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Ebola : le bilan et les interrogations
Publié le vendredi 21 novembre 2014  |  Le Républicain
Journée
© aBamako.com par Androuicha
Journée d`information sur la maladie à virus Ebola
Bamako, le 18 novembre 2014 à la maison de la presse. Le ministre de l`Economie Numérique, de l`Information et de la Communication, M. Mahamadou Camara a organisé en compagnie du professeur Menta une journée d`information et de sensibilisation sur la maladie à virus Ebola.




Hier jeudi, vers 11h, Ebola a tué six fois sur notre territoire. La sixième victime de la terrible fièvre n’est autre que le Dr Diomandé de la clinique Pasteur. Avec l’infirmier décédé le 11 novembre, le défunt médecin s’est occupé de prodiguer des soins à l’imam guinéen interné à la clinique le 25 octobre et décédé le surlendemain.

Est-ce du regretté toubib que le rapport de suivi du Pr Samba Sow du mercredi 19 novembre disait : « Parmi les personnes en contact avec le patient guinéen, une (1) personne a été déclarée positive, et est en traitement par les services spécialisés. Son état de santé présente une amélioration notable » ?

Si oui, les choses ont dû hélas se brusquer. Reste qu’il faut pointer une anomalie : le 18 novembre on n’en était à cinq morts confirmés, c'est-à-dire ceux qui ont été testés positifs au virus d’Ebola, (un à Kayes, un en commune 5 et trois en commune IV) selon le bilan quotidien d’une taskforce dans laquelle l’équipe du Pr Samba Sow siège aux côtés d’organisations internationales pertinentes et d’humanitaires venus au chevet de notre pays.

Pourquoi ce bilan diffère t-il de celui que l’équipe du Pr Sow met à la disposition des Maliens. Celui-ci dans son rapport du 19 novembre parle de quatre morts : un à Kayes, « trois en rapports avec l’imam guinéen ». Il faut préciser qu’aucun bilan ne prend en compte les décès qui ne sont pas prouvés comme étant dûs à Ebola. C’est le cas de l’imam guinéen, de son hôte bamakois et de sa première épouse.

CE N’EST PAS LA SEULE MAUVAISE NOUVELLE

Tout indique, selon les spécialistes, que la Haute Guinée jusque-là relativement épargnée, devient un foyer de l’épidémie. Le 10 novembre, selon le rapport interne d’une agence onusienne, Siguiri, à un jet de pierre du Mali totalisait 17 cas confirmés, Kankan : 4 ; Kouroussa : 5 ; Faranah : 17.

Des broutilles comparées des villes d’autres régions guinéennes : Conakry (272 cas), Kerouané (165 cas) ou Nzerekoré (121 cas). Mais la contamination de la Haute Guinée indique que l’épidémie est à nos portes et la très libre circulation des personnes (comme le prouve le cas de l’imam de Kouremalé venu mourir à la clinique Pasteur) fait craindre de possibles nouveaux foyers d’infection dans notre pays.

C’est cela la crainte majeure des humanitaires. Parce que si les chiffres n’existent pas pour Kouremalé Guinée, des indices convergent que la maladie y sévit et qu’elle peut même s’y développer du fait de l’habitude prise par les populations de refuser l’assistance médicale en cas de suspicion d’Ebola.

« nous avons rencontré à Kouremalé plusieurs personnes convaincues que ce sont les médecins qui inoculent cette maladie quand on va les voir pour un autre mal » s’inquiète Cheik Amadou Diouara, reporter de l’agence Thomson Reuters, qui a séjourné à Kourémalé, côtés guinéen et malien samedi, dimanche et lundi derniers.

UNE BONNE NOUVELLE MAIS DES DEFIS

La taskforce mis en place contre Ebola dans notre pays estime que malgré les cas confirmés et suspects d’infection, l’épidémie est contrôlable. Elle est loin de la force de pénétration qu’elle connut en Guinée, au Sierra Leone et au Liberia.

Et, avis de reporter, il est étonnant que les habitants de Kouremalé Mali soient plus conscients des enjeux de la maladie et se protègent mieux que leurs voisins de Kouremalé Guinée (ce qui indique une certaine réussite des actions d’information initiées au Mali).
En outre, contrairement à la Guinée, le Mali est un pays de concentration onusienne (plus de 12 hommes à la Minusma) et en raison de sa crise sécuritaire, il est tenu à l’œil par ses partenaires. Nous aurons donc l’accompagnement requis. Mais ces mêmes partenaires restent inquiets de la tiédeur du corps médical malien vis-à-vis de leur engagement sur le front de la lutte anti-Ebola comparés au personnel de santé en Guinée. Autant de médecins, d’infirmiers, d’étudiants en médecine, de secouristes devraient pourtant être un atout. Dernier défi : les ressources.

A Kouremali Mali, le reporter de Reuters décrit pratiquement des médecins aux pieds nus, sans masque et avec une paire de gants quand il y en a. L’épidémie ne se combat dans le dénuement. Même si le budget proposé le 4 novembre par le Ministère de la Santé à nos partenaires a peu de chances d’être financé en raison de son coût surtout : plus de six milliards Cfa en trois mois et dix huit milliards pour six mois si l’épidémie doit s’étendre !
Adam Thiam
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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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