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Clash à la primature : Pourquoi Moussa Mara a voulu démissionner
Publié le lundi 17 novembre 2014  |  Le Procès Verbal
Situation
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Situation à Kidal: Le premier ministre échange avec l`opinion nationale
Bamako, le 22 mai 2014. Primature. Face à la situation à Kidal, le premier Moussa MARA a rencontré la presse en vue de sensibiliser l`opinion sur la cohésion nationale




Toute la semaine dernière, la rumeur a couru sur la démission du Premier Ministre Moussa Mara. Comme souvent, en pareille circonstance, l’imagination a vite pris le dessus sur les faits réels. Ainsi, à en croire certains écrits, Koulouba aurait exigé, sous peine de limogeage immédiat, que Mara remette au trésor public 4 milliards de FCFA qu’il aurait reçus à titre de cadeau lors d’un voyage en Chine.
Des sources soit-disant « bien informées » croyaient savoir que le RPM, le parti majoritaire, avait contraint le chef de l’Etat à demander la démission de Mara pour le remplacer par Mahamane Baby, ministre de l’Emploi et cadre du parti. D’autres rumeurs prétendaient qu’IBK, furieux de ne pas voir Mara l’accueillir à l’aéroport de Sénou, lui aurait intimé de rendre le tablier. Enfin, certains autres affirmaient qu’à la demande de démission adressée par IBK, Mara opposait une résistance farouche.
Il ressort de nos propres investigations qu’aucune de ces allégations n’est fondée. La vérité est la suivante : Moussa Mara, qui sait l’économie nationale paralysée par le gel des financements du FMI et d’une cohorte de bailleurs de fonds, tient coûte que coûte à ce que lors de son Conseil d’Administration de décembre 2014, le FMI débloque ses concours financiers. Or le FMI a été clair: aucun déblocage n’aura lieu si le gouvernement ne publie pas, comme promis, les sanctions administratives et pénales prises contre les auteurs et complices des magouilles liées à l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires.
C’est pourquoi Moussa Mara a demandé au chef de l’Etat de dissoudre immédiatement le gouvernement afin d’en extraire tous les ministres impliqués, de près ou de loin, dans les marchés scandaleux. A cette fin, il a déposé sa lettre de démission. Quelques jours auparavant, Mara, toujours hanté par une le marasme économique né des sanctions du FMI, avait annoncé sur les antennes qu’un « grand procès contre la corruption » aurait lieu en novembre 2014. Il voulait peut-être parler « de grandes poursuites » puisqu’aucun « procès » d’envergure n’est prévu pour novembre 2014.
La démission de Mara fut refusée par le chef de l’Etat. IBK a, certes, accepté que le Vérificateur Général et la section des comptes de la Cour Suprême auditent les marchés suspects; mais il ne veut pas donner l’impression d’obéir au doigt et à l’oeil au FMI. Il va prendre des sanctions, bien sûr, mais à son rythme et dans la mesure qui lui conviendra. Il a donc demandé à Mara d’ajourner la démission en attendant des jours plus propices. Peut-être IBK a-t-il besoin de temps pour convaincre certains de ses proches de la nécessité de les sanctionner ? On ne sait. En tout cas, IBK ne met pas de hâte particulière à sévir contre les ministres concernés et même pour modifier l’article 8 du Code des marchés publics, il a joué la montre en sautant la bonne occasion qu’offrait un conseil des ministres ordinaires : il avait fallu que le FMI pousse de hauts cris pour que le président convoque, deux jours plus tard, un conseil des ministres extraordinaire uniquement dédié à la modification de l’article 8 !
Pour l’instant, Moussa Mara reste à son poste, rongeant son frein. « Plus que jamais, Mara se sent fragilisé, nous confie-t-on; d’abord, il ne veut pas que son image soit ternie par les marchés scandaleux auxquels il n’a pas participé; ensuite, il ne veut pas être tenu pour responsable de l’échec économique du gouvernement: or, la réussite économique dépend du retour du FMI, donc de la traduction des ministres fraudeurs en justice ».

Tiékorobani
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