés islamistes".

"Des soldats maliens ont aussi été impliqués dans des abus graves, y compris des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées et des actes de torture ou des mauvais traitements à l'encontre de rebelles suspectés", selon le texte.
sst-sd/cs/sba
Commentaires