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Un groupe soupçonné d’avoir voulu rejoindre des jihadistes au Mali jugé à Paris
Publié le mardi 9 decembre 2014  |  AFP
Jihadistes
© Autre presse
Jihadistes au nord du Mali




Six jeunes hommes, avant formé un groupe, à l’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), soupçonné d’avoir projeté l’envoi au Mali de certains de ses membres pour rejoindre des jihadistes, sont jugés à partir de mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris.

L’un d’eux, Cédric Lobo, aujourd’hui âgé de 29 ans, a été interpellé par les autorités nigériennes à la frontière entre le Niger et le Mali, début août 2012. Lors de sa garde à vue sur place, initialement dans le cadre d’une enquête pour corruption, cet ancien animateur de la ville de Paris avait déclaré qu’il voulait acheminer du matériel aux "frères musulmans combattants
d’Ansar El Din, Boko Haram et Aqmi".

Puis, devant les services de lutte contre le terrorisme, il avait évoqué un projet à visée humanitaire. Interrogé par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur, devenue DGSI) à son retour en France, il avait expliqué vouloir acheminer des produits de première nécessité à la famille de un membre du groupe auquel il appartenait. S’il a été trouvé en possession d’armes blanches, celles-ci étaient destinées à assurer sa propre sécurité, a-t-il assuré.

Les raisons de son départ semblent multiples, selon son avocate, Me Elise Arfi, qui décrit "un jeune homme qui se cherche un peu". Après une déception sentimentale, il souhaite se rendre utile, "à la fois auprès des musulmans et des Africains", projette de se lancer dans le commerce sur place. Il est alors en rupture avec sa famille, catholique, qui selon Me Arfi a mal perçu sa
conversion à l’islam, en 2000, quand il était adolescent.

Cédric Lobo n’a eu "aucun contact" avec des groupes jihadistes au Mali, souligne son avocate. Elle décrit son départ comme une initiative individuelle, les membres du groupes s’étant brouillés peu auparavant. Si des articles concernant Aqmi ou Al Qaida ont été découverts sur des clés
USB lui appartenant, il n’y a pas pour autant de traces "d’endoctrinement", assure son avocate.
Selon le chef du groupe fondé à l’Haÿ-les-Roses, Sofiyan Ifren, celui-ci avait pour but de faire l’hijra (l’émigration en terre musulmane), mais pas le jihad.

Pourtant, des documents jihadistes appartenant à des membres du groupe tranchent avec la modération affichée. Le groupe s’adonnait également à des entraînements physiques, des cours de religion. Pour le juge d’instruction antiterroriste Marc Trevidic, l’un des membres du groupe s’est rendu en éclaireur au Mali en mars 2012. Il sera jugé par le tribunal, bien que certains éléments laissent penser qu’il serait mort avec des jihadistes en mars 2013 lors d’une attaque contre l’aéroport de Tombouctou au Mali.

Le procès est prévu jusqu’à vendredi devant la 16e chambre du tribunal correctionnel.
spe/alh/ed
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