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Situation politique au pays des hommes intègres : Kafando comme Dioncounda, Zida comme ATT !
Publié le lundi 8 decembre 2014  |  Infosept




Dans la tradition africaine, depuis la nuit des temps, les fétichistes et autres maîtres en science occultes n’ont eu de cesse de dire que les faits qui surviennent sont tous liés entre eux et qu’ils se perpétraient de manière cyclique à différents endroits. Eh bien, ils ne croyaient pas si bien dire. Au-delà, d’une simple affirmation n’ayant comme seule source que l’esprit des ancêtres et aussi des puissants djinns, le raisonnement n’est point dénué de portée scientifique. En effet, il est bien connu que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, à quelques nuances près.

Le grand chanteur ivoirien Alpha Blondy chantait dans les années 1990 qu’un Coup d’Etat finit toujours par un coup d’Etat. Et c’est ce qui s’est passé aussi bien au Mali qu’au Burkina Faso, et dans d’autres endroits du monde d’ailleurs. Mais, au-delà, les similitudes entre les cas, malien et burkinabé, sont pour le moins, troublantes. On assisterait presque au même scénario de part et d’autre.

Après le putsch du 22 mars 2012, le Professeur Dioncounda Traoré, grâce au retour à l’ordre constitutionnel, avait été l’homme de consensus, pour piloter la transition jusqu’aux élections présidentielle et législatives au bout desquelles, les autorités légitimes ont été installées. Mais durant sa mandature, il lui a été reproché par l’opinion publique d’être un homme passif, assez peu réactif et ne tenant pas en réalité les rênes du pouvoir, l’homme fort à l’époque étant le Capitaine Amadou Haya Sanogo, propulsé Général quatre étoiles peu de temps après l’accession du Professeur à la fonction de président par intérim.

Idem au Burkina Faso. Même si l’intérim au sommet de l’Etat ne fait que commencer, il est évident que le véritable maitre à bord est celui-là qui a dirigé le Faso, les premières heures qui ont suivies le coup d’Etat populaire contre Blaise. Il s’agit du lieutenant-colonel Isaac Zida. Michel Kafando, celui-là qui préside la transition, est un homme politique de longue date, fait figure de doyen et est respecté de tous. Il est pour le Burkina, ce qu’est et a été pendant la transition Dioncounda Traoré chez nous au Mali.

La logique aurait donc voulu que Zida soit pour son pays ce que Sanogo a été pour le Mali. Cela n’est vrai qu’en partie : tous deux ont eu à chapeauter le coup d’Etat dans leur pays respectifs.

Cependant, Zida ressemble à une autre figure majeure de notre pays, qui a eu à diriger la transition et qui, quelques années plus tard, est revenu au-devant de la scène politique. Il s’agit de Amadou Toumani Touré.

Pourquoi donc Zida comme ATT ?!
Zida a été celui qui a dirigé le Burkina Faso les toutes premières instants de l’après putsch populaire. N’eut été la forte pression de la Communauté internationale sur lui est ses hommes de mains de céder le pouvoir au civil, il se serait écrit un scénario identique à celui d’ATT durant la transition de 1991. C'est-à-dire, rester au pouvoir tout en maintenant le comité national pour la transition, et se faire plaire du peuple burkinabé en multipliant les discours anti Blaise et des actes pouvant accroitre sa popularité. Et au terme d’une période d’un an certainement, il aurait céder le pouvoir en espérant revenir cinq ans plus tard. Heureusement donc que la Communauté internationale ne l’attendait pas de cette oreille.

Néanmoins, ses ambitions politiques ne sont pas pour pourtant réduites à néant. Grâce à l’arrangement qu’il a trouvé avec la classe politique burkinabé, il a su habilement, se placé dans le gouvernement. Quoi de mieux qu’un poste de Premier ministre pour arriver à ses fins. Aisément, il pourra conquérir la sympathie du peuple burkinabé à son égard. Aussitôt nommé, qu’il lance des combats qu’il veut mener contre des pratiques de l’ancien régime, la corruption notamment. L’ouverture à nouveau de l’enquête sur la mort de Sankara va aussi dans ce sens.

Ainsi, il n’est nullement exclu de voir le désormais Monsieur Isaac Zida, tenter, un mandat présidentiel plus tard, sa chance pour la magistrature suprême. Ainsi, il aura été pour le Burkina, un peu, ce qu’a été ATT pour le Mali, avec des nuances bien sûr.

Comme le contait si bien les féticheurs du temps de nos aïeux, tous les faits qui régissent l’Univers sont liés entre eux. Ils se perpètrent dans différents endroits mais toujours avec un fond semblable, seuls changent les protagonistes.

Ahmed M. Thiam
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