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Apatridie : Notre pays entend adhérer aux conventions sur le phénomène
Publié le jeudi 13 novembre 2014  |  L’Essor




Bamako abrite depuis mercredi un séminaire sur l’apatridie. La rencontre de deux jours est initiée par le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en collaboration avec le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le représentant du département, Modibo Poudiougou, et s’est déroulée en présence d’Olivier Beer, le représentant adjoint de l’UNHCR au Mali, et de nombre d’invités.

Qu’est-ce que l’apatridie ? C’est la situation dans laquelle se retrouve une personne sans nationalité. Cette personne où qu’elle se trouve, n’a pas de nationalité et se voit traitée comme un étranger partout. Le phénomène existe partout et notre pays n’est pas épargné. L’apatridie est un fléau souvent invisible qui peut affecter l’enfant que l’on croise dans la rue, le marchant ambulant, un voisin. Cependant, les conséquences de ce fléau sur la jouissance des droits de l’homme sont en revanche mesurables. En effet, les apatrides ne peuvent exercer les droits attachés à la nationalité et n’ont pas d’existence juridique.

Le phénomène est largement ignoré alors qu’il affecte 10 millions de personnes dans le monde dont près d’un million en Afrique de l’Ouest. Ces chiffres, explique le patron de l’UNHCR au Mali Olivier Beer, sont d’autant plus inquiétants que beaucoup de pays dans le monde ne fournissent aucune statistique car ils n’ont mené aucune étude, aucun recensement. En Afrique de l’Ouest, seul un pays partage des chiffres sur l’apatridie. Le phénomène est donc ignoré dans 95% des pays de la région.

L’année 2014, selon Olivier Beer, est une année charnière car on célèbre le 60è anniversaire de la convention de 1954 sur la protection des apatrides. A cet effet, le HCR, avec le soutien de la communauté internationale des droits de l’homme, a lancé dans le monde entier une campagne de 10 ans d’éradication de l’apatridie. L’Afrique de l’Ouest a exprimé une volonté de régler le problème. Ainsi, plus de la moitié des pays ont adhéré aux conventions sur l’apatridie, le dernier en date le Niger, pas plus tard que le 7 novembre dernier. En juillet dernier, c’était au tour de la Gambie et la Guinée.

Notre pays n’a pas encore signé les conventions sur le phénomène. Cet atelier est le chemin idoine pour préparer les conditions de signature et d’adhésion de notre pays aux conventions sur l’apatridie. La communauté des droits de l’homme de la région s’est appropriée l’urgence et l’importance de régler la question et a lancé l’Appel de Banjul en décembre 2013, souligne Olivier Beer. Cet appel exhorte les Etats à adhérer aux 2 conventions sur l’apatridie, de changer leurs lois et pratiques en matière de nationalité et de mener des études sur le phénomène.
Le patron de l’UNHCR a annoncé l’organisation de la première conférence ministérielle sur l’apatridie. Cette rencontre sera co-organisée avec la Cedeao et le HCR.

Il faut souligner que cet atelier participatif a pour but de sensibiliser les participants sur la situation de l’apatridie dans la région de l’Afrique de l’Ouest et de réfléchir à cette problématique dans le contexte malien. Il s’agit aussi et surtout de mettre en exergue les causes et les conséquences de l’apatridie tout en mettant l’accent sur la prévention et la réduction des cas d’apatridie. Aussi, ce séminaire donnera l’occasion aux députés, aux membres des ministères et des institutions clés de la République d’identifier les risques d’apatridie, de s’imprégner de la problématique et de proposer un plan d’action.

Le représentant du ministre de la Justice, des Droits de l’Homme a indiqué que cette rencontre permettra de transmettre aux participants des connaissances et des outils de base sur les questions relatives à l’apatridie et à l’accès à la nationalité malienne. La résolution de la problématique est une priorité gouvernementale dans notre pays, a-t-il assuré, annonçant que son département a entrepris de mettre en place un comité interministériel sur l’apatridie. Ce comité permettra à notre pays de gérer toutes les questions relatives au phénomène, de bien mener le processus d’adhésion de notre pays aux deux conventions sur l’apatridie.
M. A. TRAORE
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