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Traversée de Diafarabé : la 196éme édition, c’est ce samedi
Publié le jeudi 13 novembre 2014  |  MDR
196éme
© Autre presse par DR
196éme édition de la Traversée de Diafarabé
Les festivités de la 196ème édition sont prévues pour le samedi 15 novembre




Les festivités de la 196ème édition, prévues pour ce samedi 15 novembre, comporte une série de manifestations culturelles qui vont rythmer la traversée des animaux des zones exondées vers les bourgoutières.
La localité de Dialloubé, étant la boucle du cycle de six mois des traversées, abritera la fête de clôture, le 4 avril 2015. Selons les explications des techniciens, plusieurs autres localités organiseront leur traversée, comme Dia-Bozo (17 novembre), Ouro-Mody (29 novembre), Coumbé-Saré dans le cercle de Tenenkou (4 décembre), Djenné-Nyala (21 décembre), Mougna (25 décembre) et Pondori dans le cercle de Djenné (13 mars 2015), Dialloubé dans le cercle de Mopti (4 avril 2015). Le cercle de Youwarou va tenir ses traversées avec les localités de Teneredji (14 mars 2015) et Walado (28 mars 2015).
Auparavant, et comme tous les ans, une conférence régionale sur les bourgoutières se tient pour débattre de toute la problématique de la transhumance, de la gestion des bourgoutières et des manifestations culturelles et folkloriques y afférentes.
Et, le lundi dernier, dans la salle de conférence du gouvernorat de Mopti, le ministre du Développement rural, le Dr Bokary Treta et gouverneur de région, Kaman Kané, les représentants des communautés peulh qui organisent les transhumances des animaux, les professionnels de l’élevage, des services techniques s’étaient retrouvés pour plancher sur un certain nombre de communications des services techniques régionaux : Direction Régionale des Productions et des Industries Animales sur l’état d’exécution des recommandations de la dernière conférence ; Direction Régionale des Services Vétérinaires sur la situation zoo sanitaire du cheptel ; Direction Régionale de l’Hydraulique sur la situation des crues ; Légion de Gendarmerie; Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance de Mopti sur les contentieux de gestion des bourgoutières ; Direction Nationale des Productions et des Industries Animales.
On retiendra, par exemple, que les quantités de pluies enregistrées ont permis une régénération des pâturages tant en zone exondée qu’inondée, selon les services météorologiques. L’état des pâturages aériens et herbacés est bon dans l’ensemble. Cependant l’installation tardive des pluies, l’arrêt momentané et la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace ont affecté la production fourragère dans certaines zones pastorales. Le retour précoce des animaux est annoncé dans certains cercles. Les conditions d’abreuvement des animaux sont bonnes malgré quelques difficultés rencontrées dans les zones de transhumance. L’état d’embonpoint des animaux est satisfaisant.
Toutefois, des actions ont été entreprises par la Direction régionale des productions et industries animales (DRPIA), comme la régénération de 3144 hectares de bourgou, la réhabilitation de 22 mares dans les cercles de Tenenkou et de Douentza. La réhabilitation de 340 hectares de pâturages dégradés dans le cercle de Douentza, celle du P17 (15.000 hectares) à Douentza et la réalisation des études de faisabilité de 269 km de pare-feu dans le cercle de Douentza et enfin l’élaboration de 5 conventions locales de gestion des bourgoutières dans les cercles de Tenenkou, Youwarou, Mopti, Djenné et Douentza ont émaillé les interventions de la DRPIA.
Par ailleurs, la traversée des animaux vers les zones de bourgoutières est aussi devenue, d’année en année, une occasion de résurgence des conflits fonciers. Aussi, les services de sécurité (gendarmerie) et judiciaires sont-ils sur le qui-vive pour résoudre les multiples et complexes litiges entre les différents acteurs. Ces litiges pourrissent le climat socioculturel et ternissent l’image de la traversée. Le ministre Treta a promis d’organiser prochainement une conférence interministérielle élargie aux différents acteurs locaux avec l’ambition de cerner toute la problématique de la transhumance et des conflits fonciers. «Je crois que nous pouvons mieux organiser cette fête culturelle de la meilleure façon, sans que les petits conflits de préséance et les petites querelles ne viennent ternir l’image de l’activité».
Le chef du département a, en outre, remercié et félicité l’UNESCO qui a inscrit la traversée des animaux au patrimoine mondial. Cette reconnaissance de l’UNESCO explique pourquoi la transhumance doit être mieux organisée et exemptée de tous les conflits, a expliqué Bokary Treta qui a profité de l’occasion pour rappeler que la traversée fêtera son bicentenaire en 2018. «C’est l’occasion d’entamer, dès maintenant, une réflexion sur l’organisation de cet événement historique et culturel majeur des agro-pasteurs de la région, afin qu’il puisse avoir une portée internationale et drainer un grand public étranger» a, en substance, déclaré le ministre Tréta.
La région de Mopti se caractérise par sa grande diversité agro-écologique avec, entre autres, le Delta du Niger. Le delta vif, qui comprend une multitude de plaines d’inondation du Niger et du Bani, couvre une superficie de 16 000 km². Il constitue un déversoir pour une fraction importante du cheptel bovin, ovin et caprin de la région et celle des régions voisines. Plus d’un million de bœufs et 2 à 2,5 millions de petits ruminants venant des régions voisines séjournent ainsi chaque année, pendant 7 à 8 mois, dans la région de Mopti, à la recherche de pâturages, du bourgou notamment. Cette herbe est une plante fourragère très nourrissante pour les animaux, notamment les vaches laitières et les animaux de trait. Il faut rappeler que les qualités nutritives de cette herbe contribuent à améliorer l’embonpoint des animaux et la production laitière des vaches. D’où, un attachement affectif et culturel des éleveurs et de leurs animaux aux pâturages immenses qui disposent de cette ressource herbacée.
Pour comprendre, en quelques phrases, le phénomène de transhumance, il faut retenir que la zone exondée, comprend des espaces naturels appelés plateau Dogon, plaine du Séno-Bankass et plaine du Gondo-Mondoro. Elle dispose de potentialités relativement faibles. Par contre, la zone inondée comprenant les espaces dits du Delta mort et Delta Vif du Niger. Elle des potentialités agricoles, sylvicoles, pastorales et halieutiques importantes. Le système d’élevage y est basé sur la transhumance aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur et s’effectue de manière cyclique. Pendant la crue et l’hivernage, les animaux migrent vers les zones exondées à l’Est, les zones des plateaux de Bandiagara, Koro et Bankass et une partie de Douentza, et à l’Ouest, dans le Méma-Djoura. Pendant la décrue, les mêmes animaux redescendent dans les bourgoutières (généralement après la conférence des bourgoutières). Certains animaux transhument alors vers le Burkina Faso et la Mauritanie.
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